Les sujets du verbe
Ă propos de ce livre
Comment dĂ©crire un Ă©vĂ©nement, le contextualiser, attribuer des rĂŽles et des responsabilitĂ©s? Qu'extraire d'une conversation et sous quelle forme? Quel point de vue adopter, avec quelles consĂ©quences? Que le sociologue se pose ou non ces questions, les mots de son texte expriment ses solutions, en gĂ©nĂ©ral sans mentionner l'existence d'autres options: tel dĂ©coupage avec telles connotations, tel personnage central au lieu de tel autre, telle situation vue selon tel angle, etc. Le vocabulaire et la phrasĂ©ologie montrent et cachent, orientent moralement la lecture et suggĂšrent des raisonnements. Ces choix, assumĂ©s dans les domaines littĂ©raires, semblent inconciliables avec la scientificitĂ© affichĂ©e des textes sociologiques, avec l'effacement du chercheur derriĂšre ses mĂ©thodes et ses dĂ©couvertes, bref, avec la disparition de l'auteur.Cet essai lui redonne vie et questionne ses maniĂšres d'Ă©crire au regard de l'enquĂȘte censĂ©e les supporter. Il pointe des difficultĂ©s, critique les artifices et les obscuritĂ©s. Il invite le chercheur et l'auteur Ă se rĂ©concilier, Ă assumer leur engagement et les limites de leur activitĂ©, et Ă cultiver ainsi un honnĂȘte pluralisme.