Rome, ville technique (1870-1925)
Une modernisation conflictuelle de l'espace urbain
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Ă propos de ce livre
De l ?histoire de Rome au XIXe siĂšcle, on ne retient souvent que la prise de la ville en 1870 par les troupes italiennes et la construction controversĂ©e du Vittoriano, en hommage au roi Victor-Emmanuel II. L ?objet de ce livre est d ?Ă©tudier sous un angle diffĂ©rent la maniĂšre avec laquelle la ville a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e, politiquement et dans sa forme de capitale, au royaume d ?Italie. Au lieu de se concentrer sur l ?affrontement des symboles du monde national et de la sphĂšre catholique, la dĂ©marche ici est tournĂ©e vers l ?Ă©tude de chantiers de travaux publics et d ?amĂ©nagement urbain souvent moins exposĂ©s Ă la dimension symbolique, mais dont l ?Ă©tude est rĂ©vĂ©latrice des mĂ©canismes Ă l ?Ćuvre entre municipalitĂ©, Ătat et monde catholique. Dans un contexte oĂč la municipalitĂ© romaine a Ă©tĂ© tour Ă tour lieu de confluence entre noblesse locale et intĂ©rĂȘt national puis laboratoire de la gauche garibaldienne et enfin bastion de la droite conservatrice catholique, des projets tels que la canalisation du cours du Tibre ou l ?extension de la ville en direction des quartiers adjacents au Vatican ont Ă©tĂ© l ?objet de vifs dĂ©bats entre les annĂ©es 1870 et la fin du siĂšcle. Au tournant du XXe siĂšcle, c ?est l ?extension de la ville hors de ses murs antiques qui suscite rivalitĂ©s et convoitises, par l ?Ă©tude desquelles on voit combien la dimension technicienne a Ă©tĂ© Ă Rome soumise pendant de longues dĂ©cennies Ă un biais politique et institutionnel. Ăgouts bouchĂ©s Ă dessein, projets bloquĂ©s, mauvaise foi technique contre mauvaise foi politique, rien n ?est Ă©pargnĂ© Ă la ville Ă cette Ă©poque. Mais c ?est Ă©galement sur le terrain de ces conflits que se sont construites les modalitĂ©s d ?un rapprochement entre camps antagonistes et que c ?est Ă©difiĂ©e une vĂ©ritable culture civique citadine nouvelle, en rupture avec l ?ancien rĂ©gime romain et reflet tant des convergences de fait entre Monarchie savoyarde et noblesse catholique pour le camp conservateur qu ?Ă gauche des tournants pris par les hĂ©ritiers de Garibaldi. C ?est sur cette base qu ?entre 1922 et 1925 les fascistes assoient leur emprise sur la ville, en liant discours nationaliste post-garibaldien sur le dĂ©veloppement de la capitale et nĂ©gociation avec la noblesse propriĂ©taire hĂ©ritiĂšre de l ?Ancien RĂ©gime pour la rĂ©alisation de leur programme.
Foire aux questions
Informations
Table des matiĂšres
- Couverture
- Informations bibliographiques
- Pages introductives
- Sommaire
- Avant-propos
- Introduction
- Chapitre I. Rome capitale et le Risorgimento Italien
- Chapitre II. La municipalité romaine entre ancien régime et unité
- Chapitre III. ĂlĂ©ments dâune histoire politique de la mairie et de ses rapports avec lâĂ©tat entre 1870 et 1925
- Chapitre IV. Ajustements territoriaux et institutionnels autour du Tibre en 1870-1871
- Chapitre V. Les débats du milieu des années 1870 sur le détournement du cours du tibre
- Chapitre VI. Conflits et médiations dans les rapports entre état et municipalité
- Chapitre VII. La défense du territoire capitolin, ou comment les égouts de la capitale sont restés municipaux
- Chapitre VIII. La technique urbaine au service de la mauvaise foi institutionnelle
- Chapitre IX. Pourquoi transformer lâAgro romano ? Projets en jachĂšre pour la campagne romaine
- Chapitre X. Lecture institutionnelle de lâurbanisme et interprĂ©tation spatiale du gouvernement urbain
- Conclusion. Pour une histoire spatialisée des conflits urbains
- Bibliographie
- Sources consultées
- Index
- Cahier illustration