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À propos de ce livre
Sur le monde je porterai le regard clair prêté par l'aigle à Ganymède », écrivait Jean Genet dans le Journal du voleur. Énigmatique et silencieux, arraché à la terre par l'aigle de Jupiter, le jeune Troyen devint l'échanson des dieux, immortalisé dans la constellation du Verseau. Avant que la critique contemporaine fasse de lui un emblème de l'homosexualité, Ganymède a inspiré autant les arts figurés (Botticelli, Le Corrège, Michel-Ange, Rubens, Rembrandt, Flatters, Thorvaldsen, Pallez, Turcan...) que, depuis les épisodes homérique et ovidien, une riche littérature: on le retrouve en particulier dans l'œuvre de Dante, de Góngora, de Du Bellay, dans le théâtre de Marlowe et de Shakespeare, à l'âge romantique dans le poème de Goethe devenu lieder de Schubert et de Wolf, dans les poésies de Hölderlin, de Lamartine et de Musset, au siècle suivant dans les œuvres de Jacques d'Adelswärd-Fersen, de Forster, de Thomas Mann... Ganymède illustre la beauté du corps masculin et son érotisme, mais aussi une idée de la jeunesse éternelle; son rapt peut être une image du sublime, et, par sa fonction d'échanson divin, il incarne une certaine conception de l'inspiration et de l'enthousiasme poétiques dont on trouve un pendant dans les poésies arabe et persane. Les études ici réunies se proposent, dans une perspective comparatiste et pluridisciplinaire, de découvrir la complexité et les enjeux de ce mythe étonnamment moderne.
Foire aux questions
Informations
Table des matières
- Couverture
- Informations bibliographiques
- Pages introductives
- Sommaire
- Introduction
- Ganymède dans la poésie grecque : une histoire sans paroles
- L’immortalité par défaut, ou l’impossible statut de Ganymède
- L’enlèvement de Ganymède dans les Métamorphoses d’Ovide : mythe érotique, mythe politique
- Quelques interprétations antiques et médiévales du mythe de Ganymède
- Figures de l’échanson (SÂQÎ) dans la littérature arabe médiévale
- La figure de l’échanson dans l’œuvre de Hâfez de Chirâz
- Portrait de Ganymède en poète, dans le Purgatorio de Dante et les Soledades de Góngora
- Le mythe de Ganymède chez Dante et son illustration par Botticelli, Blake et Doré
- Le chien de Ganymède : contrepoint au sublime ?
- Mythe et drame personnel : le Rapt de Ganymède de Rembrandt (1635, Gemäldegalerie, Dresde)
- Le Ganymède de Goethe ou l’exaltation de l’immanence
- Schubert et Wolf face au Ganymède de Goethe
- De l’échanson au rapt : la représentation de Ganymède dans la sculpture du xixe siècle
- Le Ganymède incertain d’un militant homosexuel de la première heure : Jacques d'Adelswärd-Fersen
- Ganymède e(s)t le garde-chasse : « une façon de parler » dans Maurice de Forster
- Variations sur le mythe de Ganymède dans Mort à Venise de Thomas Mann et de Luchino Visconti
- Les références à Ganymède dans le Journal du voleur de Jean Genet
- L’enlèvement de Ganymède revisité par le patriotisme mexicain ?
- Principales œuvres citées
- Éléments de bibliographie
- Crédits photographiques