Le visible et l'invisible
Pour une archéologie de la poétique claudélienne
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Ă propos de ce livre
Comme toutes les Ćuvres de mĂȘme envergure, celle de Claudel nous frappe et nous retient d'abord par ce qu'elle offre de singulier. Pourtant, Ă mesure que les annĂ©es passent, il devient de plus en plus clair que ce poĂšte n'a rien, quoi qu'on ait pu dire, d'un aĂ©rolithe tombĂ© d'un ciel grĂ©co-biblique dans le poulailler littĂ©raire post-symboliste. Son Ćuvre s'inscrit dans une histoire intellectuelle qui est une histoire de longue durĂ©e: celle de ce qu'on a appelĂ© -d'un mot plein d'ambiguĂŻtĂ©s- romantisme. Ceci se vĂ©rifie - nonobstant les accĂšs de colĂšre anti-romantiques de l'intĂ©ÂressĂ© - lorsqu'il monte Ă l'assaut contre les positivistes, avec les catholiques et les vitalistes du tournant du siĂšcle, en brandissant des armes curieusement analogues Ă celles que la Naturphilosophie avait jadis dĂ©ployĂ©es contre les mĂ©canistes; lorsqu'on examine l'usage qu'il fait de l'universelle analogie, chargĂ©e conformĂ©ment Ă une tradition vĂ©nĂ©rable, mais non pas seulement catholique, de nous passer d'un monde Ă l'autre, du visible Ă l'invisible; ou encore lorsqu'on interroge une poĂ©tique qui ne s'en prend aux romantiques que pour mieux sauver les principaux articles de leur credo, sous rĂ©serve de les rĂ©crire pour les mettre en conformitĂ© avec les commandements d'un catholicisme original et rigoureux. Pourtant, si ce livre s'emploie Ă conduire une archĂ©ologie des propositions claudĂ©liennes, ce n'est pas pour le morne plaisir de rabattre le singulier sur le collectif, ni pour sacrifier a la manie des sources ou des origines: mais plutĂŽt par dĂ©sir d'y voir clair, de saisir les lignes de force dans la diversitĂ© et la profusion des propos - ce qui se peut d'autant mieux, m'a-t-il semblĂ©, qu'on se transporte en amont de l'Ćuvre, et qu'on resitue les propositions de Claudel dans une histoire suffisamment longue, oĂč la singularitĂ© se mesure surtout en termes de variation. Et c'est peut-ĂȘtre encore, dans une fin de siĂšcle obsĂ©dĂ©e de nouveautĂ©, maniĂšre de prĂȘter l'oreille Ă l'avertissement de Delacroix: ce ne sont pas les idĂ©es neuves qui font les hommes de gĂ©nie, mais "cette idĂ©e qui les possĂšde que ce qui a Ă©tĂ© dit ne l'a pas encore Ă©tĂ© assez".
Foire aux questions
Informations
Table des matiĂšres
- Couverture
- Informations bibliographiques
- Pages introductives
- Sommaire
- Ăpigraphe
- Introduction
- PremiÚre Partie : Le monde visible
- DeuxiĂšme Partie : Lâinstrument analogique
- TroisiĂšme Partie : Du visible Ă lâinvisible : trois questions pour une poĂ©tique
- Conclusion
- Liste des principales abréviations utilisées
- Bibliographie