Le Magasin d'antiquités - Tome II
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Le Magasin d'antiquités - Tome II

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Le Magasin d'antiquités - Tome II

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À propos de ce livre

Nelly et son grand-pere vivent dans une petite maison. Kit, un brave et honnete garçon, les sert avec une loyauté sans faille... Mais le vieil homme, bien qu'adorant l'enfant, cache de sombres secrets... Un horrible nain, Mr Quilp, va les chasser de leur maison et les poursuivre, persuadé que le vieil homme a emporté un magot. Pendant ce douloureux voyage au travers de l'Angleterre, ils rencontreront toute une galerie de personnages parfois sinistres mais aussi souvent pittoresques (les deux polichinelles, le dresseur de chien, la dame du musée de cire, etc). Au travers du destin tragique de Nelly, Dickens dénonce le caractere inhumain du monde industriel de cette Angleterre de la fin du XIXeme siecle.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635254446

Chapitre 1

Au moment où nous sommes arrivés, non-seulement nous pouvons prendre le temps de respirer pour suivre les aventures de Kit, mais encore les détails qu’elles présentent s’accordent si bien avec notre propre goût, que c’est pour nous un désir comme un devoir d’en retracer le récit.
Kit, pendant les événements qui ont rempli les quinze derniers chapitres, s’était, comme on pense, familiarisé de plus en plus avec M. et mistress Garland, M. Abel, le poney, Barbe, et peu à peu il en était venu à les considérer tous, tant les uns que les autres, comme ses amis particuliers, et Abel-Cottage comme sa propre maison.
Halte ! Puisque ces lignes sont écrites, je ne les effacerai pas mais si elles donnaient à croire que Kit, dans sa nouvelle demeure où il avait trouvé bonne table et bon logis, commença à penser avec dédain à la mauvaise chère et au pauvre mobilier de son ancienne maison, elles répondraient mal à notre pensée, tranchons le mot, elles seraient injustes. Qui, mieux que Kit, se fût souvenu de ceux qu’il avait laissés dans cette maison, bien que ce ne fussent qu’une mère et deux jeunes enfants ? Quel père vantard eût, dans la plénitude de son cœur, raconté plus de hauts faits de son enfant prodige, que Kit ne manquait d’en raconter chaque soir à Barbe, au sujet du petit Jacob ? Et même, s’il eût été possible d’en croire les récits qu’il faisait avec tant d’emphase, y eut-il jamais une mère comme la mère de Kit, du moins au témoignage de son fils, ou bien y eut-il jamais autant d’aisance au sein même de la pauvreté, que dans la pauvreté de la famille de Kit ?
Arrêtons-nous ici un instant pour faire remarquer que, si le dévouement et l’affection domestique sont toujours une chose charmante, nulle part ils n’offrent plus de charme que chez les pauvres gens, les liens terrestres qui attachent à leur famille les riches et les orgueilleux sont trop souvent de mauvais aloi ; mais ceux qui attachent le pauvre à son humble foyer sont de bon métal, et portent l’estampille du ciel. L’homme qui descend de noble race aime les murailles et les terres de son héritage comme une partie de lui-même, comme des insignes de sa naissance et de son autorité ; son union avec elles est l’union triomphale de l’orgueil et de la richesse. L’attachement du pauvre à la terre qu’il tient à ferme, que des étrangers ont occupée avant lui, et que d’autres occuperont peut-être demain, a des racines plus profondes et qui descendent plus avant dans un sol plus pur. Ses biens de famille sont de chair et de sang ; aucun alliage d’argent ou d’or ne s’y mêle ; il n’y entre pas de pierres précieuses ; le pauvre n’a pas d’autre propriété que les affections de son cœur ; et lorsque, mal vêtu, mal nourri, accablé de travail, il est forcé de se tenir sur un sol froid, entre des murailles nues, cet homme reçoit directement de Dieu lui-même l’amour qu’il éprouve pour sa maison, et ce lieu de souffrance devient pour lui un asile sacré.
Oh ! si les hommes qui règlent le sort des nations songeaient seulement à cela ; s’ils se disaient combien il a dû en coûter aux pauvres gens pour engendrer dans leur cœur cet amour du foyer, source de toutes les vertus domestiques, lorsqu’il leur faut vivre en une agglomération serrée et misérable, où toute convenance sociale disparaît, si même elle a jamais existé ; s’ils détournaient leurs regards des vastes rues et des grandes maisons pour les porter sur les habitations délabrées, dans les ruelles écartées où la pauvreté seule peut passer ; bien des toits humbles diraient mieux la vérité au ciel que ne peut le faire le plus haut clocher qui, les raillant par le contraste, s’élève du sein de la turpitude, du crime et de l’angoisse. Cette vérité, des voix sourdes et étouffées la prêchent chaque jour, et l’ont proclamée depuis bien des années, aux workhouses, à l’hôpital, dans les prisons. Ce n’est pas un sujet de médiocre importance, ce n’est pas simplement la clameur des classes laborieuses, ce n’est pas pour le peuple une pure question de santé et de bien-être qui puisse être livrée aux sifflets dans les soirées parlementaires. L’amour du pays naît de l’amour du foyer ; et quels sont, dans les temps de crise, les plus vrais patriotes, de ceux qui vénèrent le sol natal, eux-mêmes propriétaires de ses bois, de ses eaux, de ses terres, de tout ce qu’il produit, ou de ceux qui chérissent leur pays sans pouvoir se vanter de posséder un pouce de terrain sur toute sa vaste étendue ?
Kit ne s’occupait guère de ces questions : il ne voyait qu’une chose, c’est que son ancienne maison était pauvre, et la nouvelle bien différente ; et cependant, il reportait constamment ses regards en arrière avec une reconnaissance pénétrée, avec l’inquiétude de l’affection, et souvent il dictait de grandes lettres pour sa mère et y plaçait un schelling, ou dix-huit pence, ou d’autres petites douceurs qu’il devait à la libéralité de M. Abel. Parfois, lorsqu’il venait dans le voisinage, il avait la faculté d’entrer vite chez sa mère. Quelle joie, quel orgueil ressentait mistress Nubbles ! avec quel tapage le petit Jacob et le poupon exprimaient leur satisfaction ! Jusqu’aux habitants du square, qui venaient féliciter cordialement la famille de Kit, écoutant avec admiration les récits du jeune homme sur Abel-Cottage, dont ils ne se lassaient pas d’entendre vanter les merveilles et la magnificence.
Bien que Kit jouît d’une haute faveur auprès de la vieille dame, de M. Garland, d’Abel et de Barbe, il est certain qu’aucun membre de la famille ne lui témoignait plus de sympathie que l’opiniâtre poney ; celui-ci, le plus obstiné, le plus volontaire peut-être de tous les poneys du monde, était entre les mains de Kit le plus doux et le plus facile de tous les animaux. Il est vrai qu’à proportion qu’il devenait plus docile vis-à-vis de Kit, il devenait de plus en plus difficile à gouverner pour toute autre personne, comme s’il avait résolu de maintenir Kit dans la famille à tous risques et hasards. Il est vrai que, même sous la direction de son favori, il se livrait parfois à une grande variété de boutades et de cabrioles, à l’extrême déplaisir des nerfs de la vieille dame ; mais comme Kit représentait toujours que c’était chez le poney une simple marque d’enjouement, ou une manière de montrer son zèle envers ses maîtres, mistress Garland finit par adopter cette opinion ; bien plus, par s’y attacher tellement, que si, dans un de ses accès d’humeur folle, le poney avait renversé la voiture, elle eût juré qu’il ne l’avait fait que dans les meilleures intentions du monde.
En peu de temps, Kit avait donc acquis une habileté parfaite dans la direction de l’écurie ; mais il ne tarda pas non plus à devenir un jardinier passable, un valet de chambre soigneux dans la maison, et un serviteur indispensable pour M. Abel qui, chaque jour, lui donnait de nouvelles preuves de confiance et d’estime. M. Witherden, le notaire, le voyait d’un bon œil ; M. Chukster lui-même daignait quelquefois condescendre à lui accorder un léger signe de tête, ou à l’honorer de cette marque particulière d’attention qu’on appelle « lancer un clin d’œil, » ou à le favoriser de quelqu’un de ces saluts qui prétendent à l’air affable, sans perdre l’air protecteur.
Un matin, Kit conduisit M. Abel à l’étude du notaire, comme cela lui arrivait souvent ; et, l’ayant laissé devant la maison, il allait se rendre à une remise de location située près de là, quand M. Chukster sortit de l’étude et cria : « Whoa-a-a-a-a-a ! » appuyant longtemps sur cette finale, afin de jeter la terreur dans le cœur du poney, et de mieux établir la supériorité de l’homme sur les animaux, ses très-humbles serviteurs.
« Montez, Snob, dit très-haut M. Chukster s’adressant à Kit. Vous êtes attendu là dedans.
– M. Abel aurait-il oublié quelque chose ? dit Kit, qui s’empressa de mettre pied à terre.
– Pas de question, jeune Snob ; mais entrez et voyez. Whoa-a-a ! voulez-vous bien rester tranquille !… Si ce poney était à moi, comme je vous le corrigerais !
– Soyez très-doux pour lui, s’il vous plaît, dit Kit, ou bien il vous jouera quelque tour. Vous feriez mieux de ne pas continuer à lui tirer les oreilles. Je sais qu’il n’aime pas ça. »
M. Chukster ne daigna répondre à ce conseil qu’en lançant à Kit avec un air superbe et méprisant les mots de « jeune drôle, » et en lui enjoignant de détaler et de revenir le plus tôt possible. Le « jeune drôle » obéit. M. Chukster mit les mains dans ses poches, et affecta de n’avoir pas l’air de prendre garde au poney, et de se trouver là seulement par hasard.
Kit frotta ses souliers avec beaucoup de soin, car il n’avait pas perdu encore son respect primitif pour les liasses de papiers et les cartons, et il frappa à la porte de l’étude que le notaire en personne s’empressa d’ouvrir.
« Ah ! très-bien !… Entrez, Christophe, dit M. Witherden.
– C’est là ce jeune homme ? demanda un gentleman figé mais encore robuste et solide, qui était dans la chambre.
– Lui-même, dit M. Witherden. C’est à ma porte qu’il a rencontré mon client, M. Garland. J’ai lieu de croire que c’est un brave garçon, et que vous pourrez ajouter foi à ses paroles. Permettez-moi de faire entrer M. Abel Garland, monsieur, son jeune maître, mon élève en vertu du contrat d’apprentissage, et, de plus, mon meilleur ami. Mon meilleur ami, monsieur, répéta le notaire tirant son mouchoir de soie et l’étalant dans tout son luxe devant son visage.
– Votre serviteur, monsieur, dit l’étranger.
– Je suis bien le vôtre, monsieur, dit M. Abel d’une voix flûtée. Vous désirez parler à Christophe, monsieur ?
– En effet, je le désire. Le permettez-vous ?
– Parfaitement.
– L’affaire qui m’amène n’est pas un secret, ou plutôt, je veux dire qu’elle ne doit pas être un secret ici, ajouta l’étranger en remarquant que M. Abel et le notaire se disposaient à s’éloigner. Elle concerne un marchand d’antiquités chez qui travaillait ce garçon, et à qui je porte un profond intérêt. Durant bien des années, messieurs, j’ai vécu hors de ce pays, et, si je manque aux formes et aux usages, j’espère que vous voudrez bien me le pardonner.
– Vous n’avez pas besoin d’excuses, monsieur, dit le notaire.
– Vous n’en avez nullement besoin, répéta M. Abel.
– J’ai fait des recherches dans le voisinage de la maison qu’habitait son ancien maître, et j’ai appris que le marchand avait eu ce garçon à son service. Je me suis rendu chez sa mère, qui m’a adressé ici comme au lieu le plus proche où je pourrais le trouver. Tel est le motif de la visite que je vous fais ce matin.
– Je me félicite, dit le notaire, du motif, quel qu’il soit, qui me vaut l’honneur de votre visite.
– Monsieur, répliqua l’étranger, vous parlez en homme du monde ; mais je vous estime mieux que cela. C’est pourquoi je vous prie de ne point abaisser votre caractère par des compliments de pure forme.
– Hum ! grommela le notaire ; vous parlez avec bien de la franchise, monsieur.
– Et j’agis de même, monsieur. Ma longue absence et mon inexpérience m’amènent à cette conclusion : que, si la franchise en paroles est rare dans cette partie du monde, la franchise en action y est plus rare encore. Si mon langage vous choque, monsieur, j’espère que ma conduite, quand vous me connaîtrez, me fera trouver grâce à vos yeux. »
M. Witherden parut un peu déconcerté par la tournure que le vieux gentleman donnait à la conversation. Quant à Kit, il regardait l’étranger avec ébahissement et la bouche ouverte, se demandant quelle sorte de discours il allait lui adresser à lui, lorsqu’il parlait si librement, si franchement à un notaire. Ce fut cependant sans dureté, mais avec une sorte de vivacité et d’irritabilité nerveuse que l’étranger, s’étant tourné vers Kit, lui dit :
« Si vous pensez, mon garçon, que je poursuis ces recherches dans un autre but que de trouver et de servir ceux que je désire rencontrer, vous me faites injure, et vous vous faites illusion. Ne vous y trompez donc pas, mais fiez-vous à moi. Le fait est, messieurs, ajouta l’étranger, se tournant vers le notaire et son clerc, que je me trouve dans une position pénible et inattendue. Je me vois tout à coup arrêté, paralysé dans l’exécution de mes projets par un mystère que je ne puis pénétrer. Tous les efforts que j’ai faits à cet égard n’ont servi qu’à le rendre plus obscur et plus sombre ; j’ose à peine travailler ouvertement à en poursuivre l’explication, de peur que ceux que je recherche avec anxiété ne fuient encore plus loin de moi. Je puis vous assurer que, si vous me prêtez assistance, vous n’aurez pas lieu de le regretter, surtout si vous saviez combien j’ai besoin de votre concours, et de quel poids il me délivrerait. »
Dans cette confidence, il y avait un ton de simplicité qui provoqua une prompte réponse du brave notaire. Il s’empressa de dire, avec non moins de franchise, que l’étranger ne s’était pas trompé dans ses espérances, et que, pour sa part, s’il pouvait lui être utile, il était tout à son service.
Kit subit alors un interrogatoire, et fut longuement questionné par l’inconnu sur son ancien maître et sa petite-fille, sur leur genre de vie solitaire, leurs habitudes de retraite et de stricte réclusion. Toutes ces questions et toutes les réponses portèrent sur les sorties nocturnes du vieillard, sur l’existence isolée de l’enfant pendant ces heures d’absence, sur la maladie du grand-père et sa guérison, sur la prise de possession de la maison par Quilp, et sur la disparition soudaine du vieillard et de Nelly. Finalement, Kit apprit au gentleman que la maison était à louer, et que l’écriteau placé au-dessus de la porte renvoyait pour tous renseignements à M. Samson Brass, procureur, à Bevis Marks, lequel donnerait peut-être de plus amples détails.
– J’ai peur d’en être pour mes frais, dit le gentleman, qui secoua la tête. Je demeure dans sa maison.
– Vous demeurez chez l’attorney Brass !… s’écria M. Witherden un peu surpris, car sa profession le mettait en rapport avec le procureur : il connaissait l’homme.
– Oui, répondit l’étranger, depuis quelques jours la lecture de l’écriteau m’a déterminé par hasard à prendre un appartement chez lui. Peu m’importe le lieu où je demeure ; mais j’espérais trouver là quelques indications que je ne pourrais trouver ailleurs. Oui, je demeure chez Brass, à ma honte, n’est-ce pas ?
– Mon Dieu ! dit le notaire en levant les épaules, c’est une question délicate : tout ce que je sais, c’est que Brass passe pour un homme d’un caractère douteux.
– Douteux ? répéta l’étranger. Je suis charmé d’apprendre qu’il y ait quelque doute à cet égard. Je supposais que l’opinion était fixée depuis longtemps sur ce personnage. Mais me permettriez-vous de vous dire deux ou trois mots en particulier ? »
M. Witherden y consentit. Ils entrèrent dans le cabinet du notaire, où ils causèrent un quart d’heure environ ; après quoi, ils revinrent à l’étude. L’étranger avait laissé son chapeau dans le cabinet de M. Witherden, et semblait s’être posé sur un pied d’amitié pendant ce court intervalle.
« Je ne veux pas vous retenir davantage, dit-il à Kit en lui mettant un écu dans la main et dirigeant un regard vers le notaire. Vous entendrez parler de moi. Mais pas un mot de tout ceci, sinon à votre maître et à votre maîtresse.
– Ma mère serait bien contente de savoir… dit Kit en hésitant.
– Contente de savoir quoi ?
– Quelque chose… d’agréable pour miss Nelly.
– En vérité ?… Eh bien, vous pouvez l’en instruire si elle est capable de garder un secret. Mais du reste songez-y, pas un mot de ceci à aucune autre personne. N’oubliez point mes recommandations. Soyez discret.
– Comptez sur moi, monsieur, dit Kit. Je vous remercie, monsieur, et vous souhaite le bonjour. »
Le gentleman, dans son désir de bien faire comprendre à Kit qu’il ne devait parler à personne de ce qui avait eu lieu entre eux, le suivit jusqu’en dehors de la maison pour lui répéter ses recommandations. Or, il arriva qu’en ce moment M. Richard Swiveller, qui passait par là, tourna les yeux de ce côté et aperçut à la fois Kit et son mystérieux ami.
C’était un simple hasard dont voici la cause. M. Chukster, étant un gentleman d’un goût cultivé et d’un esprit raffiné, appartenait à la Loge des Glorieux Apollinistes, dont M. Swiveller était président perpétuel. M. Swiveller, conduit dans cette rue en vertu d’une commission que lui avait donnée M. Brass et apercevant un membre de sa Glorieuse Société qui veillait sur un poney, traversa la rue pour donner à M. Chukster cette fraternelle accolade qu’il est du devoir des présidents perpétuels d’octroyer à leurs co-sociétaires. À peine lui avait-il serré les mains en accompagnant cette démonstration de remarques générales sur le temps qu’il faisait, que, levant les yeux, il aperçut le gentleman de Bevis Marks en conversation suivie avec Christophe Nubbles.
« Oh ! oh ! dit Richard, qui est là ?
– C’est un monsieur qui est venu voir mon patron ce matin, répondit M. Chukster ; je n’en sais pas davantage, je ne le connais ni d’Ève ni d’Adam.
– Au moins, savez-vous son nom ? »
À quoi M. Chukster répondit, avec l’élévation de langage particulière à un membre de la Société des Glorieux Apollinistes, qu’il voulait être « ét...

Table des matières

  1. Titre
  2. Chapitre 1
  3. Chapitre 2
  4. Chapitre 3
  5. Chapitre 4
  6. Chapitre 5
  7. Chapitre 6
  8. Chapitre 7
  9. Chapitre 8
  10. Chapitre 9
  11. Chapitre 10
  12. Chapitre 11
  13. Chapitre 12
  14. Chapitre 13
  15. Chapitre 14
  16. Chapitre 15
  17. Chapitre 16
  18. Chapitre 17
  19. Chapitre 18
  20. Chapitre 19
  21. Chapitre 20
  22. Chapitre 21
  23. Chapitre 22
  24. Chapitre 23
  25. Chapitre 24
  26. Chapitre 25
  27. Chapitre 26
  28. Chapitre 27
  29. Chapitre 28
  30. Chapitre 29
  31. Chapitre 30
  32. Chapitre 31
  33. Chapitre 32
  34. Chapitre 33
  35. Chapitre 34
  36. Chapitre 35
  37. Chapitre 36
  38. À propos de cette édition électronique
  39. Notes de bas de page