Un amour vrai
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Un amour vrai

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À propos de ce livre

Thérese Raynol fait voeu d'offrir sa vie en échange de la conversion de son fiancé au catholicisme. Elle meure le jour meme de la signature du contrat de mariage, sure d'etre exaucée.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635259496

Chapitre 1

J’ai Ă©tĂ© tĂ©moin dans ma vie d’un hĂ©roĂŻque sacrifice. Celle qui l’a fait et celui pour qui il a Ă©tĂ© fait sont maintenant dans l’éternitĂ©. J’écris ces quelques pages pour les faire connaĂźtre. Leur souvenir m’a suivie partout, mais c’est surtout ici, dans cette maison oĂč tout me les rappelle, que j’aime Ă  remuer les cendres de mon cƓur.
Ô mon Dieu, vous ĂȘtes infiniment bon pour toutes vos crĂ©atures, mais vous ĂȘtes surtout bon pour ceux que vous affligez. Vous savez quel vide ils ont laissĂ© dans ma vie et dans mon cƓur, et pourtant, mĂȘme dans mes plus amĂšres tristesses, j’éprouve un immense besoin de vous remercier et de vous bĂ©nir. Oui, soyez bĂ©ni, pour m’avoir donnĂ© le bonheur de les connaĂźtre et de les aimer ; soyez bĂ©ni pour cette foi profonde, pour cette admirable gĂ©nĂ©rositĂ©, pour cette si grande puissance d’aimer que vous aviez mises dans ces deux nobles cƓurs.

ThérÚse Raynol à sa mÚre.

Malbaie, le 14 juin 186*.
ChĂšre MĂšre,
La malle ne part que demain, mais pourquoi ne pas vous Ă©crire ce soir ? Je suis Ă  peu prĂšs sĂ»re que vous vous ennuyez dĂ©jĂ , et je compte bien que vous ne tarderez guĂšre Ă  suivre votre chĂšre imparfaite. J’ai choisi pour vous la chambre voisine de la mienne. En attendant que vous en preniez possession, j’y ai mis la cage de mon bouvreuil, auquel je viens de dire bonsoir. Mais il faut bien vous parler un peu de mon voyage, qui n’a pas Ă©tĂ© sans intĂ©rĂȘt. Vous vous rappelez ce jeune homme dont le courage fut tant admirĂ© Ă  l’incendie de notre hĂŽtel, Ă  Philadelphie. Figurez-vous qu’à ma trĂšs grande surprise, je l’ai retrouvĂ© parmi les passagers. Il se nomme Francis Douglas. Je puis maintenant vous dire son nom, car j’ai fait sa connaissance ce soir.
Nous venions Ă  peine de laisser QuĂ©bec, quand je l’aperçus, se promenant sur la galerie avec le port d’un amiral. Je le reconnus du premier coup d’Ɠil, non sans Ă©motion, pour parler franchement. Si cela vous Ă©tonne, songez, s’il vous plaĂźt, que vous pleuriez d’admiration en parlant du courage hĂ©roĂŻque de cet inconnu ; de l’admirable gĂ©nĂ©rositĂ© avec laquelle il s’était exposĂ© Ă  une mort affreuse, pour sauver une pauvre chĂ©tive vieille qui ne lui Ă©tait rien. AprĂšs avoir longtemps marchĂ© Ă  l’avant du bateau, il entra dans le salon. Ce chevalier, qui risque sa vie pour sauver les vieilles infirmes, nous jeta un regard distrait. Ouvrant son sac de voyage, il y prit un livre et fut bientĂŽt absorbĂ© dans sa lecture. Connaissez-vous ce beau garçon ? me demanda Mme L
 – Lequel ? Dis-je hypocritement. – Celui qui vient d’entrer. – Non, rĂ©pondis-je. Je ne parlai pas de sa belle action. Pourquoi ? Je n’en sais rien, chĂšre mĂšre. Mais je le considĂ©rais souvent, sans qu’il y parĂ»t, et je me disais que je ne serais nullement fĂąchĂ©e de savoir tout ce qui le regarde. Ne serez-vous pas fiĂšre de la raison de votre grande fille, si je vous avoue que je me surpris appelant une tempĂȘte ! C’est bien naturel. J’aurais voulu voir comment il se conduit dans un naufrage. Malheureusement, ce souhait si sage, si raisonnable, si charitable, ne se rĂ©alisa pas.
On me demanda de la musique. Je venais de lire quelques pages d’Ossian – ce qui n’est plus neuf ; – je jouai une vieille mĂ©lodie Ă©cossaise. Monsieur ferma son livre et m’écouta avec un plaisir Ă©vident. Il est Ă©cossais, pensai-je, et vous allez voir que je ne me trompais pas. Il ne reprit plus sa lecture, et quelque chose dans son expression me disait que sa pensĂ©e Ă©tait loin, bien loin, – dans les montagnes et les bruyĂšres de l’Écosse.
Ne l’ayant pas vu dĂ©barquer Ă  la Malbaie, j’avais supposĂ© qu’il se rendait Ă  Tadoussac. AprĂšs le souper, j’étais avec quelques dames dans le salon de l’hĂŽtel. Jugez de ma surprise, quand je le vis entrer avec cette bonne Mme L
, qui nous le prĂ©senta.
M. Douglas me parla du plaisir qu’il avait Ă©prouvĂ© en entendant un air de son pays, et ces quelques mots simples et vrais disaient Ă©loquemment son amour pour sa patrie. Je vous assure que je n’étais pas Ă  mon aise, prĂšs de ce hĂ©ros. Il me semblait qu’il lisait dans mon Ăąme, et, comme je me rends compte que je m’occupe un peu trop de lui, chaque fois que je rencontrais son regard ma timiditĂ© augmentait. J’avais beau me dire que je ne suis pas transparente,je ne pus parvenir Ă  me le persuader. Il est certain que je ne vous ai pas fait honneur. M. Douglas, qui Ă©tait, lui, parfaitement Ă  l’aise, essaya plusieurs fois d’engager la conversation avec moi, et ne rĂ©ussit pas, comme vous le pensez bien. Mais si je ne parlais pas assez, j’ai la consolation de dire que d’autres parlaient trop. Deux dames s’aventurĂšrent dans une dissertation sentimentale avec un galant officier. Vous vous imaginez facilement que cette dissertation n’a pas jetĂ© qu’un peu de lumiĂšre dans les abĂźmes du cƓur humain.
J’allais entrer dans ma chambre, quand la brillante Mlle X
 me dit avec une satisfaction mal dĂ©guisĂ©e : « ThĂ©rĂšse, ma chĂšre, comme vous Ă©tiez gauche et embarrassĂ©e ce soir ! Quelle opinion vous allez donner des Canadiennes Ă  ce sĂ©duisant Ă©tranger ! » Soyez fiĂšre de moi, aprĂšs cela. Mais n’importe. Si le feu prend cette nuit Ă  l’hĂŽtel, j’espĂšre que ce sauveur de vieilles veuves paralysĂ©es ne me laissera pas brĂ»ler.

La mĂȘme Ă  la mĂȘme.

Malbaie le 23 juin 186*
ChĂšre MĂšre,
J’en veux et j’en voudrai longtemps Ă  ces maussades affaires qui vous retiennent loin de moi. MĂȘme je ne suis pas sĂ»re de ne pas vous en vouloir un peu. Aux quatre vents du ciel les obstacles ! Croyez-moi, tout est vanitĂ©, Ă  part marcher sur la mousse et respirer le satin. Descendez vite. Il me tarde de vous faire les honneurs de la Malbaie. Kamouraska a bien ses agrĂ©ments. J’ai un faible pour Tadoussac, pour ses souvenirs, pour sa jolie baie, grande comme une coquille, mais la Malbaie ne se compare point.
Cette belle des belles a des contrastes, des surprises, des caprices Ă©tranges et charmants. Nulle part je n’ai vu une pareille variĂ©tĂ© d’aspects et de beautĂ©s. Le grandiose, le joli, le pittoresque, le doux, la magnificence sauvage, la grĂące riante se heurtent, se mĂȘlent dĂ©licieusement, harmonieusement, dans ces paysages incomparables.
Ô mon beau Saint-Laurent ! ĂŽ mes belles Laurentides ! ĂŽ mon cher Canada ! Excusez ce lyrisme : c’est demain notre fĂȘte nationale.
La Malbaie n’a qu’un dĂ©faut, l’affluence des Ă©trangers. Si j’étais reine, je me contenterais de cette campagne enchantĂ©e pour mon royaume, mais j’en dĂ©fendrais l’entrĂ©e d’abord Ă  toutes celles qui lisent des romans, ensuite Ă  tous ceux qui se croient qualifiĂ©s pour gouverner et rĂ©former leur pays. Qu’en dites-vous ? Mais en attendant, c’est un bruit, un mouvement, un va-et-vient continuel.
Les Ă©trangers n’ont ici que l’obligation de ne rien faire. Aussi, comme on s’y promĂšne. Tous les jours, pique-niques, parties de plaisir de toutes sortes et bals le soir. Pour moi, je donnerais tous les pique-niques passĂ©s, prĂ©sents et futurs, tous les bals impromptus et prĂ©parĂ©s, pour un bain de mer.
Je vais tous les matins Ă  la messe, ordinairement par la grĂšve, ce qui est fort agrĂ©able. L’église est bĂątie sur le fleuve, Ă  l’embouchure de la riviĂšre Malbaie. C’est un fort beau site. En face, la baie, – cette charmante baie que l’on compare Ă  celle de Naples, – Ă  droite des champs magnifiques, une hauteur richement boisĂ©e, oĂč chantent les oiseaux et les brises d’étĂ© ; Ă  gauche, la riviĂšre, puis le Cap-Ă -l’Aigle, sauvage et gracieux, et en arriĂšre les montagnes vertes et bleues qui ferment l’horizon. L’église est bien entretenue.
« Le siĂšcle avait deux ans » lorsqu’on a commencĂ© Ă  la construire. C’est jeune encore pour une Ă©glise. Pourtant les hirondelles l’affectionnent, car les nids s’y touchent, et, en levant les yeux, on aperçoit toujours quelque jolie petite tĂȘte qui s’avance curieusement au dehors.
J...

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