La Revanche de Roger-La-Honte - T2
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La Revanche de Roger-La-Honte - T2

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La Revanche de Roger-La-Honte - T2

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À propos de ce livre

La Revanche de Roger-La-Honte - T2 was written in the year 1889 by Jules Mary. This book is one of the most popular novels of Jules Mary, and has been translated into several other languages around the world.

This book is published by Booklassic which brings young readers closer to classic literature globally.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635259991

Partie 1
TroisiĂšme Ă©pisode

Chapitre 1

– À samedi, avait dit Laroque à Luversan.
C’était seulement le soir de ce jour qu’il attendait Luversan. Il s’était excusĂ© de l’heure Ă©trange – neuf heures – qu’il avait donnĂ© Ă  ce rendez-vous en lui disant qu’il serait pris toute la journĂ©e par quelques visites Ă  des amis de Versailles et qu’il ne rentrerait Ă  Ville-d’Avray qu’à la nuit tombante.
La mĂšre Dondaine lui servit Ă  dĂźner – il la congĂ©dia quand la table fut desservie et se mit Ă  sa fenĂȘtre, attendant l’arrivĂ©e du boursier.
Celui-ci ne se fit pas attendre.
À neuf heures, il descendit à la gare, du train de Paris.
Nous le suivrons, cet homme, qui se trouvait ainsi, aprĂšs douze ans, refaire le trajet qu’il avait fait une fois pour commettre un crime horrible, non expiĂ©.
Il Ă©tait trĂšs agitĂ©, en mettant le pied sur le quai. Instinctivement, il jeta un coup d’Ɠil sur ceux qui descendaient comme lui. Par hasard, il ne vit personne de connaissance.
Il respira. Il se sentait soulagĂ© ! Pourquoi ? Il ne savait. Il aimait mieux ĂȘtre seul sans doute. Il ne voulait pas ĂȘtre vu. Il se rappelait les derniĂšres paroles de William Farney :
– La rue de Paris !
 Tout au bout
 La maison Larouette

Ah ! comme il savait oĂč elle Ă©tait, cette rue !
 Et comme il la voyait, cette maison
 lĂ -bas
 isolĂ©e dans les arbres.
De la sueur lui coulait du front.
Il ne demanda pas son chemin
 Il le connaissait, ce chemin

Il eĂ»t vĂ©cu mille ans qu’il s’en serait souvenu.
Il alla trĂšs vite d’abord, en croyant que l’énergie physique abattrait son Ă©motion, aurait raison de sa faiblesse. Mais, quand il approcha, il fut obligĂ© de s’arrĂȘter, de s’appuyer contre un mur, et il resta lĂ  longtemps, sans souffle, les tempes battant avec une force inouĂŻe. Enfin, il fallait se dĂ©cider. Il se remit en marche. Aux arbres qui entouraient la maison, il s’arrĂȘta encore.
Laroque l’avait vu, dans la nuit, et comme ses yeux peu Ă  peu s’étaient habituĂ©s Ă  l’obscuritĂ©, il avait surpris les hĂ©sitations Ă©tranges de Luversan
 et il avait remarquĂ© qu’à diffĂ©rentes reprises, il s’était essuyĂ© le front

Lorsque Luversan sonna, Roger descendit et, ouvrant la porte :
– Excusez-moi, dit-il, je n’ai pas encore de domestiques
 C’est une vieille femme, la mĂšre Dondaine, qui fait mon mĂ©nage
 en attendant que je trouve une cuisiniĂšre et un valet de chambre

Et il tendit la main Ă  Luversan.
Une lampe, suspendue dans l’antichambre oĂč ils Ă©taient, les Ă©clairait. Laroque put voir combien le misĂ©rable Ă©tait pĂąle et bouleversĂ©. Luversan prit en tremblant la main qu’on lui tendait ; mais quand Roger prononça le nom bizarre et caractĂ©ristique de la mĂšre Dondaine, il tressaillit si violemment que le faux AmĂ©ricain demanda :
– Qu’avez-vous ? Êtes-vous souffrant ?
C’est que Larouette l’avait eu aussi autrefois Ă  son service, cette mĂšre Dondaine ; on le lui avait dit lorsqu’il avait prĂ©parĂ© son crime

William Farney vivait isolé, comme jadis Larouette

Quelle Ă©trange ressemblance dans les deux situations, et comme tout cela Ă©tait bien fait pour le bouleverser !

– Non, j’ai marchĂ© vite, voilĂ  tout ! balbutia-t-il.
Laroque monta l’escalier, le prĂ©cĂ©dant.
– Je vous montre le chemin, dit-il. Excusez-moi, n’est-ce pas, de la simplicitĂ© avec laquelle je vous reçois
 Je suis un vieux garçon et, par-dessus le marchĂ©, amĂ©ricain. Qui dit amĂ©ricain dit original
 Et qui dit vieux garçon dit vieux maniaque
 Est-ce bien cela ?
Luversan esquissa un sourire
 mais il ne put faire qu’une grimace
 ses terreurs n’avaient point cessé 
Cette Ă©pouvante Ă©tait plus forte que toutes ses rĂ©solutions, que l’appel suprĂȘme qu’il faisait Ă  son Ă©nergie !

Quand il entra dans la chambre que nous avons dĂ©crite, la chambre de Laroque, il eut un geste de recul
 d’horreur
 Il revoyait tout ce qu’il avait dĂ©jĂ  vu
 la table au milieu
 et, lĂ -bas, le bureau-secrĂ©taire. Larouette seul manquait !
 FascinĂ©, terrifiĂ©, il restait lĂ , la bouche entrouverte, la respiration oppressĂ©e.
– Il paraĂźt, d’aprĂšs la mĂšre Dondaine, que Larouette a Ă©tĂ© attaquĂ© par-derriĂšre lorsqu’il Ă©tait assis Ă  ce secrĂ©taire que vous voyez lĂ -bas contre le mur. Il a Ă©tĂ© surpris et n’a pu se dĂ©fendre
 La table Ă©tait renversĂ©e et le cadavre Ă  l’endroit oĂč vous ĂȘtes, tenez, lorsque la mĂšre Dondaine est entrĂ©e le matin pour faire le mĂ©nage

Luversan se retira brusquement comme s’il avait marchĂ© sur un fer rouge.
Machinalement, il regarda, Ă  ses pieds, le plancher : il croyait voir du sang – et mĂȘme l’hallucination fut si intense et complĂšte qu’il bĂ©gaya, montrant les planches auprĂšs de la table :
– Du sang !
 du sang !

– Non ! fit Laroque en riant. Il n’y en a point
 J’ai regardé  Je le regrette pour ma part
 C’est la mĂšre Dondaine, avec ses manies de propretĂ©, qui a lavĂ© la place. Mais asseyez-vous donc, mon cher Luversan, vous restez lĂ , debout et vous paraissez gĂȘné  Est-ce le logis ?
Le boursier retrouva un peu son sang-froid.
– Non, dit-il, pourtant, j’avoue que je suis un peu Ă©mu

– Pourquoi ? L’histoire de Larouette peut-ĂȘtre ?
– Oh ! le pouvez-vous croire ?
 Je ne suis pas timide
 Si vous me voyez Ă©mu, c’est que, de ce que vous allez me dire, dĂ©pend ma fortune, la rĂ©alisation d’espĂ©rances longtemps caressĂ©es, déçues toujours faute
 du nerf de la guerre.
William Farney s’était assis Ă  son secrĂ©taire. Il se gratta le front, en se tournant vers Luversan :
– Oui, c’est une bonne affaire, je le sais bien, c’est une trĂšs bonne affaire
 Et je suis trĂšs chagrinĂ©, croyez-le bien, on ne peut plus chagrinĂ© !

– Quoi ! vous refusez ?

– Non, je n’ai pas dit cela
 Je ne refuse pas absolument !
 Non
 mĂȘme j’étais sur le point d’accepter
 Il nous faut, n’est-ce pas, un million
 Eh bien, la preuve que j’étais sur le point d’accepter, c’est que, hier, je suis allĂ© Ă  Paris pour le chercher ce million
 J’en ai une partie ici, en excellentes valeurs
 mais, tout en m’adressant Ă  mes banquiers, qui sont en mĂȘme temps mes amis – et qui n’ignorent pas que je suis fort expĂ©rimentĂ© en affaires financiĂšres – je n’ai pu leur cacher, grĂące Ă  leurs instances, Ă  quel emploi je destinais l’importante somme que je retirais de leur coffre-fort. Ils m’ont bel et bien convaincu que je faisais, en m’associant dans une entreprise de cette nature, la plus grande sottise.
La proie Ă©chappait Ă  Luversan. Le misĂ©rable essaya de la rattraper, et, rejetant tout remords, toute terreur de se retrouver solliciteur, dans cette maison oĂč il avait triomphĂ© revolver en main, la nuit du 24 juillet 1872, il eut recours aux artifices de son bagout d’escroc.
– Ces banquiers dont vous me parlez, s’écria-t-il, doivent avoir quelque affaire alĂ©atoire Ă  vous proposer et c’est la raison qui les pousse Ă  vous mettre en dĂ©fiance au sujet d’une combinaison que je les mets au dĂ©fi de dĂ©molir par des arguments sĂ©rieux. J’aurais voulu me trouver lĂ  quand ils vous ont tenu ce beau langage. Je leur aurais dit : « Mais, intrigants que vous ĂȘtes, vous
 »
– Ce n’eĂ»t pas Ă©tĂ© poli, observa Farney avec un sourire caustique.
– De la politesse avec les banquiers ! On dit que les manieurs d’argent sont retors en AmĂ©rique, mais ce sont des dupes, Ă  cĂŽtĂ© de nos princes, petits ou grands, de la finance. Prenons un exemple rĂ©cent : ne croyez-vous, pas, comme moi, que ce Terrenoire, chez qui nous nous sommes rencontrĂ©s, en soirĂ©e japonaise, rue de Chanaleilles, s’est volĂ© lui-mĂȘme avec la complicitĂ© de son caissier ?
 Cela se dĂ©couvrira certainement Ă  l’enquĂȘte. Mais, revenons Ă  vos banquiers, dont je ne vous demande pas les noms.
– Monsieur de Terrenoire est Ă©tranger Ă  ces conseils, se hĂąta de dire le faux AmĂ©ricain.
– Ah ! fit Luversan avec un soupir rassurĂ©.
Et Laroque pensait : « Pour que cet homme me parle ainsi de l’assassinat de Brignolet, pour qu’il m’affirme la culpabilitĂ© de mon pauvre Guerrier, il faut qu’il en sache long sur ce crime ! »
– Et qu’auriez-vous dit, à mes banquiers ? demanda-t-il. Achevez.
– Qu’une loi n’a pas d’effet rĂ©troactif et que si, d’un jour Ă  l’autre, il plaisait Ă  nos gouvernants, par un caprice de lĂ©gislateurs, de supprimer notre industrie, ils nous devraient des compensations, comme aux gens dont on exproprie les biens par raison d’utilitĂ© publique.
– Vous m’en direz tant ! s’écria Farney, feignant d’ĂȘtre convaincu. Il y a lĂ  trois Ă  quatre cent mille francs que je vous destinais
 Oui, je vous le jure
 Demain, aprĂšs-demain, j’aurais bien trouvĂ© le reste
 ou je vous aurais donnĂ© les chĂšques

Luversan restait les yeux rivĂ©s Ă  ce secrĂ©taire
, Ă  cet amas de billets, d’actions, d’obligations
 une fortune
 Et de nouveau, sur son front, de grosses gouttes de sueur perlaient
 ses mains s’avançaient avidement, et il avait beaucoup de peine Ă  les retenir.
Laroque l’observait froidement.
Ce soir-lĂ , Roger, malgrĂ© les priĂšres, et les supplications de Luversan, ne voulut pas s’engager dĂ©finitivement. Il continua d’hĂ©siter, puis, flĂ©chissant Ă  la fin :
– Eh bien, je vous donne rendez-vous lundi Ă  la mĂȘme heure
 Le matin, j’aurai vu mes amis.
Luversan fit un geste de désespoir et de découragement.
– Oui, vous voulez dire qu’ils ne pourront que rĂ©pĂ©ter leurs conseils

– Peut-ĂȘtre bien. Enfin, je pĂšserai leurs raisons
 Je verrai
 Ayez bon courage

– À lundi ! fit Luversan, un peu remis.
De la fenĂȘtre, Laroque le regardait s’en aller chancelant.
« C’est lui, se disait-il. AprĂšs cette Ă©motion, cette horreur, je n’en puis plus douter. Lundi, il se trahira. »
Le lendemain, vers trois heures de l’aprĂšs-midi, il fit passer une dĂ©pĂȘche Ă  Luversan, Ă  Paris.
Le tĂ©lĂ©gramme disait : « Impossible. Tous mes regrets. Ne venez pas au rendez-vous, ce serait inutile. Vous ne m’y trouveriez pas. »
Et, en remettant la dĂ©pĂȘche, Laroque se disait encore :
« Si je me suis trompĂ©, Luversan ne viendra pas
 Si Luversan est l’assassin de Larouette, le sang attire le sang, il viendra. »
Il prit le train de Paris et courut chez Tristot et Pivolot.
– J’aurai besoin de vous, demain, leur annonça-t-il.
– Pourquoi pas aujourd’hui mĂȘme ? Avez-vous du nouveau ?
– Et vous ?
– Parlez d’abord.
– Non, je vous Ă©coute.
– Il y a, dit Tristot, que nous tenions l’oiseau et que

– L’oiseau a disparu, acheva Pivolot.
– Vous le prendrez au güte, la nuit, comme tous les carnassiers.
– Nous en acceptons l’augure. Serait-ce cette nuit mĂȘme ?
– Non. Mais inutile de m’interroger ; je ne vous dirai rien. Demain soir, vous saurez tout.
– Demain soir ? rĂ©pĂ©tĂšrent en chƓur les deux policiers.
– Oui. Tenez-vous ici en permanence. Je vous apporterai de quoi surprendre le commissaire Lacroix et le juge d’instruction de Lignerolles.
– Vous savez bien que la magistrature ne s’émeut pas si facilement.
– ExceptĂ© quand on lui met le nez dans ses erreurs.
– Nous apporterez-vous l’assassin de Larouette et l’assassin de Brignolet ?
– Peut-ĂȘtre. À demain, vers deux heures de l’aprĂšs-midi.

Chapitre 2

Mais Laroque avait trop prĂ©sumĂ© de ses forces. Depuis bientĂŽt cinq jours qu’il vivait sĂ©parĂ© de sa fille, tout entier aux souvenirs du passĂ© et Ă  la poursuite du but suprĂȘme, une fiĂšvre intense s’était emparĂ©e de lui. Tout autre Ă  sa place fĂ»t tombĂ©, anĂ©anti par l’excĂšs du mal. Roger ne prenait pas le temps de s’écouter. Si, par hasard, il se fĂ»t regardĂ© dans la glace, il eĂ»t Ă©tĂ© effrayĂ© du changement qui s’était fait dans ses traits. Les battements prĂ©cipitĂ©s de son cƓur, il les attribuait Ă  l’émotion due Ă  ces longues confĂ©rences avec le misĂ©rable dont il aurait pu, la veille, arracher les aveux par la force.
Toutefois, en reprenant le train pour Maison-Blanche, il fut pris d’une telle faiblesse gĂ©nĂ©rale qu’il s’affala, Ă  demi Ă©vanoui, dans son compartiment. Un heureux hasard lui avait donnĂ© pour unique compagnon de voyage un mĂ©decin de Sceaux, le docteur Lagache, qui se rendait tout justement Ă  MĂ©ri...

Table des matiĂšres

  1. Titre
  2. Partie 1 - TroisiĂšme Ă©pisode
  3. Partie 2 - QuatriĂšme Ă©pisode
  4. Partie 3 - ÉPILOGUE
  5. Notes de bas de page