Il ne faut jurer de rien
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Il ne faut jurer de rien

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Il ne faut jurer de rien

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À propos de ce livre

Van Buck, riche négociant, venu tancer son neveu Valentin pour ses dettes, le somme de se marier. Le jeune homme ne consent a épouser la jeune fille qu'il lui propose, Mlle de Mantes, que si elle résiste a sa stratégie de séduction. Il se rendra donc incognito au château. La Baronne discute a bâtons rompus avec son abbé et sa fille, Cécile, qui prend une leçon de danse, quand Van Buck apparaît pour lui glisser a l'oreille que le mariage est rompu. On annonce qu'un jeune homme vient de verser devant la grille...
Cette petite piece, dont le comique est léger et spirituel, s'apparente au genre du proverbe: maximes et sentences abondent, tout comme lieux communs emphatiques ou triviaux dont se moque l'auteur par le biais de Valentin. Valentin qui finira pourtant par abdiquer devant leur bon sens comme l'indique la réplique finale: «Mon oncle, il ne faut jurer de rien».

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635260461
Sous-sujet
Théâtre

ACTE TROISIÈME

SCÈNE PREMIÈRE

[Un chemin.
Entrent VAN BUCK et VALENTIN, qui frappe à une auberge.
VALENTIN.
Holà ! hé ! y a-t-il quelqu’un ici capable de me faire une commission ?
UN GARÇON, sortant.
Oui, monsieur, si ce n’est pas trop loin ; car vous voyez qu’il pleut à verse.
VAN BUCK.
Je m’y oppose de toute mon autorité, et au nom des lois du royaume.
VALENTIN.
Connaissez-vous le château de Mantes, ici près ?
LE GARÇON.
Que oui, monsieur ; nous y allons tous les jours. C’est à main gauche ; on le voit d’ici.
VAN BUCK.
Mon ami, je vous défends d’y aller, si vous avez quelque notion du bien et du mal.
VALENTIN.
Il y a deux louis à gagner pour vous. Voilà une lettre pour mademoiselle de Mantes, que vous remettrez à sa femme de chambre, et non à d’autres, et en secret. Dépêchez-vous et revenez.
LE GARÇON.
Ô monsieur ! n’ayez pas peur.
VAN BUCK.
Voilà quatre louis si vous refusez.
LE GARÇON.
Ô monseigneur ! il n’y a pas de danger.
VALENTIN.
En voilà dix ; et si vous n’y allez pas, je vous casse ma canne sur le dos !
LE GARÇON.
Ô mon prince ! soyez tranquille ; je serai bientôt revenu.
Il sort.
VALENTIN.
Maintenant, mon oncle, mettons-nous à l’abri ; et si vous m’en croyez, buvons un verre de bière. Cette course à pied doit vous avoir fatigué.][ix]
Ils s’assoient sur un banc.
VAN BUCK.
Sois-en certain, je ne te quitterai pas ! j’en jure par l’âme de feu mon frère et par la lumière du soleil. Tant que mes pieds pourront me porter, tant que ma tête sera sur mes épaules, je m’opposerai à cette action infâme et à ses horribles conséquences.
VALENTIN.
Soyez-en sûr, je n’en démordrai pas ; j’en jure par ma juste colère et par la nuit qui me protégera. Tant que j’aurai du papier et de l’encre, et qu’il me restera un louis dans ma poche, je poursuivrai et achèverai mon dessein, quelque chose qui puisse en arriver.
VAN BUCK.
N’as-tu donc plus ni foi ni vergogne, et se peut-il que tu sois mon sang ? Quoi ! ni le respect pour l’innocence, ni le sentiment du convenable, ni la certitude de me donner la fièvre, rien n’est capable de te toucher !
VALENTIN.
N’avez-vous donc ni orgueil ni honte, et se peut-il que vous soyez mon oncle ? Quoi ! ni l’insulte que l’on nous fait, ni la manière dont on nous chasse, ni les injures qu’on vous a dites à votre barbe, rien n’est capable de vous donner du cœur !
VAN BUCK.
Encore si tu étais amoureux ! si je pouvais croire que tant d’extravagances partent d’un motif qui eût quelque chose d’humain ! Mais non, tu n’es qu’un Lovelace, tu ne respires que trahisons, et la plus exécrable vengeance est ta seule soif et ton seul amour.
VALENTIN.
Encore si je vous voyais pester ! si je pouvais me dire qu’au fond de l’âme vous envoyez cette baronne et son monde à tous les diables ! Mais non, vous ne craignez que la pluie, vous ne pensez qu’au mauvais temps qu’il fait, et le soin de vos bas chinés est votre seule peur et votre seul tourment.
VAN BUCK.
Ah ! qu’on a bien raison de dire qu’une première faute mène à un précipice ! Qui m’eût pu prédire ce matin, lorsque le barbier m’a rasé et que j’ai mis mon habit neuf, que je serais ce soir dans une grange, crotté et trempé jusqu’aux os ! Quoi ! c’est moi ! Dieu juste ! à mon âge, il faut que je quitte ma chaise de poste où nous étions si bien installés, il faut que je coure à la suite d’un fou à travers champs en rase campagne ! Il faut que je me traîne à ses talons, comme un confident de tragédie, et le résultat de tant de sueurs sera le déshonneur de mon nom !
VALENTIN.
C’est au contraire par la retraite que nous pourrions nous déshonorer, et non par une glorieuse campagne dont nous ne sortirons que vainqueurs. Rougissez, mon oncle Van Buck, mais que ce soit d’une noble indignation. Vous me traitez de Lovelace : oui, par le ciel ! ce nom me convient. Comme à lui, on me ferme une porte surmontée de fières armoiries ; comme lui, une famille odieuse croit m’abattre par un affront ; comme lui, comme l’épervier, j’erre et je tournoie aux environs ; mais comme lui je saisirai ma proie, et, comme Clarisse, la sublime bégueule, ma bien-aimée m’appartiendra.
[VAN BUCK.
Ah ciel ! que ne suis-je à Anvers, assis devant mon comptoir, sur mon fauteuil de cuir, et dépliant mon taffetas ! Que mon frère n’est-il mort garçon, au lieu de se marier à quarante ans passés ! Ou plutôt que ne suis-je mort moi-même le premier jour que la baronne de Mantes m’a invité à déjeuner !
VALENTIN.
Ne regrettez que le moment où, par une fatale faiblesse, vous avez révélé à cette femme le secret de notre traité. C’est vous qui avez causé le mal ; cessez de m’injurier, moi qui le réparerai. Doutez-vous que cette petite fille, qui cache si bien les billets doux dans les poches de son tablier, ne fût venue au rendez-vous donné ? Oui, à coup sûr elle y serait venue ; donc elle viendra encore mieux cette fois. Par mon patron ! je me fais une fête de la voir descendre, en peignoir, en cornette et en petits souliers, de cette grande caserne de briques rouillées ! Je ne l’aime pas ; mais je l’aimerais, que la vengeance serait la plus forte, et tuerait l’amour dans mon cœur. Je jure qu’elle sera ma maîtresse, mais qu’elle ne sera jamais ma femme ; il n’y a maintenant ni épreuve, ni promesse, ni alternative ; je veux qu’on se souvienne à jamais dans cette famille du jour où l’on m’en a chassé.
L’AUBERGISTE, sortant de sa maison.
Messieurs, le soleil commence à baisser : est-ce que vous ne me ferez pas l’honneur de dîner chez moi ?
VALENTIN.
Si fait : apportez-nous la carte, et faites-nous allumer du feu. Dès que votre garçon sera revenu, vous lui direz qu’il me donne réponse. Allons ! mon oncle, un peu de fermeté ; venez et commandez le dîner.
VAN BUCK.
Ils auront du vin détestable, je connais le pays ; c’est un vinaigre affreux.
L’AUBERGISTE.
Pardonnez–moi ; nous avons du champagne, du chambertin, et tout ce que vous pouvez désirer.
VAN BUCK.
En vérité ! dans un trou pareil ? c’est impossible ; vous nous en imposez.
L’AUBERGISTE.
C’est ici que descendent les messageries, et vous verrez si nous manquons de rien.
VAN BUCK.
Allons ! tâchons do...

Table des matières

  1. Titre
  2. ACTE PREMIER Les additions et variantes exécutées par l’auteur pour les représentations, sont indiquées en notes de fin de document. Les parties remplacées ou supprimées pour les représentations sont indiquées entre crochets ([ ]).
  3. ACTE DEUXIÈME
  4. ACTE TROISIÈME
  5. Notes sur les additions et variantes exécutées par l’auteur pour les représentations
  6. Note sur les représentations
  7. Notes de bas de page