Sur la grand-route
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Sur la grand-route

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Sur la grand-route

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À propos de ce livre

Tchékhov écrit a N. Leikine le 4 novembre 1884: «Cette semaine je ne vous envoie pas quelques récits parce que j'ai été tout le temps malade et occupé: j'écris une petite betise pour la scene, quelque chose de tout a fait raté...» Cette sévérité est inspirée par la prudence autant que par la modestie: il avait l'habitude de déprécier ainsi, devant le rédacteur des Éclats, fort jaloux, toutes les oeuvres qu'il ne destinait pas a son journal... Sur la grand-route est une transposition pour la scene du récit En automne qui a pour personnage central un barine déchu et alcoolique qui cede a un cabaretier un médaillon, portrait de l'épouse infidele mais aimée.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635258130
Sous-sujet
Théâtre

Scène II

LES MÊMES, MÉRIK
BORTSOV. – Bon, je prends le péché pour moi. Consens-tu ?
MÉRIK, il quitte en silence son cafetan et reste en lévite de tiretaine. Il a une hache à la ceinture, passée par derrière. – Il y en a qui ont froid, mais l’ours et le vagabond ont toujours chaud ; je suis en sueur. (Il pose la hache par terre et enlève sa lévite.) Pour arracher un pied de la boue, on perd un seau de sueur ; tu sors un pied et l’autre enfonce.
EFIMOVNA. – C’est cela même… Mon ami, pleut-il moins ?
MÉRIK, après avoir regardé Efimovna. – Je ne cause pas avec les femmes.
Une pause.
BORTSOV. – Je prends le péché sur moi, Tikhone !… Entends-tu, oui ou non ?
TIKHONE. – Je ne veux pas entendre, laisse-moi !
MÉRIK. – Une obscurité comme si on avait couvert le ciel de poix. On ne voit pas le bout de son nez, et la pluie fouette la gueule comme un chasse-neige.
Il prend sa hache et ses habits dans ses bras.
FÉDIA. – Pour vous, les filous, c’est la bonne affaire. La bête fauve se cache, mais pour vous, pitres, c’est la fête !
MÉRIK. – Quel est l’homme qui dit ça ?
FÉDIA. – Regarde… Il n’a pas décampé.
MÉRIK. – On en prend note… (Il s’approche de Tikhone.) Bonjour, grosse face ! Tu ne me reconnais pas ?
TIKHONE. – Si l’on devait reconnaître tous les ivrognes qui passent sur la grand-route, il faudrait avoir dix yeux sous le front.
MÉRIK. – Regarde bien !
Une pause.
TIKHONE. – Mais je te reconnais, dis-moi un peu !… Je te reconnais à tes gros yeux… (Il lui tend la main.) Andreï Polykarpov ?
MÉRIK. – C’était Andreï Polykarpov, mais aujourd’hui, s’il te plaît, c’est Iégor Mérik.
TIKHONE. – Pourquoi ça ?
MÉRIK. – Je m’appelle d’après le papier que Dieu m’a envoyé ; je suis Mérik depuis deux mois. (Il tonne.) Rrrr… Tonne, je n’ai pas peur. (Il regarde autour de lui.) Il n’y a pas de lévriers ici[5] ?
TIKHONE. – Des lévriers ? Tout au plus des moustiques et des cousins… Des gens paisibles… Les lévriers dorment maintenant sur des lits de plumes. (À tous ; élevant la voix.) Chrétiens, surveillez vos poches et vos hardes, si vous y tenez : il y a ici un rude lascar ; il volera !
MÉRIK. – Qu’ils surveillent leur argent, s’ils en ont, mais leurs effets je n’y toucherai pas ; je n’ai où les mettre.
TIKHONE. – Où le diable te mène-t-il ?
MÉRIK. – Au Kouban.
TIKHONE. – Ohô !
FÉDIA. – Au Kouban, ma parole ! (Il se lève.)Un riche endroit ! C’est un pays, frères, qu’on ne peut voir en songe, même en dormant trois ans. Quelle vaste terre ! On dit qu’il y a de ces oiseaux, de ce gibier, de ces bêtes de toute sorte, et tout ce que l’on veut, mon Dieu !… Il y a de l’herbe toute l’année, les gens y vivent cœur à cœur ; la terre, on n’en sait que faire ; le gouvernement, dit-on… c’est un petit soldat qui me l’a affirmé un de ces jours… donne trois cents arpents par gueule. C’est le bonheur, crois-moi !
MÉRIK. – Le bonheur ?… Le bonheur marche derrière notre dos… On ne le voit pas… Si tu peux mordre ton coude, tu le verras, le bonheur !… Ce n’est que de la bêtise, tout ça. (Il regarde les bancs et les gens.) On dirait une halte de forçats ! Bonjour, misère !
EFIMOVNA, à Mérik. – Quels mauvais gros yeux !… Tu as un démon en toi, le gars !… Ne nous regarde pas…
MÉRIK. – Bonjour, pauvreté !
EFIMOVNA. – Détourne-toi !… Savvouchka (elle pousse Savva), un mauvais homme nous regarde. Il nous portera malheur, mon chéri… (À Mérik.) Retourne-toi, je te dis !
SAVVA. – Il ne nous touchera pas, petite mère… Dieu ne le permettra pas.
MÉRIK. – Bonjour, chrétiens ! (Il hausse les épaules.) Ils se taisent ! Vous ne dormez donc pas, cagneux ? Pourquoi vous taisez-vous ?
EFIMOVNA. – Détourne tes gros yeux ! Détourne l’orgueil du diable !
MÉRIK. – Tais-toi, vieille croûte ! Il ne s’agit pas d’orgueil du diable ; c’est une caresse ; je voulais, par une bonne parole, compatir au sort malheureux. Vous vous ratatinez de froid comme des mouches, j’ai eu pitié de vous ; j’ai voulu vous dire quelque chose de tendre, cajoler votre misère ; et vous détournez vos museaux !… C’est bon, n’en parlons plus ! (Il s’approche de Fédia.) D’où êtes-vous ?
FÉDIA. – D’ici. De la fabrique de Khamoniev. Une briqueterie.
MÉRIK. – Lève-toi un peu !
FÉDIA, se soulevant. – Eh bien !
MÉRIK. – Lève-toi !… Lève-toi tout à fait ! Je vais m’étendre ici…
FÉDIA. – Voyez-moi ça !… Est-ce ta place ?
MÉRIK. – La mienne… Va te coucher par terre.
FÉDIA. – Passant, passe… Je ne cane pas…
MÉRIK. – Tu fais le loustic ! Allons, va-t’en, pas de discours ! Tu en pleureras, imbécile !
TIKHONE, à Fédia. – Ne lui tiens pas tête, garçon, laisse-le faire...

Table des matières

  1. Titre
  2. PERSONNAGES
  3. Scène première
  4. Scène II
  5. Scène III
  6. Scène IV
  7. Scène V
  8. À propos de cette édition électronique
  9. Notes de bas de page