Le Vicomte de Bragelonne - Tome II
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Le Vicomte de Bragelonne - Tome II

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Le Vicomte de Bragelonne - Tome II

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À propos de ce livre

La fin de la trilogie des Mousquetaires, consacrée au début du regne de Louis XIV, qui voit Colbert combattre Fouquet, Aramis, devenu général des Jésuites, comploter, et d'Artagnan devenir maréchal de France, puis succomber.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635255078

Chapitre CXXIX – Heureux comme un prince

Au moment où il allait entrer au château, Bragelonne avait rencontré de Guiche.
Mais, avant d’être rencontré par Raoul, de Guiche avait rencontré Manicamp, lequel avait rencontré Malicorne.
Comment Malicorne avait-il rencontré Manicamp ? Rien de plus simple : il l’avait attendu à son retour de la messe, à laquelle il avait été en compagnie de M. de Saint-Aignan.
Réunis, ils s’étaient félicités sur cette bonne fortune, et Manicamp avait profité de la circonstance pour demander à son ami si quelques écus n’étaient pas restés au fond de sa poche.
Celui-ci, sans s’étonner de la question, à laquelle il s’attendait peut-être, avait répondu que toute poche dans laquelle on puise toujours sans jamais y rien mettre ressemble aux puits, qui fournissent encore de l’eau pendant l’hiver, mais que les jardiniers finissent par épuiser l’été ; que sa poche, à lui, Malicorne, avait certainement de la profondeur, et qu’il y aurait plaisir à y puiser en temps d’abondance, mais que, malheureusement, l’abus avait amené la stérilité.
Ce à quoi Manicamp, tout rêveur, avait répliqué :
– C’est juste.
– Il s’agirait donc de la remplir, avait ajouté Malicorne.
– Sans doute ; mais comment ?
– Mais rien de plus facile, cher monsieur Manicamp.
– Bon ! Dites.
– Un office chez Monsieur, et la poche est pleine.
– Cet office, vous l’avez ?
– C’est-à-dire que j’en ai le titre.
– Eh bien ?
– Oui ; mais le titre sans l’office, c’est la bourse sans l’argent.
– C’est juste, avait répondu une seconde fois Manicamp.
– Poursuivons donc l’office, avait insisté le titulaire.
– Cher, très cher, soupira Manicamp, un office chez Monsieur, c’est une des graves difficultés de notre situation.
– Oh ! oh !
– Sans doute, nous ne pouvons rien demander à Monsieur en ce moment ci.
– Pourquoi donc ?
– Parce que nous sommes en froid avec lui.
– Chose absurde, articula nettement Malicorne.
– Bah ! Et si nous faisons la cour à Madame, dit Manicamp, est-ce que, franchement, nous pouvons agréer à Monsieur ?
– Justement, si nous faisons la cour à Madame et que nous soyons adroits, nous devons être adorés de Monsieur.
– Hum !
– Ou nous sommes des sots ! Dépêchez-vous donc, monsieur Manicamp, vous qui êtes un grand politique, de raccommoder M. de Guiche avec Son Altesse Royale.
– Voyons, que vous a appris M. de Saint-Aignan, à vous, Malicorne ?
– À moi ? Rien ; il m’a questionné, voilà tout.
– Eh bien ! il a été moins discret avec moi.
– Il vous a appris, à vous ?
– Que le roi est amoureux fou de Mlle de La Vallière.
– Nous savions cela, pardieu ! répliqua ironiquement Malicorne, et chacun le crie assez haut pour que tous le sachent, mais, en attendant, faites, je vous prie, comme je vous conseille : parlez à M. de Guiche, et tâchez d’obtenir de lui qu’il fasse une démarche vers Monsieur. Que diable ! il doit bien cela à Son Altesse Royale.
– Mais il faudrait voir de Guiche.
– Il me semble qu’il n’y a point là une grande difficulté. Faites pour le voir, vous, ce que j’ai fait pour vous voir, moi ; attendez-le, vous savez qu’il est promeneur de son naturel.
– Oui, mais où se promène-t-il ?
– La belle demande, par ma foi ! Il est amoureux de Madame, n’est-ce pas ?
– On le dit.
– Eh bien ! il se promène du côté des appartements de Madame.
– Eh ! tenez, mon cher Malicorne, vous ne vous trompiez pas, le voici qui vient.
– Et pourquoi voulez-vous que je me trompe ? Avez-vous remarqué que ce soit mon habitude ? Dites. Voyons, il n’est tel que de s’entendre. Voyons, vous avez besoin d’argent ?
– Ah ! fit lamentablement Manicamp.
– Moi, j’ai besoin de mon office. Que Malicorne ait l’office, Malicorne aura de l’argent. Ce n’est pas plus difficile que cela.
– Eh bien ! alors, soyez tranquille. Je vais faire de mon mieux.
– Faites.
De Guiche s’avançait ; Malicorne tira de son côté, Manicamp happa de Guiche.
Le comte était rêveur et sombre.
– Dites-moi quelle rime vous cherchez, mon cher comte, dit Manicamp. J’en tiens une excellente pour faire le pendant de la vôtre, surtout si la vôtre est en ame.
De Guiche secoua la tête, et, reconnaissant un ami, il lui prit le bras.
– Mon cher Manicamp, dit-il, je cherche autre chose qu’une rime.
– Que cherchez-vous ?
– Et vous allez m’aider à trouver ce que je cherche, continua le comte, vous qui êtes un paresseux, c’est-à-dire un esprit d’ingéniosité.
– J’apprête mon ingéniosité, cher comte.
– Voilà le fait : je veux me rapprocher d’une maison où j’ai affaire.
– Il faut aller du côté de cette maison, dit Manicamp.
– Bon. Mais cette maison est habitée par un mari jaloux.
– Est-il plus jaloux que le chien Cerberus ?
– Non, pas plus, mais autant.
– A-t-il trois gueules, comme ce désespérant gardien des enfers ? Oh ! ne haussez pas les épaules, mon cher comte ; je fais cette question avec une raison parfaite, attendu que les poètes prétendent que, pour fléchir mon Cerberus, il faut que le voyageur apporte un gâteau. Or, moi qui vois la chose du côté de la prose, c’est-à-dire du côté de la réalité, je dis : « Un gâteau, c’est bien peu pour trois gueules. Si votre jaloux a trois gueules, comte, demandez trois gâteaux. »
– Manicamp, des conseils comme celui-là, j’en irai chercher chez M. Beautru.
– Pour en avoir de meilleurs, monsieur le comte, dit Manicamp avec un sérieux comique, vous adopterez alors une formule plus nette que celle que vous m’avez exposée.
– Ah ! si Raoul était là, dit de Guiche, il me comprendrait, lui.
– Je le crois, surtout si vous lui disiez : J’aimerais fort à voir Madame de plus près, mais je crains Monsieur, qui est jaloux.
– Manicamp ! s’écria le comte avec colère et en essayant d’écraser le railleur sous son regard.
Mais le railleur ne parut pas ressentir la plus petite émotion.
– Qu’y a-t-il donc, mon cher comte ? demanda Manicamp.
– Comment ! c’est ainsi que vous blasphémez les noms les plus sacrés ! s’écria de Guiche.
– Quels noms ?
– Monsieur ! Madame ! les premiers noms du royaume.
– Mon cher comte, vous vous trompez étrangement, et je ne vous ai pas nommé les premiers noms du royaume. Je vous ai répondu à propos d’un mari jaloux que vous ne me nommiez pas, mais qui nécessairement a une femme ; je vous ai répondu : Pour voir Madame, rapprochez-vous de Monsieur.
– Mauvais plaisant, dit en souriant le comte, est-ce cela que tu as dit ?
– Pas autre chose.
– Bien ! alors.
– Maintenant, ajouta Manicamp, voulez-vous qu’il s’agisse de Mme la duchesse… et de M. le duc… soit, je vous dirai : « Rapprochons-nous de cette maison quelle qu’elle soit ; car c’est une tactique qui, dans aucun cas, ne peut être défavorable à votre amour. »
– Ah ! Manicamp, un prétexte, un bon prétexte, trouve-le-moi ?
– Un prétexte, pardieu ! cent prétextes, mille prétextes. Si Malicorne était là, c’est lui qui vous aurait déjà trouvé cinquante mille prétextes excellents !
– Qu’est-ce que Malicorne ? dit de Guiche en clignant des yeux comme un homme qui cherche. Il me semble que je connais ce nom-là…
– Si vous le connaissez ! je crois bien ; vous devez trente mille écus à son père.
– Ah ! oui ; c’est ce digne garçon d’Orléans…
– À qui vous avez promis un office chez Monsieur ; pas le mari jaloux, l’autre.
– Eh bien ! puisqu’il a tant d’esprit, ton ami Malicorne, qu’il me trouve donc un moyen d’être adoré de Monsieur, qu’il me trouve un prétexte pour faire ma paix avec lui.
– Soit, je lui en parlerai.
– Mais qui nous arrive là ?
– C’est le vicomte de Bragelonne.
– Raoul ! Oui, en effet.
Et de Guiche marcha rapidement au-devant du jeune homme.
– C’est vous, mon cher Raoul ? dit de Guiche.
– Oui, je vous cherchais pour vous faire mes adieux, cher ami ! répliqua Raoul en serrant la main du comte. Bonjour, monsieur Manicamp.
– Comment ! tu pars, vicomte ?
– Oui, je pars… Mission du roi.
– Où vas-tu ?
– Je vais à Londres. De ce pas, je vais chez Madame ; elle doit me remettre une lettre pour Sa Majesté le roi Charles II.
– Tu la trouveras seule, car Monsieur est sorti.
– Pour aller ?…
– Pour aller au bain.
– Alors, cher ami, toi qui es des gentilshommes de Monsieur, charge-toi de lui faire mes excuses. Je l’eusse attendu pour prendre ses ordres, si le désir de mon prompt départ ne m’avait été manifesté par M. Fouquet, et de la part de Sa Majesté.
Manicamp poussa de Guiche du coude.
– Voilà le prétexte, dit-il.
– Lequel ?
– Les excuses de M. de Bragelonne.
– Faible prétexte, dit de Guiche.
– Excellent, si Monsieur ne vous en veut pas ; méchant comme tout autre, si Monsieur vous en veut.
– Vous avez raison, Manicamp ; un prétexte, quel qu’il soit, c’est tout ce qu’il me faut. Ainsi donc, bon voyage, cher Raoul !
Et là-dessus les deux amis s’embrassèrent.
Cinq minutes après, Raoul entrait chez Madame, comme l’y avait invité Mlle de Montalais.
Madame était encore à la table où elle avait écrit sa lettre. Devant elle brûlait la bougie de cire rose qui lui avait servi à la cacheter. Seulement, dans sa préoccupation, car Madame paraissait fort préoccupée, elle avait oublié de souffler cette bougie.
Bragelonne était attendu : on l’annonça aussitôt qu’il parut.
Bragelonne était l’élégance même : il était impossible de le voir une fois sans se le rappeler toujours ; et non seuleme...

Table des matières

  1. Titre
  2. Chapitre LXXII – La grandeur de l'évêque de Vannes
  3. Chapitre LXXIII – Où Porthos commence à être fâché d'être venu avec d'Artagnan
  4. Chapitre LXXIV – Où d'Artagnan court, où Porthos ronfle, où Aramis conseille
  5. Chapitre LXXV – Où M. Fouquet agit
  6. Chapitre LXXVI – Où d'Artagnan finit par mettre enfin la main sur son brevet de capitaine
  7. Chapitre LXXVII – Un amoureux et une maîtresse
  8. Chapitre LXXVIII – Où l'on voit enfin reparaître la véritable héroïne de cette histoire
  9. Chapitre LXXIX – Malicorne et Manicamp
  10. Chapitre LXXX – Manicamp et Malicorne
  11. Chapitre LXXXI – La cour de l'hôtel Grammont
  12. Chapitre LXXXII – Le portrait de Madame
  13. Chapitre LXXXIII – Au Havre
  14. Chapitre LXXXIV – En mer
  15. Chapitre LXXXV – Les tentes
  16. Chapitre LXXXVI – La nuit
  17. Chapitre LXXXVII – Du Havre à Paris
  18. Chapitre LXXXVIII – Ce que le Chevalier de Lorraine pensait de Madame
  19. Chapitre LXXXIX – La surprise de mademoiselle de Montalais
  20. Chapitre XC – Le consentement d'Athos
  21. Chapitre XCI – Monsieur est jaloux du duc de Buckingham
  22. Chapitre XCII – For ever !
  23. Chapitre XCIII – Où sa Majesté Louis XIV ne trouve Melle de La Vallière ni assez riche, ni assez jolie pour un gentilhomme du rang du vicomte de Bragelonne
  24. Chapitre XCIV – Une foule de coups d'épée dans l'eau
  25. Chapitre XCV – M. Baisemeaux de Montlezun
  26. Chapitre XCVI – Le jeu du roi
  27. Chapitre XCVII – Les petits comptes de M. Baisemeaux de Montlezun
  28. Chapitre XCVIII – Le déjeuner de M. de Baisemeaux
  29. Chapitre XCIX – Le deuxième de la Bertaudière
  30. Chapitre C – Les deux amies
  31. Chapitre CI – L’argenterie de Mme de Bellière
  32. Chapitre CII – La dot
  33. Chapitre CIII – Le terrain de Dieu
  34. Chapitre CIV – Triple amour
  35. Chapitre CV – La jalousie de M. de Lorraine
  36. Chapitre CVI – Monsieur est jaloux de Guiche
  37. Chapitre CVII – Le médiateur
  38. Chapitre CVIII – Les conseilleurs
  39. Chapitre CIX – Fontainebleau
  40. Chapitre CX – Le bain
  41. Chapitre CXI – La chasse aux papillons
  42. Chapitre CXII – Ce que l’on prend en chassant aux papillons
  43. Chapitre CXIII – Le ballet des Saisons
  44. Chapitre CXIV – Les nymphes du parc de Fontainebleau
  45. Chapitre CXV – Ce qui se disait sous le chêne royal
  46. Chapitre CXVI – L’inquiétude du roi
  47. Chapitre CXVII – Le secret du roi
  48. Chapitre CXVIII – Courses de nuit
  49. Chapitre CXIX – Où Madame acquiert la preuve que l’on peut, en écoutant, entendre ce qui se dit
  50. Chapitre CXX – La correspondance d’Aramis
  51. Chapitre CXXI – Le commis d’ordre
  52. Chapitre CXXII – Fontainebleau à deux heures du matin
  53. Chapitre CXXIII – Le labyrinthe
  54. Chapitre CXXIV – Comment Malicorne avait été délogé de l’hôtel du Beau-Paon
  55. Chapitre CXXV – Ce qui s’était passé en réalité à l’auberge du Beau-Paon
  56. Chapitre CXXVI – Un jésuite de la onzième année
  57. Chapitre CXXVII – Le secret de l’État
  58. Chapitre CXXVIII – Mission
  59. Chapitre CXXIX – Heureux comme un prince
  60. Chapitre CXXX – Histoire d’une naïade et d’une dryade
  61. Chapitre CXXXI – Fin de l’histoire d’une naïade et d’une dryade
  62. À propos de cette édition électronique
  63. Notes de bas de page