Un blessé
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Un blessé

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Un blessé

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À propos de ce livre

Septembre 1870, Paris est encerclé par les Prussiens. Un jeune soldat, grievement blessé, est transporté dans un atelier de serrurerie transformé en hôpital de fortune. Il refuse d'abord les soins, mais arrive Mme Delaunay, qui ne compte ni son temps, ni sa patience pour accompagner tous ces hommes diminués... Une évocation de Paris dans cette guerre de 1870, période méconnue dans l'histoire de France.

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635259014

Chapitre 1

Cette nuit-là, le froid était épouvantable. Le ciel, sans lune, disparaissait entièrement derrière un brouillard épais, étouffant, qui semblait s’être abattu sur la grande ville comme un lourd manteau de deuil.
Le décor fantastique du Palais de Justice se dessinait vaguement de l’autre côté de la rivière, plus fantastique que jamais avec ses contours à demi effacés et la sombre masse de ses deux tours émergeant de l’ombre. Au premier plan, à gauche, les flots noirâtres s’engouffraient avec fracas sous les arches du pont au Change.
Du quai de la Mégisserie, l’oreille percevait une sorte de brouhaha assourdi, où se confondaient mille bruits de nature diverse, piaffements de chevaux sur le pavé gras, roulements de voitures menées au pas, par intervalles quelque jurement étouffé ; et, dominant tout, absorbant tout, ce murmure vague d’une foule nombreuse qui se contient.
À mesure qu’on descendait vers la berge, on voyait peu à peu sortir du brouillard une longue file d’équipages de toute sorte, breaks, tapissières, fiacres de toute taille et de toute couleur, omnibus de chemin de fer, landaus de remise et jusqu’à des coupés de maître, le tout confondu et mêlé, avec le guidon blanc à croix rouge fiché sur le siège, ou accroché à la capote.
Emmitouflés dans de grands manteaux, le cache-nez rayé noir et blanc autour du cou, les gros gants de laine grise aux mains, la courte pipe de terre entre les lèvres, les cochers causaient entre eux ; quelques-uns, pour se réchauffer, se frappaient les flancs à tour de bras.
De cinq minutes en cinq minutes, une voix jetait d’en bas, à travers le brouillard, un nom : Vendrezanne, ou bien Autriche-Hongrie, Grand Hôtel ou Palais-Royal.
Une voiture se détachait de la file et descendait sur la berge, les autres se rapprochaient pour combler le vide et le mouvement se communiquait jusqu’en haut, sur le quai.
Tout en bas, le spectacle changeait. Trois bateaux-mouches étaient amarrés les uns derrière les autres ; leurs lanternes rouges brillaient sourdement dans le brouillard, qui faisait autour d’elles comme une auréole d’une pâleur laiteuse.
L’un des bateaux, le premier en ligne, était amarré lui-même à un ponton, au centre duquel on apercevait des gens qui allaient et venaient à la lueur de torches fumeuses.
Debout au milieu d’un groupe, un chirurgien au képi galonné, le collet de son pardessus relevé jusqu’aux oreilles, les jambes cachées dans des demi-bottes à revers garnis de fourrures, écrivait sur une feuille imprimée les noms des ambulances sur lesquelles on dirigeait les blessés, à mesure des débarquements. Derrière lui, dans l’ombre, la lumière de la torche fouettée par le vent s’accrochait tantôt à une cornette blanche, tantôt au grand chapeau et à la soutane noire d’un frère des écoles, tantôt à la vareuse d’un garde national ou d’un mobile.
De moment en moment un brancard porté avec précaution surgissait du bateau, traversait le ponton et allait s’arrêter en face des voitures.
– Doucement ! Doucement ! faisait le chirurgien, pendant qu’on hissait les malheureux blessés sur les coussins.
Et la foule des curieux qui étaient là et qui regardaient, navrés, répétait : « Doucement ! »
Quel défilé ! C’était un officier d’artillerie, dont les jambes pendaient fracassées entre les mains des brancardiers ; un pauvre chasseur dont le visage disparaissait tout entier sous un masque de sang coagulé ; puis d’autres, officiers, sous-officiers, soldats de toute arme, les mains enveloppées dans des linges sanglants, la tête bandée, le corps inerte dans une capote toute souillée de boue et de sang, avec un grand trou sur la poitrine.
Et cela dura longtemps. Le va-et-vient des bateaux aux voitures ne finissait pas. Celles-ci cependant disparaissaient les unes après les autres emportant leur triste chargement ; il n’en restait plus que cinq ou six et le débarquement continuait toujours.
C’est que l’on s’était rudement battu pendant ces trois jours au plateau de Villiers, à Montmesly, à Cœuilly, à Champigny ; et que les boulets prussiens avaient fait de cruels ravages dans nos rangs !
– Chaptal ! appela le chirurgien.
– Présent ! répondit un cocher, et presque aussitôt un grand break, attelé de deux vigoureux ...

Table des matières

  1. Titre
  2. Chapitre 1
  3. Chapitre 2
  4. Chapitre 3
  5. Chapitre 4