Joseph Balsamo - Tome I - (Les Mémoires d'un médecin)
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Joseph Balsamo - Tome I - (Les Mémoires d'un médecin)

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Joseph Balsamo - Tome I - (Les Mémoires d'un médecin)

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À propos de ce livre

Les «Mémoires d'un médecin» est une suite romanesque qui a pour cadre la Révolution Française et qui comprend «Joseph Balsamo», «le Collier de la reine», «Ange Pitou» et la «Comtesse de Charny». Cette grande fresque, très intéressante sur le plan historique, captivante par son récit, a une grande force inventive et une portée symbolique certaine.
«Joseph Balsamo» s'ouvre en1770 sur un Prologue ésotérique: sur le mont Tonnerre sont réunis les chefs de la franc-maçonnerie universelle. Un inconnu qui se présente comme le nouveau Messie, l'homme-Dieu- «Je suis celui qui est»-, prophétise la Révolution universelle, qui sera lancée par la France, où il se charge de devenir l'agent de la Providence. Cet inconnu s'appelle Joseph Balsamo, alias Cagliostro.
Trois trames vont s'entremêler tout au long du roman:
La lutte pour le pouvoir entre le parti de la dauphine, Marie-Antoinette, et celui de la Du Barry.
L'amour malheureux de Gilbert, petit paysan ambitieux, pour la belle Andrée de Taverney, et le roman d'apprentissage de Gilbert qui, ayant suivi Andrée à Paris, devient d'abord le jouet de la Du Barry, puis est adopté par son père spirituel, le philosophe Jean-Jacques Rousseau.
Enfin, le drame qui se joue entre Balsamo, Lorenza - médium qui assure, grâce à son don de double vue, la puissance de Balsamo, qui le hait lorsqu'elle est éveillée et l'adore lorsqu'elle est endormie - et Althotas - qui cherche l'élixir de longue vie, pour lequel il lui faut le sang d'une vierge..

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635245642

Chapitre 1 L’orage

Huit jours après la scène que nous venons de raconter, vers cinq heures du soir à peu près, une voiture attelée de quatre chevaux et conduite par deux postillons sortait de Pont-à-Mousson, petite ville située entre Nancy et Metz. Elle venait de relayer à l’hôtel de la Poste, et malgré les instances sans résultat d’une hôtesse accorte qui, sur le seuil de sa maison, guettait les voyageurs attardés, elle continuait sa route vers Paris.
Les quatre chevaux qui l’entraînaient eurent à peine disparu à l’angle de la rue avec la lourde machine, que vingt enfants et dix commères, qui avaient stationné autour de ce coche pendant les quelques minutes qu’il avait mis à relayer, rentrèrent dans leurs demeures respectives, avec des gestes et des exclamations qui décelaient chez les uns une hilarité excessive et chez les autres un profond étonnement.
C’est que rien de pareil à cette voiture n’avait encore traversé le pont, que cinquante ans auparavant le bon roi Stanislas avait fait jeter sur la Moselle, pour établir de plus faciles communications entre son petit royaume et la France. Nous n’en exceptons pas même ces curieux fourgons d’Alsace, qui, aux jours de foire, amenaient de Phalsbourg les phénomènes à deux têtes, les ours dansants et les tribus nomades de ses saltimbanques, bohémiens des pays civilisés.
En effet, sans être un enfant frivole et railleur, une vieille médisante et curieuse, on pouvait s’arrêter avec surprise en voyant passer ce monumental véhicule, qui, suspendu sur ses quatre roues de pareil diamètre et soutenu par de solides ressorts, avançait néanmoins avec assez de rapidité pour justifier cette exclamation échappée aux spectateurs :
– Voilà une singulière voiture pour courir la poste !
Que nos lecteurs, qui fort heureusement pour eux ne l’ont pas vue passer, nous permettent de la leur décrire.
D’abord la caisse principale (nous disons la caisse principale, parce que cette caisse était précédée d’une manière de cabriolet), d’abord la caisse principale, disons-nous, était peinte en bleu clair et portait en pleins panneaux un élégant tortil, surmontant un J et un B artistement entrelacés.
Deux fenêtres, nous disons des fenêtres et non des portières, deux fenêtres, avec des rideaux de mousseline blanche, donnaient du jour dans l’intérieur ; seulement ces fenêtres, à peu près invisibles au profane vulgaire, étaient pratiquées dans la partie antérieure de cette caisse et donnaient dans le cabriolet. Un grillage permettait à la fois de causer avec l’être, quel qu’il fût, qui habitait cette caisse, et de s’appuyer, ce qu’on n’eût pu faire avec sécurité sans cette précaution, et de s’appuyer, disons-nous, contre les vitres sur lesquelles étaient tendus ces rideaux.
Cette caisse postérieure, qui paraissait être la partie importante de ce singulier coche, et qui pouvait avoir huit pieds de long sur six de large, ne recevait donc de jour que par ces fenêtres, et d’air que par un vasistas vitré ouvrant sur l’impériale ; enfin, pour compléter la série des singularités que ce véhicule offrait aux regards des passants, un tuyau de tôle, excédant cette impériale d’un bon pied pour le moins, vomissait une fumée aux panaches bleuâtres qui s’en allaient blanchissant en colonnes, et s’élargissant en vagues dans le sillage aérien de la voiture emportée.
De nos jours une pareille particularité n’aurait d’autre résultat que de faire croire à quelque invention nouvelle et progressive, dans laquelle le mécanicien aurait savamment combiné la puissance de la vapeur avec la force des chevaux.
La chose eût été d’autant plus probable que la voiture, précédée, comme nous l’avons dit, de quatre chevaux et de deux postillons, était suivie d’un seul cheval retenu à l’arrière par une longe. Ce cheval qui offrait, grâce à sa tête petite et busquée, à ses jambes grêles, à sa poitrine étroite, sa crinière épaisse et à sa queue flamboyante, les signes caractéristiques de la race arabe, était tout sellé ; ce qui indiquait que parfois quelqu’un des voyageurs mystérieux enfermés dans cette arche de Noé se donnait le plaisir de la cavalcade, et galopait à côté de la voiture à laquelle une pareille allure semblait irrévocablement interdite.
À Pont-à-Mousson, le postillon du relais précédent avait reçu, avec le prix de sa poste, doubles guides d’une main blanche et musculeuse, qui s’était glissée entre les deux rideaux de cuir qui fermaient la partie antérieure du cabriolet presque aussi hermétiquement que les rideaux de mousseline fermaient la partie antérieure de la caisse.
Le postillon émerveillé avait, en ôtant vivement son chapeau, dit :
– Merci, monseigneur.
Et une voix sonore avait répondu en allemand, langue qu’on entend encore si on ne la parle plus dans les environs de Nancy :
Schnell, schneller !
Ce qui, traduit en français, voulait dire :
– Vite, plus vite !
Les postillons entendent à peu près toutes les langues, quand on accompagne les paroles qu’on leur adresse d’une certaine musique métallique, dont cette race – la chose est parfaitement connue des voyageurs, – dont cette race, disons-nous, est particulièrement friande ; aussi les deux nouveaux postillons firent-ils tout ce qu’ils purent pour partir au galop, et ce ne fut qu’après des efforts qui faisaient plus d’honneur à la vigueur de leurs bras qu’à celle des jarrets de leurs chevaux qu’ils purent enfin consentir, de guerre lasse, à se restreindre à un trot fort convenable, puisqu’il permettait évidemment de faire deux lieues et demie ou trois lieues à l’heure.
Vers sept heures on relayait à Saint-Mihiel ; la même main passait à travers les rideaux le payement de la poste franchie, et la même voix faisait entendre pareille recommandation.
Il va sans dire que la singulière voiture excitait la même curiosité qu’à Pont-à-Mousson, la nuit qui s’approchait contribuant à lui donner un aspect plus fantastique encore.
Après Saint-Mihiel commence la montagne. Arrivés là, il fallut bien que les voyageurs se contentassent d’aller au pas : on mit une demi-heure à faire un quart de lieue à peu près.
Sur la cime de la montée, les postillons s’arrêtèrent pour laisser souffler un instant leurs chevaux, et les voyageurs du cabriolet purent, en écartant les rideaux de cuir, embrasser un horizon assez étendu, mais que les premières vapeurs du soir commençaient à voiler.
Le temps, qui avait été clair et chaud jusqu’à trois heures de l’après-midi, était devenu étouffant vers le soir. Un gros nuage blanc venant du sud, et qui semblait suivre la voiture avec préméditation, menaçait de l’atteindre avant qu’elle eût gagné Bar-le-Duc, où les postillons proposaient à tout hasard de s’arrêter pour passer la nuit.
Le chemin, resserré d’un côté par la montagne et de l’autre par un talus escarpé, descendant vers une vallée au fond de laquelle on voyait serpenter la Meuse, offrait pendant une demi-lieue une pente si rapide, qu’il eût été dangereux de descendre cette pente autrement qu’au pas ; aussi fut-ce l’allure prudente qu’adoptèrent les postillons lorsqu’ils se remirent en route.
Le nuage avançait toujours, et, comme il était puissant et rasait de près la terre, il s’étendait en agglomérant les vapeurs qui montaient du sol ; aussi le voyait-on, dans sa blancheur sinistre, repousser toutes les autres nuées bleuâtres qui cherchaient à se placer sous le vent, comme font les navires un jour de bataille.
Bientôt, grâce à ce nuage qui s’étendait au ciel avec la rapidité d’une marée qui monte, les derniers rayons du soleil furent interceptés : un jour gris et terne filtra péniblement sur la terre, et les feuillages tremblants, sans que la moindre brise passât dans l’air, prirent cette teinte noire qu’ils revêtent sous les premières couches d’obscurité qui suivent l’absence du soleil.
Tout à coup un éclair sillonna la nuée, le ciel se fendit en losanges de feu, et l’œil effrayé put plonger dans les profondeurs incommensurables du firmament, ardentes comme celles de l’enfer.
Au même instant un coup de tonnerre bondissant d’arbre en arbre jusqu’au bout du bois que traversait la route, secoua la terre elle-même et fit courir la grande nuée comme un cheval furieux.
De son côté la voiture roulait toujours, continuant de lancer de la fumée par sa cheminée ; seulement, de noire qu’elle était d’abord, cette fumée était devenue subtile et couleur d’opale.
Sur ces entrefaites le ciel s’assombrit comme par secousses ; alors le vasistas de l’impériale s’empourpra d’une vive lueur et demeura éclairé ; il était évident que l’habitant de la cellule roulante, étranger aux accidents extérieurs, prenait ses précautions contre la nuit afin de ne pas être interrompu dans l’œuvre qu’il accomplissait.
La voiture était encore sur le plateau de la montagne ; elle n’avait pas encore commencé d’opérer sa descente, lorsqu’un second coup de tonnerre, plus violent et plus chargé de vibrations métalliques que le premier, dégagea la pluie des nuages ; elle tomba d’abord en larges gouttes, puis bientôt elle jaillit drue et raide, comme des brassées de flèches qu’on eût lancées du ciel.
Les postillons semblèrent se consulter : la voiture s’arrêta.
– Eh bien ! demanda la même voix, mais cette fois en excellent français, que diable faisons-nous ?
– Nous nous demandons si nous devons aller plus loin, dirent les postillons.
– Il me semble, d’abord, que c’est à moi, non pas à vous, qu’il faudrait demander cela, reprit la voix. Allez !
Il y avait un accent de commandement si puissant et si réel dans cette voix, que les postillons obéirent et que la voiture commença de rouler sur la pente de la montagne.
– À la bonne heure ! reprit la voix.
Et les rideaux de cuir, un instant entrouverts, retombèrent de nouveau entre les voyageurs et l’avant-train du cocher.
Mais la route, naturellement glaiseuse, humide et détrempée encore par les torrents de pluie qui tombaient du ciel, devint tout à coup si glissante, que les chevaux refusèrent d’avancer.
– Monsieur, dit le postillon qui montait le timonier, il est impossible d’aller plus loin.
– Pourquoi cela ? demanda la voix que nous connaissons.
– Parce que les chevaux ne marchent plus : ils patinent.
– À combien sommes-nous du relais ?
– Ah ! celui-ci est long, monsieur ; nous en sommes à quatre lieues.
– Eh bien ! postillon, mets à tes chevaux des fers d’argent et ils marcheront, dit l’étranger en ouvrant le rideau et en lui tendant quatre écus de six livres.
– Vous êtes bien bon, dit le postillon en recevant les écus dans sa large main et en les glissant dans sa vaste botte.
– Monsieur te parle, il me semble ? dit le second postillon, lequel ayant entendu le bruit argentin qu’avaient rendu en s’engloutissant les écus de six livres, désirait n’être point exclu d’une conversation qui prenait un si grand intérêt.
– Oui, il dit comme ça que nous marchions.
– Avez-vous quelque chose contre ce désir, mon ami ? dit le voyageur d’une voix affectueuse mais ferme, et qui indiquait que, sur ce point, il ne souffrirait point de contradiction.
– Non, monsieur, ce n’est pas moi, ce sont les chevaux ; voyez, ils refusent d’avancer.
– Et à quoi servent donc les éperons ? dit le voyageur.
– Ah ! je leur enfoncerais la molette dans le ventre, qu’ils ne feraient pas un pas de plus ; je veux que le ciel m’extermine si…
Le postillon ne put achever ce blasphème : un coup de foudre effrayant par le bruit et la flamme lui coupa la parole.
– Ce n’est pas un temps chrétien, dit le brave homme. Eh ! monsieur, voyez donc… voici la voiture qui marche toute seule maintenant ; dans cinq minutes elle ira plus vite que nous ne voudrons. Jésus Dieu ! voilà que nous roulons malgré nous !
En effet le lourd carrosse, pesant sur la croupe des chevaux, qui ne pouvaient plus le soutenir, faute de tenir pied, prit un mouvement de course progressive que la multiplication des pesanteurs changea bientôt en une impétueuse rotation.
Les chevaux s’emportèrent de douleur, et l’équipage vola comme une flèche sur la pente obscure, se rapprochant visiblement du précipice.
Ce ne fut plus seulement la voix, ce fut aussi la tête du voyageur qui sortit alors de la voiture.
– Maladroit ! cria-t-il, tu vas nous tuer tous ! À gauche les guides ! à gauche, donc !
– Eh ! monsieur, je voudrais bien vous y voir ! répondit le postillon effaré en essayant inutilement de réunir ses rênes et de reprendre sur ses chevaux la supériorité qu’il avait perdue.
– Joseph ! cria à son tour une voix de femme qui se faisait entendre pour la première fois ; Joseph ! au secours ! au secours ! Ah ! sainte madone !
Effectivement le danger était urgent, terrible, suprême, et pouvait motiver cette invocation à la Mère de Dieu. La voiture, toujours entraînée par son poids et cessant d’être dirigée par une main sûre, continuait de s’avancer vers le précipice, sur lequel un des deux chevaux semblait déjà suspendu ; trois tours de roues encore, et chevaux, voiture, postillons, tout était précipité, broyé, anéanti, lorsque le voyageur, s’élançant du cabriolet sur le timon, saisit le postillon par le collet de son habit et la ceinture de sa culotte, l’enleva comme il eût fait d’un enfant, le lança à dix pas, sauta en selle à sa place, réunit les guides, et, d’une voix terrible :
– À gauche ! cria-t-il au second postillon ; à gauche, drôle ! ou je te brûle la cervelle !
L’ordre eut un effet magique ; le postillon qui conduisait les deux chevaux de devant, poursuivi par le cri de son malheureux compagnon, fit un effort surhumain, et donnant l’impulsion à la voiture, la ramena, puissamment aidé par le voyageur, sur le milieu du pavé, où elle commença de rouler avec la rapidité et le bruit du tonnerre contre lequel elle semblait lutter.
– Au galop ! cria le voyageur, au galop ! Si tu faiblis, je te passe sur le corps, à toi et à tes chevaux.
Le postillon comprenait que ce n’était pas là une menace frivole, aussi redoubla-t-il d’énergie, et la voiture continua de descendre avec une vélocité effrayante ; on eût dit, en la voyant passer dans la nuit avec son grondement terrible, sa cheminée flamboyante, ses cris étouffés, voir quelque char infernal traîné par des chevaux fantastiques et poursuivi par un ouragan.
Mais les voyageurs n’avaient évité un danger que pour tomber dans un autre. Le nuage électrique qui planait sur la vallée avait des ailes et se précipitait aussi rapide que les chevaux. De temps en temps le voyageur levait la tête ; c’était surtout lorsqu’un éclair déchirait la nuée, et à la lueur de cet éclair, on pouvait distinguer sur son visage un sentiment d’inquiétude qu’il ne cherchait pas à dissimuler ; car personne, excepté Dieu, n’était là pour le surprendre. Tout à coup, au moment où la voiture atteignait le bas de la pente, et continuait, emportée par son élan, de rouler sur un terrain égal, le brusque déplacement de l’air combina les deux électricités, la nuée se déchira avec un fracas terrible pour laisser passer ensemble éclair et tonnerre. Un feu, violet d’abord, puis verdâtre, puis blanc, enveloppa les chevaux ; ceux de derrière se cabrèrent en battant l’air chargé de soufre ; ceux de devant s’abattirent comme si la terre eût manqué sous leurs pieds ; mais presque aussitôt celui que montait le postillon se releva, et, sentant ses traits brisés par la secousse, il emporta son maître, qui disparut dans les ténèbres, tandis que la voiture, après avoir roulé dix pas encore, s’arrêtait en heurtant le cadavre du cheval foudroyé.
Tout ce...

Table des matières

  1. Titre
  2. Introduction
  3. Chapitre 1 - L’orage
  4. Chapitre 2 - Althotas
  5. Chapitre 3 - Lorenza Feliciani
  6. Chapitre 4 - Gilbert
  7. Chapitre 5 - Le baron de Taverney
  8. Chapitre 6 - Andrée de Taverney
  9. Chapitre 7 - Eurêka
  10. Chapitre 8 - Attraction
  11. Chapitre 9 - La voyante
  12. Chapitre 10 - Nicole Legay
  13. Chapitre 11 - Maîtresse et chambrière
  14. Chapitre 12 - Au jour
  15. Chapitre 13 - Philippe de Taverney
  16. Chapitre 14 - Marie-Antoinette-Josèphe, archiduchesse d’Autriche
  17. Chapitre 15 - Magie
  18. Chapitre 16 - Le baron de Taverney croit enfin entrevoir un petit coin de l’avenir
  19. Chapitre 17 - Les vingt-cinq louis de Nicole
  20. Chapitre 18 - Adieux à Taverney
  21. Chapitre 19 - L’écu de Gilbert
  22. Chapitre 20 - Où Gilbert commence à ne plus tant regretter d’avoir perdu son écu
  23. Chapitre 21 - Où l’on fait connaissance avec un nouveau personnage
  24. Chapitre 22 - Le vicomte Jean
  25. Chapitre 23 - Le petit lever de madame la comtesse du Barry
  26. Chapitre 24 - Le roi Louis XV
  27. Chapitre 25 - La salle des Pendules
  28. Chapitre 26 - La cour du roi Pétaud
  29. Chapitre 27 - Madame Louise de France
  30. Chapitre 28 - Loque, Chiffe et Graille
  31. Chapitre 29 - Madame de Béarn
  32. Chapitre 30 - Le Vice
  33. Chapitre 31 - Le brevet de Zamore
  34. Chapitre 32 - Le roi s’ennuie
  35. Chapitre 33 - Le roi s’amuse
  36. Chapitre 34 - Voltaire et Rousseau
  37. Chapitre 35 - Marraine et filleule
  38. Chapitre 36 - La cinquième conspiration du maréchal de Richelieu
  39. Chapitre 37 - Ni coiffeur, ni robe, ni carrosse
  40. Chapitre 38 - La présentation
  41. Chapitre 39 - Compiègne
  42. À propos de cette édition électronique
  43. Notes de bas de page