Micah Clarke - Tome I - Les Recrues de Monmouth
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Micah Clarke - Tome I - Les Recrues de Monmouth

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Micah Clarke - Tome I - Les Recrues de Monmouth

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À propos de ce livre

Micah Clarke, est un cycle de trois romans historiques se passant dans l'Angleterre du XVIIe siecle. Ils racontent la tentative de prise du pouvoir par le duc de Monmouth, batard de Charles II et candidat des Whigs - protestants libéraux - a la succession au trône, a l'encontre du roi Jacques II. Il entraîne dans le soulevement, une partie du peuple des campagnes, favorable a la cause protestante. Mais il sera finalement vaincu, et décapité...

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635255221

X – Notre périlleuse aventure dans la Plaine.

Nous nous étions à peine éloignés d'un demi-mille de la ville quand le roulement des timbales, et la fanfare des trompettes, dont les sons musicaux se faisaient entendre de plus en plus clairement à travers l'obscurité, annoncèrent l'arrivée du régiment de cavalerie attendu par nos amis de l'hôtellerie.
– Nous avons très bien fait de les planter là, dit Saxon, car ce jeune étourneau aurait pu éventer le gibier et nous jouer quelque mauvais tour. Est-ce que par hasard, vous auriez vu mon mouchoir de soie ?
– Non, répondis-je.
– Non ? Alors il a dû tomber de ma boutonnière pendant la querelle. J'aurai de la peine à m'en passer, car je ne me charge guère de bagages en route… Huit cents hommes d'abord, a dit le major, et bientôt après, trois mille. S'il m'arrive de rencontrer ce même Oglethorpe, ou Ogilvy, quand la petite affaire sera finie, je lui donnerai une leçon pour lui apprendre à s'occuper moins de chimie et un peu plus de la nécessité de se conformer aux règles de la prudence militaire… C'est bien d'être toujours poli avec les inconnus et de donner des renseignements, pourvu que ces renseignements soient faux.
– Comme le sont peut-être les siens, suggérai-je.
– Oh ! non, ils sont sortis de sa bouche avec trop de volubilité… Tout doux ! Chloé, tout doux. Elle est bourrée d'avoine et ne demande qu'à prendre le galop, mais il fait diablement noir. C'est à peine si nous voyons notre chemin.
Nous avions suivi au trot la grande route indiquée par une vague blancheur dans les ténèbres, pendant que le feuillage épais des arbres s'agitait des deux côtés, à peine entrevu sur le fond noir des nuages.
Nous arrivions alors au bord oriental de la grande plaine qui s'étend à quarante milles dans un sens et à vingt milles dans l'autre, sur une grande partie du comté de Wilts, et plus loin que la limite du comté de Somerset.
La grande route de l'Ouest longe ce désert, mais nous avions décidé de suivre un chemin moins battu qui nous conduirait à notre but, mais d'une façon plus ennuyeuse.
Son peu d'importance, ainsi que nous l'espérions, ferait oublier à la cavalerie royale de le surveiller.
Nous étions parvenu à l'endroit où ce chemin de traverse se détache de la route principale, quand nous entendîmes derrière nous le bruit des pas d'un cheval.
– En voici un qui ne craint pas de galoper, remarquai-je.
– Faisons halte ici dans l'ombre ! cria Saxon.
Puis d'une voix basse et rapide.
– Assurez-vous que votre épée joue bien dans le fourreau. Il faut qu'il ait un ordre à transmettre pour aller de ce train en pleine nuit.
À force de sonder du regard l'obscurité de la route, nous finîmes par entrevoir une tache indécise qui bientôt prit la forme d'un homme à cheval.
Le cavalier était presque sur la même ligne que nous, avant qu'il se fût aperçu de notre présence.
Alors il poussa son cheval d'un geste singulier et maladroit et fit demi tour de notre côté.
– Micah Clarke est-il ici ? dit-il d'une voix dont le timbre m'était étrangement familier.
– Je suis Micah Clarke, dis-je.
– Et moi, je suis Ruben Lockarby, s'écria celui qui nous poursuivait, en prenant une intonation héroï-comique. Ah ! Micah, je vous embrasserais, si je n'étais pas sûr qu'en essayant de le faire je tomberai de cheval, et peut-être en vous entraînant avec moi. Cette brusque évolution a failli me jeter sur la grande route. Je n'ai fait que glisser et me cramponner tout le temps depuis que j'ai dit adieu à Havant. Sûrement jamais n'a été monté un cheval qui s'entende si bien à glisser sous vous.
– Grands Dieux ! Ruben ! m'écriai-je tout abasourdi, pourquoi tout ce trajet depuis la maison ?
– C'est la même cause qui vous a fait partir, vous et Don Decimo Saxon, ci-devant du Solent, que je crois entrevoir dans l'ombre derrière vous. Comment cela va-t-il, illustre personnage ?
– C'est donc vous, jeune coq des bois ? grogna Saxon d'une voix qui n'exprimait pas un excès de joie.
– Ni plus, ni moins, dit Ruben. Et maintenant, mes gais cavaliers, faites faire demi-tour à vos chevaux, et au trot, en route. Il n'y a pas un moment à perdre. Il faut que nous soyons tous à Taunton demain.
– Mais, dis-je, mon cher Ruben, il n'est pas possible que vous veniez avec nous pour rejoindre Monmouth. Que dirait votre père ? Il ne s'agit pas d'une promenade de vacances, mais d'une expédition qui peut finir d'une façon triste et cruelle. Mettons les choses au mieux. La victoire ne sera obtenue qu'au prix de beaucoup de sang et de dangers. Si cela tourne mal, il peut arriver que nous ayons à monter sur l'échafaud.
– En avant, les amis, en avant ! s'écria-t-il, en donnant de l'éperon à son cheval, tout est arrangé, réglé. Je viens exprès offrir mon auguste personne, en même temps qu'une épée que j'ai empruntée, et un cheval que j'ai dérobé, à Son Altesse très Protestante, James, duc de Monmouth.
– Mais comment cela se fait-il ? demandai-je, pendant que nous chevauchions côte à côte. Cela me réchauffe jusqu'au fond du cœur de vous voir, mais vous ne vous êtes jamais occupé de religion ni de politique ; d'où vient donc cette soudaine résolution ?
– Eh bien, à dire la vérité, répondit-il, je ne suis homme ni du Roi ni du duc, et je ne donnerais pas un bouton pour voir l'un ou l'autre sur le trône. Je ne suppose pas que l'un contribue plus que l'autre à augmenter la clientèle de la Gerbe de blé, ou qu'il ait besoin des conseils de Ruben Lockarby. Je suis l'homme de Micah Clarke, de la pointe des cheveux à la plante des pieds, et s'il part à cheval pour la guerre, que la peste m'emporte, si je ne suis pas à ses côtés.
Et en parlant, il leva la main d'un geste enthousiaste.
Cela lui fit perdre l'équilibre, et il tomba dans un épais fourré de broussailles sur le bord de la route, d'où ses jambes émergèrent, s'agitant désespérément dans les ténèbres.
– C'est la dixième fois, dit-il en se dégageant et grimpant de nouveau sur sa selle. Mon père me disait : « prends l'habitude de ne pas rester collé à ton cheval. Il faut se hausser et se laisser tomber doucement. » Cela ne fait rien, on se laisse tomber plus souvent qu'on ne se hausse. Et la chute n'est pas douce.
– Pardieu, c'est vrai, s'écria Saxon, au nom de tous les saints du calendrier, comment espérez-vous de vous tenir en selle, en face de l'ennemi, si vous n'y arrivez pas sur une route tranquille ?
– Tout ce que je peux faire, c'est d'essayer, illustre personnage, dit Ruben en réparant le désordre de ses vêtements. Peut-être que la vue soudaine et inattendue de mes mouvements déconcertera ledit ennemi.
– Bon, bon, il y a peut-être plus de vérité que vous n'en soupçonnez dans ce que vous dites, fit Saxon en chevauchant du côté où Lockarby tenait la bride, de façon qu'il n'y eut guère de place entre nous pour une nouvelle chute.
– J'aimerais mieux avoir à combattre contre un homme comme ce jeune fou de l'hôtellerie, que contre Micah que voici, ou contre vous, qui ne savez rien.
« On peut prévoir ce que le premier va faire, mais l'autre inventera un système qui lui servira pour la circonstance.
« Muller, le capitaine en premier, passait pour le plus fin joueur au fleuret qu'il y eût dans l’armée impériale, et il était capable, pour un peu de faire sauter n'importe quel bouton du gilet de son adversaire sans toucher l'étoffe.
« Et cependant il périt dans un duel avec le porte-drapeau Zollner, qui était cornette dans notre corps de Pandours, et qui se connaissait en escrime autant que vous en équitation.
« Car, sachez le bien, la rapière est faite pour les coups de pointe et non pour les coups de taille, en sorte que celui qui la manie ne se tient jamais en garde contre un coup de côté.
« Mais Zollner, qui avait les bras longs, frappa son adversaire au travers de la figure comme il l'aurait fait avec une canne, et alors avant que l'autre eût le temps de revenir de son étonnement, il l'embrocha.
« Évidemment, si c'était à recommencer, le capitaine en premier se serait arrangé pour donner le premier un coup de pointe, mais la chose était faite ; aucune explication, aucune excuse ne pouvait rien changer à ce fait que mon homme était mort.
– Si le défaut de savoir rend dangereux un homme d'épée, dans ce cas, dit Ruben, je suis bien plus redoutable que le gentleman au nom barbare dont vous venez de parler.
« Pour revenir à mon histoire, que j'ai interrompue pour descendre de cheval, j'appris dès la première heure du matin que vous étiez parti, et Zacharie Palmer put me dire dans quel but.
« Ma résolution fut aussitôt prise. J'irais moi aussi faire mon tour du monde.
« Dans cette intention, j'empruntai une épée à Salomon Sprent, et comme mon père était allé à Gosport, je m'emparai du meilleur cheval qu'il eût dans son écurie, car je respecte trop le vieux pour admettre qu'un homme de sa chair et de son sang parte pour la guerre en piteux équipage.
« J'ai chevauché tout le jour, depuis la première heure du matin, j'ai été arrêté deux fois comme suspect de mauvaises intentions, mais j'ai eu la chance de m'en tirer deux fois. Je savais que je vous suivais de près, car j'ai vu qu'on vous cherchait à Salisbury.
Decimus Saxon siffla.
– On nous cherche ?
– Oui, il paraît qu'on se figure là-bas que vous n'étiez pas ce que vous prétendiez être. En sorte que quand je suis passé, l'hôtellerie était cernée, mais personne ne savait quelle route vous aviez prise.
– Ne l'avais-je pas dit ? s'écria Saxon. Cette petite vipère a remué tout le régiment contre nous. Il faut aller d'un bon train, car on peut envoyer un détachement sur nos traces.
– Nous voici maintenant hors de la grande route, remarquai-je, et lors même qu'on nous poursuivrait, il est peu probable qu'on prenne ce chemin de traverse.
– Néanmoins il serait sage de leur montrer une bonne paire de talons, dit saxon, lançant sa jument au galop.
Lockarby et moi, nous suivîmes son exemple, et nous allâmes à fond de train par ce sentier à travers la lande.
Nous traversâmes des bosquets épais de pins, où le chat sauvage hurlait, où la chouette huait, puis de larges étendues de fougères, de marécages, où le silence n'était interrompu que par le cri sourd du butor, ou par le bruit d'ailes du canard sauvage bien au-dessus de nos têtes.
Dans certains endroits, la route était entièrement envahie par les ronces et coupée d'ornières si profondes, avec des trous si nombreux, aux bords si abrupts, si dangereux, que nos chevaux tombèrent à genoux plus d'une fois.
Ailleurs, le pont de bois que franchissait un ruisseau était rompu. On n'avait rien fait pour le réparer.
Nous fûmes donc forcés de faire entrer nos chevaux dans l'eau, jusqu'aux sangles pour passer le torrent.
D'abord, quelques lumières éparses nous avaient indiqué le voisinage d'habitations humaines, mais elles se firent plus rares à mesure que nous avancions, et quand la dernière eut disparu, nous étions dans une lande désolée qui s'étendait de toutes parts, vaste solitude que limitait l'horizon noir.
La lune s'était montrée à travers les nuages. À ce moment, elle brillait sous une buée légère, parmi des bandes de brouillards.
Elle jetait une vague lueur sur ce paysage farouche, ce qui nous permettait de suivre le sentier, qui n'était indiqué par aucune barrière et se distinguait à grand-peine de la plaine environnante.
Nous avions ralenti notre allure, en nous disant que nous n'avions plus aucune poursuite à craindre, et Ruben nous divertissait en nous racontant l'agitation qu'avait produite à Havant notre disparition, quand il nous arriva à travers le silence de la nuit un bruit scandé, rat-tat-tat, mais étouffé.
Au même instant, Saxon sauta à bas de son cheval et se mit aux écoutes, attentif, la tête penchée de côté.
– Botte et selle ! s'écria-t-il en remontant d'un bond à cheval. Ils sont après nous, aussi certainement que le destin. D'après le bruit, il y a une douzaine de soldats. Il faut nous en débarrasser, ou sinon, bonjour à Monmouth.
– Laissons leur la bride sur le cou, répondis-je.
Nous donnâmes de l'éperon à nos coursiers, et avançâmes avec un bruit de tonnerre à travers l'obscurité.
Covenant et Chloé étaient aussi frais qu'on pouvait le souhaiter, et ils ne tardèrent pas à prendre un galop bondissant, allongé.
Mais le cheval de mon ami avait voyagé toute la journée. Son souffle pénible, laborieux indiquait qu'il ne pourrait tenir bien longtemps encore.
À travers le bruit sonore des fers de nos chevaux, je distinguais de temps à autre l'inquiétant murmure qui venait de derrière nous.
– Cela ne va pas, Ruben, dis-je d'un ton anxieux, au moment où sa bête épuisée butait, et où son cavalier fut bien près de faire le saut par-dessus la tête.
– Le vieux cheval est presque fourbu, répondit-il piteusement. Nous voilà hors de la grande route maintenant, et ce terrain inégal le fatigue trop.
– Oui, nous sommes au dehors de la piste, s'écria Saxon, par-dessus son épaule, car il nous précédait de quelques pas. Souvenez-vous que les habits bleus ont été en marche tout le jour, et que leurs chevaux sont peut-être fourbus aussi. Comment par le ciel, ont-ils pu découvrir la route que nous avons prise ?
Et comme pour répondre à son interrogation, il s'éleva derrière nous dans la nuit un son isolé, clair, vibrant comme un son de cloche, dont le volume s'accrut, s'enfla, si bien que sa mélodie semblait remplir tout l'espace.
– Un mâtin, s’écria Saxon.
Un autre son plus aigu, plus perçant, finissant par un hurlement sur lequel il était impossible de se méprendre, succéda au premier.
« Et un autre ! dit-il. Ils ont lâché leurs animaux, ceux que nous avons vus près de la cathédrale. Pardieu, quand nous les regardions à travers les barreaux, il y a quelques heures à peine, nous ne nous doutions guère que nous les aurions si tôt sur nos traces. Genoux fermes, et tenez-vous bien en selle, car une glissade serait la dernière.
– Sainte Vierge ! s'écria Ruben, je me suis couvert d'acier pour mourir dans la bataille ; mais devenir de la viande à chiens ! Voilà qui n'est pas ...

Table des matières

  1. Titre
  2. Introduction
  3. Préface
  4. I – Le cornette Joseph Clarke, des Côtes de fer.
  5. II – Je suis envoyé à l'école. Je la quitte.
  6. III – Sur deux amis de ma jeunesse.
  7. IV – Sur le poisson étrange que nous primes à Spithead.
  8. V – De l'homme aux paupières tombantes.
  9. VI – Au sujet de la lettre venue des Pays-Bas.
  10. VII – Du cavalier qui arriva de l'ouest.
  11. VIII – Notre départ pour la guerre.
  12. IX – Une passe d'armes au Sanglier Bleu.
  13. X – Notre périlleuse aventure dans la Plaine.
  14. XI – Le solitaire à la caisse pleine d'or.
  15. XII – De quelques aventures sur la lande.
  16. XIII – Sur Sir Gervas Jérôme, Chevalier Banneret du comté de Surrey.
  17. XIV – Du Curé à la jambe raide et de ses ouailles.
  18. XV – Où nous nous mesurons avec les Dragons du Roi.
  19. À propos de cette édition électronique