Sous les yeux d'Occident
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Sous les yeux d'Occident

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Sous les yeux d'Occident

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À propos de ce livre

Un étudiant russe trouve un soir chez lui, caché, l'assassin d'un ministre de la répression tsariste survenue des heures plus tôt. Ce dernier lui demande de l'aider à fuir. Notre héros accepte, mais finit par le dénoncer à la police. Il se trouve alors pris dans un engrenage et est engagé pour espionner des révolutionnaires actifs à l'étranger, et notamment en Suisse....

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Informations

Éditeur
Booklassic
ISBN
9789635250011

DEUXIÈME PARTIE

I

Il y a, sans doute, dans la composition d’un roman, certaines règles à observer, pour en conserver la clarté et en ménager les effets. Même dénué de toute expérience dans l’art du conteur, un homme d’imagination a son instinct pour le guider dans le choix des mots et le développement de l’action. Une parcelle de talent fait pardonner bien des erreurs. Mais il ne s’agit pas ici d’une œuvre d’imagination ; je n’ai aucun talent, et ce n’est pas l’art de la composition, mais au contraire l’absence de tout art qui pourra valoir à mon ouvrage une certaine indulgence. Convaincu de mon peu de moyens, et fort de la sincérité de mes intentions, je ne voudrais, même si j’en étais capable, inventer aucun fait. Je pousse les scrupules au point de ne pas chercher la moindre transition entre les deux premières parties de mon récit.
Je mettrai donc de côté le journal de M. Razumov au moment précis où le conseiller Mikulin lui posait, comme un insoluble problème sa question : « Où cela ? », et je dirai simplement que j’avais fait la connaissance de ces dames six mois environ avant cette époque. Par « ces dames » je veux désigner, on l’a deviné, la mère et la sœur de l’infortuné Haldin.
De quels arguments il avait pu user pour décider sa mère à vendre leur petite propriété et à s’expatrier pour une période de temps indéterminé, je ne saurais le dire exactement. Je crois que Madame Haldin, pour complaire à un désir de son fils, aurait mis le feu à la maison et émigré dans la lune, sans montrer aucun signe de surprise ou d’appréhension, et que Mlle Haldin, – Nathalie ou Natalka pour les intimes – aurait, sans hésitation, consenti à la suivre.
Je me rendis très vite compte du total dévouement et de la fierté dont ces dames faisaient preuve à l’égard du jeune homme. C’est pour obéir à ses instructions qu’elles avaient gagné tout droit la Suisse et avaient passé à Zurich une année presque entière. De Zurich, qu’elles n’aimaient pas, elles vinrent à Genève. Un de mes amis, professeur d’histoire à l’Université de Lausanne (il avait épousé une Russe, parente éloignée de Mme Haldin) m’écrivit au sujet de ces dames, et me conseilla de leur faire une visite. C’était là un avis bienveillant, propre à m’intéresser en tant que professeur. Mlle Haldin désirait, en effet, lire les meilleurs auteurs anglais avec un maître compétent.
Mme Haldin me reçut très cordialement. La mauvaise qualité de son français, qu’elle avouait en souriant, simplifia entre nous les formalités d’une première entrevue. C’était dans sa robe de soie noire, une grande femme, dont le front large, les traits réguliers et les lèvres finement modelées disaient la beauté passée. Assise très droite dans une bergère, elle me déclara d’une voix douce et un peu faible que sa Natalka avait une véritable soif de connaissances. Elle gardait ses mains frêles sur les genoux, et l’immobilité de ses traits avait quelque chose de monacal. « En Russie, poursuivit-elle, toute connaissance est entachée de mensonge, je ne parle pas, bien entendu, de la chimie et des sciences de ce genre, mais de l’instruction en général. Le Gouvernement a corrompu l’enseignement dans un but d’intérêt personnel. C’est ainsi, d’ailleurs, que pensent mes enfants. » Sa Natalka avait obtenu le diplôme d’une école supérieure de jeunes filles, et son fils était étudiant à l’Université de Pétersbourg. Intelligence brillante, nature noble et généreuse, il était l’oracle de ses camarades. Dans tout autre pays que le leur, elle aurait eu la certitude d’un brillant avenir pour un homme doué des qualités extraordinaires et du caractère élevé de son fils…, mais en Russie !…
La jeune fille, assise à la fenêtre, tourna la tête pour dire : « Allons, Maman ! Même chez nous, les choses changent avec les années ! »
Sa voix profonde, presque rude, était caressante pourtant dans sa rudesse. Elle avait le teint mat, des lèvres rouges et des formes pleines. Elle donnait une impression de forte vitalité. La vieille dame soupira :
« Vous êtes jeunes, tous les deux ; l’espoir vous est facile. Moi non plus, d’ailleurs, je ne désespère pas. Comment pourrais-je désespérer avec un fils comme celui-là ! »
Je m’adressai à Mlle Haldin pour savoir quels auteurs elle désirait lire. Elle tourna vers moi ses yeux gris bordés de cils noirs, et je me rendis compte, malgré le nombre de mes années, de l’attraction physique que pouvait exercer sa personne sur un homme capable d’apprécier dans une femme autre chose que la simple grâce féminine. Elle avait un regard droit et loyal comme celui d’un jeune homme que n’ont pas encore gâté les sages leçons de la vie. Un regard intrépide aussi, mais sans rien d’agressif dans son intrépidité. Je le définirai mieux en disant qu’il montrait une assurance ingénue bien que réfléchie. Elle avait pensé déjà (en Russie les jeunes gens commencent à penser de bonne heure) mais elle n’avait pas connu de déceptions, sans doute pour n’être pas tombée encore sous l’empire de la passion. On la sentait… il suffisait pour cela de la regarder… très capable de s’exalter pour une idée ou simplement pour une personne. Au moins est-ce ainsi que je la jugeai, avec un esprit que je crois impartial… car évidemment ma personne ne pouvait pas être la personne…, et quant à mes idées !…
Nous devînmes très bons amis, au cours de nos lectures, qui me valurent des heures charmantes. Je puis avouer, sans crainte de provoquer un sourire, que je m’attachai fort à cette jeune fille. Au bout de quatre mois, je lui dis qu’elle pouvait fort bien, à l’avenir, continuer à lire l’anglais sans mon aide. Il était temps pour le professeur de se retirer. Mon élève parut fâcheusement surprise.
Madame Haldin, toujours assise dans son fauteuil, tourna vers moi ses traits immobiles et l’expression bienveillante de ses yeux, en me disant dans son français douteux : « Mais l’ami reviendra ». Et il en fut ainsi décidé : je revins dans la maison, non plus quatre fois par semaine, comme auparavant, mais assez fréquemment. En automne, nous fîmes ensemble quelques courtes excursions en compagnie d’autres Russes, et mes relations avec ces dames me valurent dans la colonie russe une place que je n’aurais pu trouver autrement.
Le jour où je vis dans les journaux la nouvelle de l’assassinat de M. de P… (c’était un Dimanche), je rencontrai les deux dames dans la rue, et marchai quelque temps à leurs côtés. Mme Haldin portait, je m’en souviens, un lourd manteau gris sur sa robe de soie noire et ses beaux yeux rencontrèrent les miens avec une expression de calme parfait.
« Nous avons assisté au dernier service », me dit-elle. « Natalka est venue avec moi. Naturellement, ses amies, les étudiantes de Genève ne… Chez nous, en Russie, l’église est si bien identifiée avec l’oppression, qu’il paraît presque nécessaire, à ceux qui ont désir de vivre libres, de renoncer à tout espoir d’une existence future. Mais je ne saurais me passer de prier pour mon fils. »
Elle eut une légère rougeur, et ajouta, en français, avec une sorte de froideur attristée : « Ce n’est peut-être qu’une habitude ! »
Mlle Haldin portait le livre de prières, et dit, sans regarder sa mère :
« Victor et toi, vous êtes tous deux des croyants fervents ».
Je fis part à ces dames des nouvelles de leur pays que je venais de lire dans un café. Pendant une minute, nous marchâmes côte à côte, d’un pas rapide, en silence. Puis Mme Haldin murmura :
« Ce sera un prétexte à de nouveaux troubles, à de nouvelles persécutions. Peut-être même fermera-t-on l’Université. En Russie, on ne peut trouver de paix ou de repos que dans la tombe. »
« Oui, la route est rude », fit la jeune fille, en regardant droit devant elle, vers la chaîne neigeuse du Jura qui se dressait comme un mur à l’extrémité de la rue. « Mais la concorde n’est plus bien loin… »
« Voilà ce que pensent mes enfants », remarqua Mme Haldin.
Je fis observer, sans cacher mon sentiment, que le temps me paraissait mal choisi pour parler de concorde. Mais Nathalie Haldin me surprit, en disant, comme si elle avait mûrement étudié le sujet, que les Occidentaux ne comprenaient pas la situation. Elle était très calme et parlait avec l’assurance d’une supériorité juvénile.
« Vous croyez à quelque conflit de classes et d’intérêts, analogue à vos luttes sociales d’Europe, alors qu’il ne s’agit pas du tout de cela ; c’est chose absolument différente. »
« Il est possible que je ne comprenne pas », finis-je par admettre.
Cette propension à placer, par une sorte de mysticisme, tous les problèmes au-dessus du monde des choses compréhensibles, est essentiellement russe. Je connaissais assez la jeune fille pour m’être aperçu de son mépris pour toutes les formes pratiques de libertés politiques familières au monde occidental. Je suppose qu’il faut être Russe soi-même, pour comprendre la simplicité russe, cette simplicité terrible et corrosive, qui habille de phrases mystiques un cynisme naïf et désespéré… Je me dis quelquefois que le secret de la différence psychologique qui nous sépare de ces gens-là, c’est qu’ils détestent la vie, la vie irrémédiable de notre terre, la vie telle qu’elle est, tandis que nous, Occidentaux, la chérissons, en nous exagérant peut-être autant, en sens inverse, sa valeur sentimentale. Mais voici une vraie digression…
J’aidai ces dames à monter dans le tramway et elles m’engagèrent à aller leur faire une visite, l’après-midi. Au moins, Mme Haldin m’en pria-t-elle, en grimpant dans la voiture, cependant que sa Natalka adressait, de la plate-forme arrière du véhicule en marche, un sourire indulgent à l’Occidental obtus. La lumière claire de l’après-midi d’hiver s’adoucissait dans ses yeux gris.
Le journal de M. Razumov, comme le livre ouvert de la destinée, fait revivre dans ma mémoire cette journée, singulièrement cruelle pour n’avoir été assombrie par aucun pressentiment. Victor Haldin était encore parmi les vivants, mais parmi ces vivants dont le seul rapport avec la vie est l’attente de la mort. Il avait sans doute consacré déjà aux dernières de ses affections terrestres, les heures de ce silence obstiné, qui devait se prolonger pour lui dans l’éternité. Cet après-midi-là, les dames Haldin reçurent la visite de nombreux compatriotes, plus nombreux qu’elles n’avaient coutume d’en voir en un seul jour, et le salon, situé au rez-de-chaussée de la vaste maison du boulevard des Philosophes, était très rempli.
Je restai le dernier, et quand je me levai, Mlle Haldin en fit autant : Je pris sa main et fus poussé à revenir sur notre conversation du matin, dans la rue.
« En admettant », commençai-je, « que nous autres Occidentaux ne sachions pas comprendre le caractère de vos concitoyens… »
On aurait dit qu’une prescience mystérieuse l’avait préparée à mes paroles. Elle m’arrêta doucement :
« Leurs impulsions… leurs… » Elle cherchait le mot propre et le trouva, mais en français… « leurs mouvements d’âme. »
Sa voix n’était qu’un murmure.
« Si vous voulez », dis-je. « Mais tout de même, nous assistons à un conflit. Vous prétendez que ce n’est pas une lutte de classes ou d’intérêts. Je veux bien l’admettre. Faut-il admettre aussi que le sang et la violence puissent réconcilier les champions des idées les plus éloignées, et puissent cimenter leur union pour amener cette ère de concorde dont vous proclamez la venue prochaine ? »
Elle eut pour moi un regard scrutateur de ses yeux gris, mais ne répondit pas à ma question si raisonnable, à ma question trop claire, et qui n’admettait pas de réplique.
« C’est inconcevable », ajoutai-je, avec une sorte de dépit.
« Tout est inconcevable », dit-elle ; « le monde entier est inconcevable pour la stricte logique des idées. Et pourtant le monde existe pour nos sens, et nous existons aussi. Il doit y avoir une nécessité supérieure à nos conceptions. C’est chose très misérable et très décevante que d’appartenir à la majorité. Nous autres Russes saurons trouver une forme de liberté nationale plus intéressante qu’une lutte artificielle de partis,… laquelle est mauvaise en tant que lutte, et méprisable parce qu’artificielle. À nous, Russes, de découvrir une voie nouvelle. »
Mme Haldin, qui avait jusque-là regardé par la fenêtre, tourna vers moi la beauté presque morte de ses traits et le doux regard très vivant de ses grands yeux sombres.
« Voilà ce que pensent mes enfants », déclara-t-elle.
« Je crains », dis-je à Mlle Haldin, « que vous ne soyez froissée si je vous avoue que je n’ai pas compris… je ne dirai pas un seul mot… car j’ai compris tous les mots… mais votre idée au sujet de cette ère de concorde désincarnée que vous attendez. La vie comporte une forme extérieure. Elle suppose une sorte de matière plastique en même temps qu’un aspect intellectuel défini. Les conceptions les plus idéalistes d’amour et de tolérance doivent, pour ainsi dire, se revêtir de chair, pour tomber sous nos sens ».
Je pris congé de Mme Haldin, dont les lèvres sculpturales n’eurent pas un mouvement. Elle me sourit des yeux seulement. Nathalie Haldin, très aimable, m’accompagna jusqu’à la porte.
« Ma mère ne veut entendre en moi qu’un écho servile de mon frère Victor. Mais elle se trompe. Il me comprend mieux que je ne sais le comprendre. Quand il viendra nous rejoindre, et que vous le connaîtrez, vous verrez quelle âme exceptionnelle il possède ! » Elle fit une pause. « Ce n’est pas un homme fort, au sens conventionnel du mot », poursuivit-elle, « mais il a un caractère sans défaut. »
« Je crois qu’il ne me sera pas difficile de me faire un ami de votre frère Victor. »
« Ne vous attendez pas à le comprendre tout à fait », me dit-elle, un peu malicieusement. « Il n’est pas du tout… mais pas du tout Occidental, au fond ! »
Sur cet avis superflu je quittai la pièce, jetant du seuil de la porte, un dernier regard sur Mme Haldin, assise dans son fauteuil, près de la fenêtre. Je ne sentais pas l’ombre de l’autocratie qui s’appesantissait déjà sur le boulevard des Philosophes, dans cette ville libre, indépendante et démocratique de Genève, dont un des quartiers s’appelle la Petite Russie. Dès que deux Russes se réunissent, l’ombre de l’autocratie pèse sur eux, imprégnant leurs pensées, leurs désirs, leurs sentiments les plus intimes, leur vie privée et leurs paroles publiques, hantant le secret de leur silence.
Je fus encore frappé, au cours de la semaine qui suivit, par le mutisme de ces dames. J’avais coutume de les rencontrer au cours de leur promenade dans le Jardin Public, près de l’Université. Elles m’accueillirent, pendant ces jours, avec leur cordialité habituelle, où je ne pouvais pas m’empêcher cependant de discerner une certaine taciturnité. À cette époque le bruit se répandit que l’assassin de M. de P… avait été pris, jugé et exécuté. C’est au moins ce qui avait été officiellement déclaré aux agences de nouvelles. Mais pour le monde en général, l’homme restait anonyme. Le secret des bureaux avait empêché son nom d’être livré au public,… pour quelle raison, je ne puis vraiment l’imaginer.
Un jour je vis Mlle Haldin, qui se promenait seule dans l’allée principale des Bastions sous les arbres dénudés.
« Ma mère n’est pas très bien », m’expliqua-t-elle.
Comme Mme Haldin n’avait, semblait-il, jamais connu de sa vie un jour de maladie, cette indisposition était inquiétante. Il n’y avait d’ailleurs rien de défini.
« Je crois qu’elle se tourmente parce que nous n’avons pas eu de nouvelles de mon frère depuis un temps assez long ».
« Pas de nouvelles, bonnes nouvelles », fis-je gaîment… et nous nous mîmes à marcher lentement, côte à côte.
« Pas en Russie ! », soupira-t-elle, si bas que je pus à peine saisir ses paroles. Je la regardai avec plus d’attention.
« Vous êtes inquiète aussi ? »
Elle admit le fait, après un instant d’hésitation.
« Il y a vraiment si longtemps que nous n’avons rien reçu… »
Et sans me laisser le temps de proférer des paroles banalement rassurantes, elle poursuivit :
« Oh ! il y a bien pis que cela. J’ai écrit à des gens que nous connaissons à Pétersbourg. Ils ne l’ont pas vu depuis plus d’un mois. Ils le croyaient déjà auprès de nous et étaient même un peu fâchés qu’il eût quitté Pétersbourg sans venir prendre congé d’eux. Le mari de mon amie est allé tout de suite au logis de Victor. Mais il en était parti, et l’on ne savait pas son adresse. »
Je l’entendais respirer convulsivement, par saccades douloureuses. On n’avait pas non plus, depuis longtemps, vu son frère aux cours. Il venait seulement de temps en temps à la porte de l’Université pour demander ses lettres au portier. Et l’on avait dit à l’ami qui s’inquiétait de lui que l’étudiant Haldin n’était pas venu réclamer ...

Table des matières

  1. Titre
  2. PREMIÈRE PARTIE
  3. DEUXIÈME PARTIE
  4. TROISIÈME PARTIE
  5. QUATRIÈME PARTIE
  6. À propos de cette édition électronique
  7. Notes de bas de page