- 432 pages
- French
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La traduction en citations
À propos de ce livre
Traduire, ce n'est pas écrire » / « Traduire n'est rien d'autre qu'écrire » « On naît traducteur, on ne le devient pas » / « Le métier de traducteur, ça s'apprend »
Qu'en pensent Victor Hugo, Madame de Sévigné, Octavio Paz ou Umberto Eco? Et qu'en disent les théoriciens de la traductologie, comme Antony Pym ou Sherry Simon? Les idées s'entrechoquent allègrement dans ce florilège de citations: autant d'auteurs et de traducteurs, autant de partis pris sur l'acte de traduire.
La traduction en citations contient plus de 2700 aphorismes, définitions, éloges, épigrammes, jugements, témoignages ou traits d'esprit sur la traduction, les traducteurs et les interprètes. Ces citations ont été glanées chez plus de huit cent auteurs, de l'Antiquité à nos jours et sont classées sous une centaine de thèmes tels que Art ingrat, Belles infidèles, Éloge du traducteur, Humour, Limites de la traduction, Traduire au féminin ou Vieillissement des traductions.
Ce petit bijou, agréable à lire et à relire, est un incontournable sur la table de chevet de tout traducteur et de tout lecteur curieux. Sourires en coin garantis.
Foire aux questions
Informations
Adaptation
1. | Il est grotesque et prétentieux de vouloir « adapter » Shakespeare. L’adapter à quoi ? À nos pieds de plomb ? À nos ailes rognées ? (Jean Anouilh, « Préface » [c1952], 1975 : 8) |
2. | Les pièces qui sont de moindre qualité ont souvent besoin d’être adaptées, mais aucun grand chef-d’œuvre n’a besoin d’être adapté. (Michel Tremblay, dans Whitfield, 2005 : 46) |
3. | Il n’est pas plus déshonorant d’adapter un texte que de faire une création originale puisqu’il n’y a aucune œuvre qui n’est pas en partie inspirée d’une autre. […] L’adaptation permet de garder vivante la mémoire collective. (Michel Tremblay, dans Bernatchez, 1985 : D-1) |
4. | À propos de son adaptation de trois comédies de Shakespeare : « J’ai cru tout de même prudent de couvrir cette petite cuisine du mot “adaptation”, pour éviter un coup de plume entre les deux omoplates, un soir en rentrant tard, dans une ruelle déserte du quartier de la Sorbonne. » (Jean Anouilh, « Préface » [c1952], 1975 : 9) |
5. | Une traduction doit être une adaptation artistique et sincère, jamais un exercice scolaire. (Élie Poulenard, dans « Enquête de la FIT… », 1959 : 81) |
Ambition, intention du traducteur
6. | L’impossible, c’est le désespoir, mais c’est aussi la revanche du traducteur. (Dominique Aury, « Préface », dans Mounin, 1963 : XII) |
7. | Si je n’avais pas cru, dans quelques circonstances, faire mieux que les traducteurs antérieurs, je n’aurais pas entrepris mon ouvrage. (Artaud de Montor, dans Mounin, 1964b : 104) |
8. | Le traducteur, amant impérieux, entend bien révéler l’œuvre à elle-même. (François Vaucluse, 2001 : n. p.) |
9. | Le traducteur doit faire en sorte que, dans la balance, l’original et la traduction tendent à l’équilibre. Mais cet équilibre est en fait irréalisable. Il y a toujours une inégalité plus ou moins grande, tantôt favorisant l’auteur, tantôt le traducteur. Car il est de belles infidèles comme il en existe d’affreuses. (Pierre Baillargeon, 1951b : 52) |
10. | La bonne intention continue de paver le chemin de l’enfer du traduire. (Henri Meschonnic, 2004a : 75-76) |
11. | Le traducteur moderne se doit de faire un effort sans précédent pour mettre fin à la guerre des cultures, des théologies et des idéologies. (André Chouraqui, 1990 : 467) |
12. | Tout en souhaitant faire œuvre belle, le traducteur sait qu’il est tenu également de faire œuvre utile ; c’est une servitude et une récompense à la fois. (Edmond Cary, 1963b : 120) |
Anonymat
13. | La traduction se paie aussi par l’anonymat, l’indifférence générale, la souffrance cachée, parfois la mort sans trace. (Anthony Pym, 1997 : 12) |
14. | Le traducteur glisse à mots feutrés entre un auteur et un lecteur. (Michel Buttiens, 1989 : 40) |
15. | S’il est faux de prétendre que l’on naît traducteur, il est vrai, en revanche, qu’un traducteur meurt généralement oublié. (Jean Delisle) |
16. | De même que le traducteur est prié de rester « invisible », de même une traduction est considérée comme « bonne » si elle se fait oublier comme traduction. (Pascale Casanova, 2015 : 125) |
17. | Règle générale, on ne parle pas des traducteurs. Ou si on le fait, c’est plutôt comme on parle en passant des trains s’ils déraillent, des bateaux s’ils coulent, des avions s’ils explosent en plein ciel. (Hector Carbonneau, 1987 [c1962] : 79) |
18. | Un traducteur doit avoir le courage du patriotisme, en renonçant à ses récompenses. Il ressemble à ces soldats qui se sacrifient pour leur pays, sans que leurs noms obscurs en recueillent l’honneur, et qui ont le dévouement des héros, mais n’en ont point la gloire. (Goethe, 1823 : 38. Traduction : Léonce de Saint-Geniès et Joseph-Henri de Saur) |
19. | C’est parce que le nom du traducteur n’est pas nécessaire à la circulation ni à la classification des livres qu’il a tendance à se faire oublier. (Sherry Simon, 1989a : 201) |
20. | Il devient de plus en plus impensable que le traducteur reste ce parfait inconnu qu’il est encore la plupart du temps. (Antoine Berman, 1995 : 73) |
21. | Le nom du traducteur est historiquement le lieu d’une insignifiance radicale. (Sherry Simon, 1989a : 195) |
22. | Le traducteur porte les stigmates de l’oubli. (Jean Delisle, 1983 : 150) |
23. | Par son existence et par son intervention à la jonction des langues et des cultures, le traducteur – agent double et homme invisible – ne laisse rien ni personne en repos. (Patricia Godbout, 2004b : 103) |
24. | Tant que le traducteur ne transcrit que les textes des autres, c’est que lui n’a rien à dire. Le voilà donc remis à sa place, étroite et inconfortable, mais surtout, invisible. Il doit se résoudre à œuvrer dans la clandestinité. Il se fait donc discrète doublure, vouée à d’éternelles coulisses, tapie dans l’ombre de l’auteur. (Sylvie Durastanti, 2002 : 18) |
25. | La traduction anonyme est éphémère comme, du reste, la littérature qu’elle concerne : nouvelles, discours, etc. (Pierre Baillargeon, 1951a : 50) |
26. | Si la couverture d’un livre traduit porte le nom de l’auteur et le nom de l’éditeur, il faut chercher à la page de titre intérieure, et plus encore face à cette page, tout en haut ou tout en bas, dans le plus petit caractère possible, le mieux dissimulé possible, le misérable nom du traducteur. (Dominique Aury, « Préface », dans Mounin, 1963 : VII) |
27. | Si, comme beaucoup l’affirment, le traducteur pâtit d’une position d’invisibilité relative, il ne faudrait pas non plus minimiser le risque de son excès de visibilité. (Sathya Rao, 2005 : n. p. En ligne) |
Appropriation
28. | Traduire un ouvrage qui nous a plu, c’est pénétrer en lui plus profondément que nous... |
Table des matières
- Couverture
- Titre de page
- Droits d’auteur
- Table des matières
- Préface à la première édition
- Avant-propos
- Florilège
- Bibliographie
- Index des auteurs des citations