Introduction à l'étude du SAINT QUR'AN

Maulana Muhammad Ali, Jérôme Armenio

• Éditeur: eBookIt.com
• ISBN:
  9781934271896
• Sujet: Théologie et religion
• Sous-sujet: Théologie islamique

Ce livre fort utile traite de sujets nécessaires à la compréhension du Saint Coran, comme la division et l'organisation des chapitres coraniques, les règles d'Interprétation, la Théorie de l'Abrogation, les liens entre le Saint Coran et la Sunnah (la pratique du Saint Prophète Muhammad), les liens entre le Saint Coran et les Saintes Ecritures du passé, l'Unité de Dieu, les Attributs Divins, la Vie après la Mort, le Paradis et l'Enfer, la Révélation, l'Histoire des Prophètes, etc.

Chapitre 1

Le Saint Qur’an

Section 1

Divisions et Disposition

Le nom al-Qur’an, le nom propre du Livre sacré des Musulmans, apparaît plusieurs fois dans le Livre lui-même (2:185, etc.). Le mot qur’an est un nom infinitif signifiant à l’origine il colligea des choses et également il lut ou récita ; et le Livre est ainsi appelé à la fois parce qu’il est une collection des meilleurs préceptes religieux, et parce qu’il est un Livre qui est ou qui devrait être lu : pour tout dire, il s’agit du Livre le plus lu dans le monde entier. Il est clairement dit être une révélation du Seigneur des mondes (26:192), ou bien une révélation de Dieu, le Puissant, le Sage (39:1, etc.), et ainsi de suite. Il fut descendu sur le Prophète Muhammad (47:2), ayant été révélé à son cœur par l’intermédiaire du Saint Esprit (26:193,194), en langue arabe (44:58 ; 43:3). La première révélation advint au Prophète au mois de Ramadan (2:185) lors de la 25^ème ou 27^ème nuit, laquelle est connue comme la Lailat al-Qadr (97:1).

Il est mentionné par les noms additionnels suivants : al-Kitab (2:2), un écrit complet en soi ; al-Furqan (25:1), ce qui distingue la vérité de l’erreur, le bien du mal ; al-Dhikr (15:9), le Rappel ou bien une source d’éminence et de gloire pour l’humanité ; al-Mau‘iza (10:57), l’Exhortation ; al-Hukm (13:37), le Jugement ; al-Hikma (17:39), la Sagesse ; al-Shifa’ (10:57), ce qui guérit ; al-Huda (72:13), ce qui guide ou permet d’atteindre le but ; al-Tanzil (26:192), la Révélation ; al-Rahma (17:82, la Miséricorde ; al-Ruh (42:52), l’Esprit ou ce qui donne la vie ; al-Khair (3:104, la Bonté ; al-Bayan (3:138), ce qui explique toutes choses ; al-Ni‘ma (93:11), la Bénédiction ; al-Burhan (4:174), le clair Argument ; al-Qayyim (18:2), le Conservateur ; al-Muhaimin (5:48), le Gardien (de la révélation précédente) ; al-Nur (7:157), la Lumière ; al-Haqq (17:81), la Vérité ; Habl-Allah (3:103), l’Alliance de Dieu. En outre, de nombreux épithètes qualificatifs sont appliqués au Saint Livre, comme al-mubin (12:1), celui qui explique ; al-karim (56:77), l’honoré ; al-majid (50:1), le glorieux ; al-hakim (56:77), possédant la sagesse ; ‘arabiyy (12:2), en langue arabe ; al-‘aziz (41:4), le puissant ; al-mukarrama (80:13), l’honoré ; al-marfu‘a (80:14), l’exalté ; al-mutahhara (80:14), le purifié ; al-‘ajab (72:1), le merveilleux ; mubarak (6:92), béni ; musaddiq (6:92), confirmant la vérité de la révélation précédente.

Divisions

Le Saint Qur’an est divisé en 114 chapitres, chacun étant appelé une sura (2:23). Le mot sura signifie littéralement éminence ou degré élevé, et de même que n’importe quelle étape d’une structure, et dans le Livre lui-même, il est appliqué à un chapitre du Qur’an, soit en raison de son éminence, soit parce que chaque chapitre est, pour ainsi dire, un degré distinct ou une étape dans tout le Livre, lequel est ainsi comparé à une structure. Les chapitres du Saint Qur’an sont de longueurs variées, le plus long comprenant en son entier un douzième de l’intégralité du Livre, et le plus petit contenant seulement trois versets. Chaque chapitre est néanmoins complet en lui-même et est, par conséquent, appelé un livre, et tout le Qur’an est dit contenir nombre de livres : « Des pages pures, où se trouvent tous les bons livres » (98:2,3). Les chapitres les plus longs sont divisés en ruku‘ ou sections, chaque section traitant généralement d’un seul sujet, les différentes sections étant liées les unes aux autres. De plus, chaque section contient un certain nombre d’ayat ou versets. Le mot ayat signifie à l’origine un signe apparent ou une marque et, dans ce sens-là, il en vient à signifier un miracle, mais il veut également dire une communication venant de Dieu, et est appliqué en tant que tel à un verset du Saint Qur’an autant qu’à une révélation ou à une loi.

Ainsi, le Saint Qur’an est divisé en un certain nombre de chapitres de longueurs inégales ; chaque chapitre, à l’exception des 35 chapitres de conclusion, est divisé en sections, le plus grand nombre de sections apparaissant dans un chapitre étant de 40 ; et chaque section, tout comme chaque chapitre à section unique, est divisé en un certain nombre de versets. Le nombre le plus haut de versets dans un chapitre est de 286, et le plus bas de seulement trois. Le nombre total de versets du Saint Qur’an s’élève à 6 247 ou bien 6 360 si nous ajoutons à chaque chapitre le verset introductif commun de Bismillah. Le Saint Qur’an est également divisé à des fins de récitation en trente parties de longueurs égales, chacune appelée un juz’, chaque partie étant encore subdivisée en quatre parts. Cependant, ces divisions n’ont rien à voir avec le sujet du Qur’an, pas plus que la division en sept manzil ou portions, qui ne visent qu’à compléter la récitation du Saint Qur’an en sept jours.

Révélation, collection et disposition

Le Qur’an fut révélé par bribes (25:32) durant une période de vingt-trois ans, les plus courts chapitres usuellement, et certains des plus longs, ayant été révélés en entier et un à la fois, cependant que la révélation de la majorité des chapitres les plus longs et certains des chapitres plus courts s’étendit sur nombre d’années. La pratique était que lorsqu’un chapitre était révélé en parties, le Saint Prophète spécifiait sous conseils divins la place des versets révélés et, ainsi, la disposition des versets dans chaque chapitre était entièrement de son œuvre. De manière similaire, l’arrangement des chapitres fut également l’œuvre du Saint Prophète lui-même, car bien qu’aucun manuscrit ne fut collecté de son vivant, le Qur’an tout entier fut mémorisé et répété fréquemment par les Compagnons du Saint Prophète. C’eût été chose impossible s’il n’y eût d’ordre déterminé par lequel les chapitres se suivaient les uns les autres. De plus, la division du Saint Qur’an en sept manzil est fondée sur une directive du Saint Prophète, et cette division présuppose un ordre connu des chapitres. C’est dans une des premières révélations que le Saint Qur’an parle explicitement de sa collection de même que de sa révélation comme formant une part du dessein divin :

« Sur Nous repose sa collection et sa récitation » (75:17).

Le recueil du Saint Qur’an – ce qui signifie l’arrangement de ses versets et chapitres – fut donc une œuvre accomplie par le Saint Prophète lui-même sous orientation divine, et c’est une erreur que de penser que soit Abu Bakr soit ‘Uthman fût le collecteur du Qur’an, bien que tous deux eurent effectué un travail important en relation avec la dissémination des copies écrites du texte sacré. Abu Bakr réalisa la première copie écrite complète en disposant les manuscrits rédigés du temps du Saint Prophète dans l’ordre de la récitation orale du vivant du Prophète. L’œuvre de ‘Uthman, en revanche, fut seulement d’ordonner que des copies soient faites à partir du manuscrit de l’époque d’Abu Bakr, et de placer ces copies dans divers centres d’étude islamique, en sorte que ceux qui écrivaient le Saint Qur’an soient capables de comparer leurs copies à la copie standard, et ainsi même rectifier des erreurs qui, autrement, se seraient glissées dans le texte sacré. Le texte du Saint Qur’an a ainsi été sauvegardé de toutes altérations ou corruptions en conformité avec la promesse divine contenue dans l’une des toutes premières révélations : « Sûrement Nous avons révélé le Rappel, et sûrement Nous en sommes le Gardien » (15:9).

Les révélations makkoises et madinoises

Une autre division du Saint Livre concerne les révélations makkoises et madinoises. Sur les vingt-trois années sur lesquelles s’étendit la révélation du Livre tout entier, le Saint Prophète en passa treize à Makkah, et dix à Madinah, la cité où il dut fuir pour sa vie et les vies de ses disciples. De tous les chapitres, quatre-vingt treize furent révélés à Makkah et vingt-et-un furent révélés à Madinah, mais le 110^ème chapitre, bien qu’appartenant à la période madinoise, fut révélé à Makkah pendant le célèbre pèlerinage de l’Adieu. Les chapitres madinois, étant généralement plus longs, contiennent en vérité un tiers du Qur’an tout entier. Dans la disposition, la révélation makkoise est mêlée à la révélation madinoise. Ainsi le Saint Qur’an débute-t-il par une révélation makkoise intitulée « l’Ouverture » qui est suivie par quatre chapitres révélés à Madinah, qui prennent plus du c...

Table des matières

• eBook Cover
• Title Page
• Chapitre 1: Le Saint Qur’an
• Chapitre 2: Les Essentiels de la Religion
• Chapitre 3: Histoire des Prophètes
• Chapitre 4: Certains Malentendus à propos des Enseignements Qur’aniques
• Footnotes