Artaud le Mômo, Ci-gît

E altre poesie

Antonin Artaud, Giorgia Bongiorno, Emilio Tadini, Antonia Tadini

• Editore: EINAUDI
• Anno: 2014
• ISBN:
  9788858410097
• Argomento: Letteratura
• Categoria: Poesia

«Per Artaud la poesia assume uno stato rivoltoso perenne, è erezione costante della forma in energia e in movimento. In questo modo il reale viene colto come qualcosa che è sempre nell'atto di apparire, che non fa altro che svelarsi incessantemente (secondo un incedere prossimo a pólemos e fuoco eraclitei) e la parola, nel suo ritmo e nella sua letteralità, diventa lo spazio di questo incontro-urto». Così scrive nell'introduzione al volume Giorgia Bongiorno, che ha condotto questa scelta di Artaud poeta con un criterio cronologico, cercando di dar conto delle diverse tappe di un'attività assolutamente non minore dell'artista francese, ma viceversa integrata con la sua opera teatrale e saggistica, e con la sua vita.
La traduzione di testi dalla natura così poco traducibile è stata fatta da Emilio Tadini, in collaborazione con la moglie Antonia, poco prima della sua scomparsa. Un'ultima testimonianza dell'artista e scrittore milanese che di Artaud ci ha lasciato anche un personalissimo ritratto, purtroppo rimasto incompiuto, che proponiamo nel volume.

Artaud le Mômo

Le retour d’Artaud, le Mômo

L’esprit ancré,

vissé en moi

par la poussée

psycho-lubrique

du ciel

est celui qui pense

toute tentation,

tout désir,

toute inhibition.

o dedi

a dada orzoura

o dou zoura

a dada skizi

o kaya

o kaya pontoura

o ponoura

a pena

poni¹

C’est la toile d’araignée pentrale,

la poile onoure

d’ou-ou la voile,

la plaque anale d’anavou.

(Tu ne lui enlèves rien, dieu,

parce que c’est moi.

Tu ne m’as jamais rien enlevé de cet ordre.

Je l’écris ici pour la première fois,

je le trouve pour la première fois.)

Non la membrane de la voûte²,

non le membre omis de ce foutre,

d’une déprédation issu,

mais une carne,

hors membrane,

hors de là où c’est dur ou mou.

Ja passée par le dur et mou,

étendue cette carne en paume,

tirée, tendue comme une paume

de main

exsangue de se tenir raide,

noir, violette

de tendre au mou.

Mais quoi donc à la fin, toi, le fou?

Moi?

Cette langue entre quatre gencives,

cette viande entre deux genoux,

ce morceau de trou

pour les fous.

Mais justement pas pour les fous.

Pour les honnêtes,

que rabote un délire à roter partout,

et qui de ce rot

firent la feuille,

écoutez bien:

firent la feuille

du début des générations

dans la carne palmée de mes trous,

à moi.

Lesquels, et de quoi ces trous?

D’âme, d’esprit, de moi, et d’être;

mais à la place où l’on s’en fout,

père, mère, Artaud et itou.

Dans l’humus de la trame à roues,

dans l’humus soufflant de la trame

de ce vide,

entre dur et mou.

Noir, violet,

raide,

pleutre

et c’est tout.

Ce qui veut dire qu’il y a un os,

où

dieu

s’est mis sur le poète³,

pour lui saccager l’ingestion

de ses vers,

tels des pets de tête

qu’il lui soutire par le con,

qu’il lui soutirerait du fond des âges,

jusqu’au fond de son trou de con,

et ce n’est pas un tour de con

qu’il lui joue de cette manière,

c’est le tour de toute la terre

contre qui a des couilles

au con.

Et si on ne comprend pas l’image,

– et c’est ce que je vous entends dire

en rond,

que vous ne comprenez pas l’image

qui est au fond

de mon trou de con, –

c’est que vous ignorez le fond,

non pas des choses,

mais de mon con

à moi,

bien que depuis le fond des âges

vous y clapotiez tous en rond

comme on clabaude un aliénage,

complote à mort une incarcération.

ge re ghi

regheghi

geghena

e reghena

a gegha

riri

Entre le cu et la chemise,

entre le foutre et l’infra-mise,

entre le membre et le faux bond,

entre la membrane et la lame,

entre la latte et le plafond,

entre le sperme et l’explosion,

tre l’arête et tre le limon,

entre le cu et la main mise

de tous

sur la trappe à haute pression

d’un râle d’éjaculation

n’est pas un point

ni une pierre

éclatée morte au pied d’un bond

ni le membre coupé d’une âme

(l’âme n’est plus qu’un vieux dicton)

mais l’atterrante suspension

d’un souffle d’aliénation

violé, tondu, pompé à fond

par toute l’insolente racaille

de tous les empafrés d’étrons

qui n’eurent pas d’autre boustifaille

pour vivre

que de bouffer

Artaud

mômo

là, où l’on peut piner plus tôt

que moi

et l’autre bander plus haut

que moi

en moi-même

s’il a eu soin de mettre la tête

sur la courbure de cet os

situé entre anus et sexe,

de cet os sarclé que je dis

dans la crasse

d’un paradis

dont le premier dupé sur terre

ne fut pas le père ou la mère

qui dans cet antre te refit

mais

JE

vissé dans ma folie.

Et qu’est-ce qui me prit

d’y rouler moi aussi ma vie?

MOI,

RIEN, rien.

Parce que moi,

j’y suis,

j’y suis

et c’est la vie

qui y roule sa paume obscène.

Bien.

Et après?

Après? Après?

Le vieil Artaud

est enterré

dans le trou de la cheminée

qu’il tient de sa gencive froide

de ce jour où il fut tué!

Et après?

Après?

Après!

Il est ce trou sans cadre

que la vie voulut encadrer.

Parce qu’il n’est pas un trou

mais un nez

qui sut toujours trop bien renifler

le vent de l’apocalyptique

tête

qu’on pompe sur son cu serré,

et que le cu d’Artaud est bon

pour les souteneurs en miserere.

Et toi aussi tu as la gencive,

la gencive droite enterrée,

dieu,

toi aussi ta gencive est froide

depuis infiniment d’années

que tu m’envoyas ton cu inné

pour voir si j’allais être né

à la fin

depuis le temps que tu m’espérais

en raclant

mon ventre d’absent.

menendi anenbi

embenda

tarch inemptle

o marchti rombi

tarch paiolt

a tinemptle

orch pendui

o patendi

a merchit

orch torpch

ta urchpt orchpt

ta tro taurch

campli

ko ti aunch

a ti aunch

aungbli

¹ L’intraducibile che l’ultima poetica artaudiana cerca nella lingua diventa qui l’impronunciabile. I blocchi glossolalici, per lo piú gruppi fonetici che appaiono come reminiscenze di parole o fonemi esistenti, ma deviati, dislocati, s’introducono nella scrittura fin dai primi quaderni di Rodez. L’esperienza di traduzione di Lewis Carroll che Artaud affronta verso la fine del 1943, su richiesta dello psichiatra Gaston Ferdière (per l’analisi della quale rimandiamo al già citato volume della serie trilingue di Einaudi Humpty Dumpty curato da C. Pasi), è sicuramente il laboratorio da cui nasce lo strumento glossolalico. È infatti a partire dalla manipolazione paradossale dei mots à soufflets di Carroll, a loro volta manipolatori del senso, che si deve leggere il gesto sovvertitore della glossolalia.

Queste sequenze di sillabe inventate di un «linguaggio innato che non vuol dire niente» (XXIII, 134), affondano le loro radici in un preverbale strettamente legato al corporeo (Artaud stesso parlerà anche di «vocaboli corporei» in una lettera a Jean Paulhan dell’ottobre 1945), quasi fossero prodotte da quella «muscolatura affettiva» dell’attore concepito nel Théâtre et son Double.

Dall’insieme glossolalico affiorano molto spesso tracce di morfemi presi dal francese, ma anche dall’italiano, dallo spagnolo, dal greco e dal turco, ...

Indice dei contenuti

• Copertina
• Artaud le Mômo, Ci-gît
• Introduzione di Giorgia Bongiorno
• Nota bio-bibliografica
• Nota del traduttore di Emilio Tadini
• da Premiers poèmes (1913-1923)
• da Tric Trac du Ciel
• da Poèmes (1924-1935)
• Vie et mort de Satan le feu
• Artaud le Mômo
• Ci-gît
• da Suppôts et suppliciations
• Note
• Il libro
• L’autore
• Dello stesso autore
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