Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe
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Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe

Alfred, Charles the Bald and Others

  1. 346 pages
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Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe

Alfred, Charles the Bald and Others

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First published in 1999, the ideas and practices involved in early medieval royal family politics are the central theme of this collection of papers by Janet L. Nelson. She first examines King Alfred of Wessex (871-99) in the context of Anglo-Saxon conditions and in comparison with his Carolingian contemporaries. When tension and conflict within the royal family are highlighted, she argues that Alfred's talents and political thought emerge the more impressively. A second group of papers deals with the reign of Charles the Bald (840-77): his patronage of learning and his interest in Spanish martyrs are set in political context, while contemporary historiography is considered as a form of counsel and critique. The third section reflects Nelson's growing interest in the political importance and gendered roles of royal women. Consecration rites are analysed as ritual expressions and factors in the shaping of the queenship, while two final papers also examine the making and unmaking of Frankish kings and princes.

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Information

Publisher
Routledge
Year
2019
ISBN
9780429516344
Edition
1
Topic
History
Index
History

XI
A propos des femmes royales dans les rapports entre le monde wisigothique et le monde franc à l'époque de Reccared1

C'étaient les Grecs, selon Eginhard, qui au VIIIe siècle connaissaient la proverbe suivante: Si tu as un Franc comme ami, tu ne l'as pas comme voisin 2. Au Vie siècle, des autres gens en savaient bien la vérité. Et entre eux, les Wisigoths: depuis le débâcle de Vouillé, voisins mal à l'aise des Francs. Les razzias, les emprises de butin, constituaient les relations «normales».
Mais il y avaient aussi d'autres relations —on ne peut pas dire non violentes, mais de route façon moins violentes. De telles relations entre Francs et Wisigoths, je veux vous esquisser d'abord 1'arrière-plan politique de chaqu'un des deux associés, puis trois séries d'échanges entre eux, Ces relations forment, en tout, un reseau autour de l'evènement auquel est consacré notre congrès. Elles nous aideront, peut-être, à mieux comprendre l'importance de certains aspects de la conversion de Reccared, tout en la localisant en son contexte contemporain.
Il faut souligner, au début, malgré l'existence chez les écrivains de l'antiquité et du haut moyen âge, de quelques stéréotypes ethnographiques apparamment «nationales» —Gothi, Franci— ou même des définitions de zones culturelles —Gothia face à Romania— qu'il n'existaient point à cette époque ni de nations, ni done de relations internationales, au sens moderne3. La diplomatic du Vie siècle était affaire personelle des rois et des cours —non pas des états; et les royaumes ne s'accordaient point avec des territoires «nationales». C'est un monde des gentes qu'il nous faut pénétrer— monde dirigé, formé, et aussi fractionné, déformé ainsi que réformé, par des rois et bien sur par des reines4.

I. L'arriere-Plan Des Relations Franco-Wisigotiques

D'abord, les Francs. Si Béde en effet créa pour la posterité la gens anglorum, c'est Grégoire de Tours qui en fit de même pour les Francs —mais malgré lui. Il faut nous rappeller que ce n'était pas Grégoire qui donna le titre L'Histoire des Francs à son chefd'oeuvre. Lui, il l'intitula simplement: Litres d'Histoire"5. Grégoire considéra ies Francs comme une gens parmi d'autres. C'est néanmoins évident que les traditions orales aussi bien qu'écrites au sujet de l'ancien temps montraient à notre historien de nombreuses groupernents autour des duces et regales, installés en régions diverses. Clovis avait imposé une espèce d'unité stalinesque. Après 511, pourtant, il s'agissait encore d'un partage. Done, le règne de Clovis apparut comme une césure brève entre périodes de divisions: comme voit très clairement Grégoire lui-même quand il se rappelle de façon nostalgique la paix clovisienn^e. Mais quand il parle d'un regnum, Grégoire le fait comme qualité personelle d'un roi individu: c'est le royaume de Clovis, plus tard le royaume de Clothaire I. À l'invers des historiens de l'époque carolingien, jamais Grégoire ne parle d'un seul regnum Francorum, encore moins de Francia. Ainsi, dans sa diatribe bien-connue contre les rois ses contemporains, Grégoire ne songe pas à une monarchic, ou à une réunification des regna6. Les rois francs eux-mêmes, en traitant entre eux, avant 558, en caritas germanitatis, parlaient des communes provinciae7. Un peu plus tard, dans la deuxième moitié du Vie siècle, on considérait les regna des feu les rois fils de Clovis comme des blocs, à être repartagés ou même recoupès en portions, mais toujours à retenir en vue: ainsi, par example, parla-t-on en 587 d'uneportio ou d'une pars du regnum d'un roi de la génération précédente, pars regni qu'on voulait in integrum redhiberi au royaume paternel8. Des royaumes multiples à l'intérieure de la Gaule étaient ainsi devenus des faits acquis: royaumes multiples —et en principe royaumes égaux en fonction de parties plus ou moins égales des terrains fiscaux et des trésors qu'avaient amassés Clovis. Mais c'était un équilibre à jamais mis en danger, à jamais à retablir. Ainsi les bella civilia que déplora Grégoire faisaient fonction positif, en soutenant cet equilibre, out plutôt le renouvelant.
Autre moyen d'atteindre un tel résultat: c'était non seulement partager, mais en effet morceler la Gaule entre royaumes afin que chaqu'un posséderait sa partie des terrains larges au sud de la Loire. Même un accoucheur aussi résolu que M. Rouche n'a pas su faire naître l'Aquitaine au Vie siècle9. Au lieu d'une région discrète, y avaientils des morcellements succesifs: le royaume dit austrasien de Sigibert a renfermé l'Auvergne; le royaume dit neustrien de Chilpéric a renfermé la plupart de 1'ouest de la France moderne, y-inclus la Gascogne. Ainsi ces deux royaumes, comme aussi le royaume dit burgonde de Gontran, étaient voisins du royaume des Wisigochs. À l'intérieur des royaumes francs suivaient des morcellements et remorcellements des régions —la Touraine, par example, faisait partie successivement du royaume de Chilpéric, puis du royaume de Gontran, puis du royaume de Childebert II— morcellements aussi des civitates— la civitas de Paris, par example, était partagée entre deux royaumes dans les années 560 entre Charibert et Sigibert, et dans les années 580 entre Childebert II et Gontran10. C'est évident que la recherche de ressources royales s'intensifia au deuxième moitié du VIe siècle: encore des bella civilia.
On remarque deux autres tendances significatives. D'une part, le Drang nach Osten des Francs était en effet arrêté par la résistance Saxonne, tandis qu'en Italie, les Lombards étaient en train de s'y installer. Dans quelle direction done un roi franc pourraitil ramener ses visées sinon vers un autre royaume franc? Ou vers l'Espagne? D'autre part, la guerre de pillage, comme moyen de gagner des ressources indispensables, pouvait s'éffacer un peu par rapport au marriage dynastique— y inclus la réception du dot qu'apporterait l'épouse. Tu felix Austrasia nube!
Quanc'aux Wisigoths, et les tendances generales chez eux à cette époque: aborder un tel sujet devant une telle assistance —c'est vraiment apporter de l'eau à la rivière! Je ne me permets done que d'offrir quelques observations très brèves sur deux grands traits comparatifs.
Premièrement, à propos du système de succession royale, on a dit qu'après la disparution de la dynastie Bait en 531 il n'existait plus de succession dynastique chez les Wisigoths: à sa place on trouve un système de succession élective11. À la longue, c'est incontestable. Mais est-ce que Ton 1'aurait prévu au VIe siècle? Avouons que nous ne savons pas beaucoup des rois entre 531 et 568; des liens de parenté entre eux sont au moins possibles en quelques cas. Ce que nous savons bien c'est qu Athanagild n'avait pas de fils: fait qu'on doit mettre en relation avec la survivance politique de la mère de ses filles, Goiswinthe. Et cette survivance, on va voir, fait ressortir un pouvoir assez intéressant de la part de cette reine. Si elle aurait mis au monde un fils, il y aurait bien eu de possibilités de fondation dynastique. Avant Clovis, qui aurait prévu la dynastie mérovingien? Sans Clothilde, femme de Clovis, qu'est-ce qui en serait devenu en 511?
Ensuite, in n'y avait pas, au VIe siècle, chez les Wisigoths, un royaume uni. De même chez les Francs, comme nous avons vu. Mais à la différence de ceux-ci, les démembrements du royaume des Wisigoths, selon une opinion très généralement reçue, provenaient d'un régionaiisme pré-existent et cenace. Done les rois des Wisigoths se heurtaient contre un problème particulier, pour ainsi dire spécifiquement espagnol: problème irresoluble. Sans vouloir pour un instant nier les particularité des régions de l'Espagne, je crois qu'ii faut éviter tout déterminisme géographique. L'Espagne bien sur est un pays large, et varié, coupé par des grandes fleuves et par des montagnes. Mais n'en était-il pas de même pour la France aussi? On alléguera le témoignage de Jean de Biclar. Il décrit Léovigild vainqueur des provinciae, qui savait assujettir les gentes à sa domination12. Mais n'est-ce pas vrai que Jean veut faire de Léovigild l'équivalent dans l'ouest des empéreurs remains dans l'est? Voici un parallélisme frappant dans les premières années de sa chronique. Si Grégoire avait passé des années à Constantinople au lieu de Tours? Si Grégoire avait écrit un chronique style Empire? Entendrait-on aussi dans ses Historiae encore des provinciae soumises? Mais je m'empresse de vous assurer que je suis loin de mépriser le témoignage de Jean de Biclar: au contraire, je suis persuadée que il faut le lire avec la même attention soutenue qu'on a donné tout récemment au récit de Grégoire. Car, après être revenu de l'est, Jean était bien placé —à Barcelone, à Biclar, à Gerona— à se rendre compte de la bipolarité fondamentale du royaume des Wisigoths: il y avait l'Hispania citerior, y inclus la provincia Gothorum, et il y avait la provincia Galliae Narbonensis —deux provinces faisantes ègalement parties constituantes du royaume de Léovigild, puis de Reccared. C. Higounet a dit: «S'il y a eu un époque ou il n'y a surement pas eu de Pyrénées, e'est bien le Moyen Age»— et J. Fontaine a bien ajouté que cela va pour le haut moyen âge aussi13. Ce qui implique une fois de plus qu'il nous fau...

Table of contents

  1. Cover
  2. Dedication
  3. Title
  4. Copyright
  5. Series Title
  6. Contents
  7. Preface
  8. Acknowledgements
  9. ALFRED
  10. CHARLES THE BALD
  11. FRANKISH QUEENS AND PRINCES
  12. Index