Le Mariage de Loti
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Le Mariage de Loti

Pierre Loti

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Le Mariage de Loti

Pierre Loti

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Le Mariage de Loti was written in the year 1882 by Pierre Loti. This book is one of the most popular novels of Pierre Loti, and has been translated into several other languages around the world.

This book is published by Booklassic which brings young readers closer to classic literature globally.

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Informazioni

Editore
Booklassic
ISBN
9789635258246

DEUXIÈME PARTIE

I

HORS-D’OEUVRE NUKA-HIVIEN
(Qu’on peut se dispenser de lire, mais qui n’est pas très long.)
Le nom seul de Nuka-Hiva entraîne avec lui l’idée de pénitencier et de déportation, bien que rien ne justifie plus aujourd’hui cette idée fâcheuse. Depuis longues années, les condamnés ont quitté ce beau pays, et l’inutile ruine.
Libre et sauvage jusqu’en 1842, cette île appartient depuis cette époque à la France ; entraînée dans la chute de Tahiti, des îles de la Société et des Pomotous, elle a perdu son indépendance en même temps que ces archipels abandonnaient volontairement la leur.
Taïohaé, capitale de l’île, renferme une douzaine d’Européens, le gouverneur, le pilote, l’évêque-missionnaire, les frères, quatre sœurs qui tiennent une école de petites filles, et enfin quatre gendarmes.
Au milieu de tout ce monde, la reine dépossédée, dépouillée de son autorité, reçoit du gouvernement une pension de six cents francs, plus la ration des soldats pour elle et sa famille.
Les bâtiments baleiniers affectionnaient autrefois Taïohaé comme point de relâche, et ce pays était exposé à leurs vexations ; des matelots indisciplinés se répandaient dans les cases indigènes et y faisaient un grand tapage.
Aujourd’hui, grâce à la présence imposante des quatre gendarmes, ils préfèrent s’ébattre dans les îles voisines.
Les insulaires de Nuka-Hiva étaient nombreux autrefois, mais de récentes épidémies d’importation européenne les ont plus que décimés.
La beauté de leurs formes est célèbre, et la race des îles Marquises est réputée une des plus belles du monde.
Il faut quelque temps néanmoins pour s’habituer à ces visages singuliers et leur trouver du charme. Ces femmes, dont la taille est si gracieuse et si parfaite, ont les traits durs, comme taillés à coups de hache, et leur genre de beauté est en dehors de toutes les règles.
Elles ont adopté à Taïohaé les longues tuniques de mousseline en usage à Tahiti ; elles portent les cheveux à moitié courts, ébouriffés, crêpés, et se parfument au santal.
Mais dans l’intérieur du pays, ces costumes féminins sont extrêmement simplifiés…
Les hommes se contentent partout d’une mince ceinture, le tatouage leur paraissant un vêtement tout à fait convenable.
Aussi sont-ils tatoués avec un soin et un art infinis ; mais, par une fantaisie bizarre, ces dessins sont localisés sur une seule moitié du corps, droite ou gauche, tandis que l’autre moitié reste blanche, ou peu s’en faut.
Des bandes d’un bleu sombre, qui traversent leur visage, leur donnent un grand air de sauvagerie, en faisant étrangement ressortir le blanc des yeux et l’émail poli des dents.
Dans les îles voisines, rarement en contact avec les Européens, toutes les excentricités des coiffures en plumes sont encore en usage, ainsi que les dents enfilées en longs colliers et les touffes de laine noire attachées aux oreilles.
Taïohaé occupe le centre d’une baie profonde, encaissée dans de hautes et abruptes montagnes aux formes capricieusement tourmentées. Une épaisse verdure est jetée sur tout ce pays comme un manteau splendide ; c’est dans toute l’île un même fouillis d’arbres, d’essences utiles ou précieuses ; et des milliers de cocotiers, haut perchés sur leurs tiges flexibles, balancent perpétuellement leurs têtes au-dessus de ces forêts.
Les cases, peu nombreuses dans la capitale, sont passablement disséminées le long de l’avenue ombragée qui suit les contours de la plage.
Derrière cette route charmante, mais unique, quelques sentiers boisés conduisent à la montagne. L’intérieur de l’île, cependant, est tellement enchevêtré de forêts et de rochers, que rarement on va voir ce qui s’y passe, et les communications entre les différentes baies se font par mer, dans les embarcations des indigènes.
C’est dans la montagne que sont perchés les vieux cimetières maoris, objet d’effroi pour tous et résidence des terribles Toupapahous…
Il y a peu de passants dans la rue de Taïohaé, les agitations incessantes de notre existence européenne sont tout à fait inconnues à Nuka-Hiva. Les indigènes passent la plus grande partie du jour accroupis devant leurs cases, dans une immobilité de sphinx. Comme les Tahitiens, ils se nourrissent des fruits de leurs forêts, et tout travail leur est inutile… Si, de temps à autre, quelques-uns s’en vont encore pêcher par gourmandise, la plupart préfèrent ne pas de donner cette peine.
Le popoï, un de leurs mets raffinés, est un barbare mélange de fruits, de poissons et de crabes fermentés en terre. Le fumet de cet aliment est inqualifiable.
L’anthropophagie, qui règne encore dans une île voisine, Hivaoa (ou la Dominique), est oubliée à Nuka-Hiva depuis plusieurs années. Les efforts des missionnaires ont amené cette heureuse modification des coutumes nationales ; à tout autre point de vue cependant, le christianisme superficiel des indigènes est resté sans action sur leur manière de vivre, et la dissolution de leurs mœurs dépasse toute idée…
On trouve encore entre les mains des indigènes plusieurs images de leur dieu. C’est un personnage à figure hideuse, semblable à un embryon humain. La reine a quatre de ces horreurs, sculptées sur le manche de son éventail.

II

PREMIÈRE LETTRE DE RARAHU A LOTI
(Apportée aux Marquises par un bâtiment baleinier.)
Apiré, le 10 mai 1872
O Loti, mon grand ami, O mon petit époux chéri, je te salue par le vrai Dieu.
Mon cœur est très triste de ce que tu es parti au loin, de ce que je ne te vois plus.
Je te prie maintenant, ô mon petit ami chéri, quand cette lettre te parviendra, de m’écrire, pour me faire connaître tes pensées, afin que je sois contente. Il est arrivé peut-être que ta pensée s’est détournée de moi, comme il arrive ici aux hommes, quand ils ont laissé leurs femmes.
Il n’y a rien de neuf à Apiré pour le moment, si ce n’est pourtant que Turiri, mon petit chat très aimé, est fort malade, et sera peut-être absolument mort quand tu reviendras.
J’ai fini mon petit discours.
Je te salue,
RARAHU.

III

LA REINE VAÉKÉHU
… En suivant vers la gauche la rue de Taïohaé, on arrive, près d’un ruisseau limpide, aux quartiers de la reine. Un figuier des Banians, développé dans des proportions gigantesques, étend son ombre triste sur la case royale. Dans les replis de ses racines, contournées comme des reptiles, on trouve des femmes assises, vêtues le plus souvent de tuniques d’une couleur jaune d’or qui donne à leur teint l’aspect du cuivre. Leur figure est d’une dureté farouche ; elles vous regardent venir avec une expression de sauvage ironie.
Tout le jour assises dans un demi-sommeil, elles demeurent immobiles et silencieuses comme des idoles…
C’est la cour de Nuka-Hiva, la reine Vaékéhu et ses suivantes.
Sous cette apparence peu engageante, ces femmes sont douces et hospitalières ; elles sont charmées si un étranger prend place près d’elles, et lui offrent toujours des cocos et des oranges.
Élisabeth et Atéria, deux suivantes qui parlent français, vous adressent alors, de la part de la reine, quelques questions saugrenues au sujet de la dernière guerre d’Allemagne. Elles parlent fort, mais lentement, et accentuent chaque mot d’une manière originale. Les batailles où plus de milles hommes sont engagés excitent leur sourire incrédule ; la grandeur de nos armées dépasse leurs conceptions…
L’entretien pourtant languit bientôt ; quelques phrases échangées leur suffisent, leur curiosité est satisfaite, et la réception terminée, la cour se modifie de nouveau, et, quoi que vous fassiez pour réveiller l’attention, on ne prend plus garde à vous…
La demeure royale, élevée par les soins du gouvernement français, est située dans un recoin solitaire, entourée de cocotiers et de tamaris.
Mais au bord de la mer, à côté de cette habitation modeste, une autre case, case d’apparat, construite avec tout le luxe indigène, révèle encore l’élégance de cette architecture primitive.
Sur une estrade en larges galets noirs, de lourdes pièces de magnifique bois des îles soutiennent la charpente. La voûte et les murailles de l’édifice sont formées de branches de citronnier choisies entre mille, droites et polies comme des joncs ; tous ces bois sont liés entre eux par des amarrages de cordes de diverses couleurs, disposés de manière à former des dessins réguliers et compliqués.
Là encore, la Cour, la reine et ses fils passent de longues heures d’immobilité et de repos, en regardant sécher leurs filets à l’ardeur du soleil.
Les pensées qui contractent le visage étrange de la reine restent un mystère pour tous, et le secret de ses éternelles rêveries est impénétrable. Est-ce tristesse ou abrutissement ? Songe-t-elle à quelque chose, ou bien à rien ? Regrette-t-elle son indépendance et la sauvagerie qui s’en va, et son peuple qui dégénère et lui échappe ?…
Atéria, qui est son ombre et son chien, serait en position de la savoir : peut-être cette inévitable fille nous l’apprendrait-elle, mais tout porte à croire qu’elle ignore ; il se peut même qu’elle n’y ait jamais songé…
Vaékéhu consentit avec une bonne grâce parfaite à poser pour plusieurs éditions de son portrait ; jamais modèle plus calme ne se laissa examiner plus à loisir.
Cette reine déchue, avec ses grands cheveux en crinière et son fier silence, conserve encore une certaine grandeur…

IV

VAÉKÉHU A L’AGONIE
Un soir, au clair de la lune, comme je passais seul dans un sentier boisé qui mène à la montagne, les suivantes m’appelèrent.
Depuis longtemps malade, leur souveraine, disaient-elles, s’en allait mourir.
Elle avait reçu l’extrême-onction de l’évêque missionnaire.
Vaékéhu étendue à terre tordait ses bras tatoués avec toutes les marques de la plus vive souffrance ; ses femmes, accroupies autour d’elle, avec leurs grands cheveux ébouriffés, poussaient des gémissements et menaient deuil (suivant l’expression biblique qui exprime parfaitement leur façon particulière de se lamenter).
On voit rarement dans notre monde civilisé des scènes aussi saisissantes ; dans cette case nue, ignorante de tout l’appareil lugubre qui ajoute en Europe aux horreurs de la mort, l’agonie de cette femme révélait une poésie inconnue pleine d’une amère tristesse…
Le lendemain de grand matin, je quittais Nuka-Hiva pour n’y plus revenir, et sans savoir si la souveraine était allée rejoindre les vieux rois tatoués ses ancêtres.
Vaékéhu est la dernière des reines de Nuka-Hiva ; autrefois païenne et quelque peu cannibale, elle s’était convertie au christianisme, et l’approche de la mort ne lui causait aucune terreur…

V

FUNÈBRE
Notre absence avait duré juste un mois, le mois de mai 1872.
Il était nuit close, lorsque le Rendeer revint mouiller sur rade de Papeete, le 1er juin, à huit heures du soir.
Quand je mis pied à terre dans l’île délicieuse, une jeune femme qui semblait m’attendre, sous l’ombre noire des bouraos, s’avança et dit :
Loti, c’est toi ?… Ne t’inquiète pas de Rarahu ; elle t’attend à Apiré où elle m’a chargée de te ramener près d’elle. Sa mère Huamahine est morte la semaine passée ; son père Tahaapaïru est mort ce matin, et elle est restée auprès de lui avec les femmes d’Apiré pour la veillée funèbre.
« Nous t’attendions tous les jours, continua Tiahoui, et nous avions souvent les yeux fixés sur l’horizon de la mer. Ce soir, au coucher du soleil, dès qu’une voile blanche a paru au large, nous avons reconnu le Rendeer ; nous l’avons ensuite vu entrer par la passe de Tanoa, et c’est alors que je suis venue ici pour t’attendre.
Nous suivîmes la plage pour gagner la campagne. Nous marchions vite, par des chemins détrempés ; il était tombé tout le jour une des dernières grandes pluies de l’hivernage, et le vent chassait encore d’épais nuages noirs.
Tiahoui m’apprit en route qu’elle s’était mariée depuis quinze jours avec un jeune Tahitien nommé Téharo ; elle avait quitté le district d’Apiré pour habiter avec son mari celui de Papéuriri, situé à deux jours de marche dans le sud-ouest. Tiahoui n’était plus la petite fille rieuse et légère que j’avais connue. Elle causait gravement, on la sentait plus femme et plus posée.
Nous fûmes bientôt dans les bois. Le ruisseau de Fataoua, grossi comme un torrent, grondait sur les pierres ; le vent secouait les branches mouillées sur nos têtes, et nous couvrait de larges gouttes d’eau.
Une lumière apparut de loin, brillant sous bois, dans la case qui renfermait la cadavre de Tahaapaïru.
Cette case, qui avait abrité l’enfance de ma petite amie, était ovale, basse comme toutes les cases tahitiennes, et bâtie sur une estrade en gros galets noirs. Les murailles en étaient faites de branches minces de bour...

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  1. Titre
  2. PREMIÈRE PARTIE
  3. DEUXIÈME PARTIE
  4. TROISIÈME PARTIE
  5. QUATRIÈME PARTIE
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Loti, P. Le Mariage de Loti. [edition unavailable]. Booklassic. Available at: https://www.perlego.com/book/542222/le-mariage-de-loti-pdf (Accessed: 14 October 2022).

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Loti, Pierre. Le Mariage de Loti. [edition unavailable]. Booklassic. Web. 14 Oct. 2022.