Un "plan Marshall juif"
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Un "plan Marshall juif"

Laura Hobson Faure

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Un "plan Marshall juif"

Laura Hobson Faure

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Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique se lance dans l'aide à la reconstruction de la France. Les Juifs américains, à l'instar de leurs compatriotes, participent pleinement à cette mobilisation, avec, cependant, un objectif spécifique: reconstruire la vie juive après la Shoah. Paris devient, en conséquence, un centre pour un éventail d'organisations juives américaines, en particulier l'American Joint Distribution Committee (le Joint). Ces organisations orchestrent un projet philanthropique sans précédent, envoyant plus de 27 millions de dollars en France entre 1944 et 1954. Cette rencontre franco-américaine inédite, qualifiée de « Plan Marshall juif », permet une nouvelle réflexion sur la présence américaine dans la France de l'après-guerre et ouvre le débat de l'influence américaine sur la structure contemporaine de la vie juive française. Laura Hobson Faure est maîtresse de conférences à l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Cet ouvrage, issu de sa thèse soutenue en 2009 à l'École des hautes études en sciences sociales, a été initialement publié en 2013 par les éditions Armand Colin. Elle a co-dirigé son deuxième livre: L'OEuvre de Secours aux Enfants et les Populations juives au XXe siècle: prévenir et guérir dans un siècle de violences (Armand Colin 2014).

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Informazioni

Anno
2019
ISBN
9782304047370

1
Vers l’internationalisation de la philanthropie juive américaine

La Première Guerre mondiale marqua le commencement d’une nouvelle ère dans la vie juive américaine, et le problème interne que posait l’arrivée d’immigrés d’Europe de l’Est céda la place au problème international de la guerre. Jusqu’alors, les Juifs américains se considéraient et étaient perçus comme les « jeunes frères » des Juifs européens. La guerre changea cette perception : les Juifs américains, à présent à la tête de l’une des plus grandes communautés juives du monde, étaient en mesure d’aider leurs coreligionnaires grâce à leurs organisations privées.
Cette mobilisation pendant la Première Guerre mondiale contribua à internationaliser la communauté juive américaine. Cependant, ce n’était pas la première fois que les Juifs américains s’étaient mobilisés pour le bien des communautés juives à l’étranger[1]. En effet, tout comme leurs coreligionnaires européens, les Juifs américains s’étaient mobilisés en 1840 durant l’affaire de Damas, dans laquelle un groupe de Juifs ottomans fut accusé du meurtre d’un moine catholique. De même, au moment de l’affaire Mortara, des manifestations réunirent 2 000 individus dans la ville de New York pour demander l’intervention du président Buchanan[2]. En 1867, les Juifs américains demandèrent une aide gouvernementale pour secourir les Juifs de Roumanie et, seulement deux ans plus tard, commencèrent à signaler le mauvais traitement des Juifs dans l’Empire russe. L’affaire Dreyfus déclencha aussi une réaction importante, tout comme le pogrom de Kichinev de 1903[3]. L’inquiétude des Juifs américains quant au destin des Juifs d’Europe de l’Est persista tout au long de la période précédant la Première Guerre mondiale. Pourtant, ce n’est qu’avec la Première Guerre mondiale qu’une mobilisation nationale véritablement massive pour les Juifs à l’étranger se mit en place.
Malgré l’attention que les Juifs américains portaient aux Juifs du monde entier, au commencement de la Première Guerre mondiale, il n’existait aucune organisation permanente dédiée à l’intervention à l’étranger[4]. Les Juifs américains d’orientation sioniste, inquiets des conditions politiques des Juifs dans l’Empire ottoman créèrent le 30 août 1914 la première organisation de secours de guerre : le Provisional Executive Committee for General Zionist Affairs. L’American Jewish Committee (AJC), dirigé par l’élite d’origine allemande (et initialement anti- ou non-sioniste), répondit simultanément à une requête de Henry Morgenthau Sr., ambassadeur américain en poste dans l’Empire ottoman, en promettant 50 000 dollars aux Juifs de Palestine. En octobre 1914, l’AJC établit ce qu’elle espérait voir devenir un comité représentatif destiné à la prise en charge des victimes juives de guerre, l’American Jewish Relief Committee (AJRC). L’AJRC représentait les Juifs libéraux les plus aisés, mais reçut également le soutien de groupes de gauche et orthodoxes[5]. Une faction plus conséquente de Juifs orthodoxes choisit toutefois de se mobiliser en dehors de l’AJRC en créant au même moment le Central Relief Committee (CRC). Néanmoins, le 27 novembre 1914, l’AJRC convainquit le CRC de coordonner leurs efforts tout en maintenant leur indépendance. Celui-ci établit le Joint Distribution Committee of the American Funds for Jewish War Sufferers – dit « le Joint » – qui allait distribuer des fonds collectés par ces organisations afin d’organiser un programme de secours dans les zones décimées par la guerre[6]. S’organisant plus tardivement, les Juifs affiliés au mouvement ouvrier et au mouvement socialiste établirent le People’s Relief Committee (PRC) en août 1915. Ce groupe rejoignit le Joint le 29 novembre 1915.
Le Joint allait devenir l’organisation de secours permanent à l’étranger et fut donc créé à partir d’un équilibre de trois factions opposées tant par la classe sociale que par l’idéologie politique ou la pratique religieuse. Ironiquement, le succès de cette collaboration émanait de la nature divisée de la communauté juive qui, en théorie, permettait à chaque groupe de collecter des fonds sans entrer en compétition les uns avec les autres. L’AJRC était en mesure de cibler des donateurs dans les plus hautes classes sociales, principalement adhérents du judaïsme libéral, tandis que le CRC orthodoxe s’adressait aux Juifs pratiquants des classes moyennes ; le PRC collecta quant à lui des fonds de Juifs laïcs, appartenant à la classe ouvrière. Ensemble, ces organisations contribuèrent à l’élaboration d’un patrimoine commun de ressources qui fut ensuite redistribué par le Joint[7]. Cet appel aux dons fut un succès sans précédent : à la fin de l’année 1915, le Joint avait collecté 1,5 million de dollars, et 16,5 millions de dollars en 1918[8]. En plus de ce secours organisé, les individus envoyaient des versements à leurs familles présentes sur le front, via des organisations telles que le Joint ou la Hebrew Sheltering and Immigrant Aid Society (HIAS)[9]. Par ailleurs et pour la première fois, les Juifs américains demandèrent des fonds aux Américains non juifs[10].
Ces efforts permirent aux Juifs américains d’agir pour ceux qui avaient souffert des ravages de la Première Guerre mondiale. En effet, sur une population juive mondiale de 15 millions de personnes, 10 millions vivaient dans des zones atteintes par ce conflit[11]. Du fait des besoins accrus des Juifs en Pologne, en Russie et en Palestine, l’aide fournie par le Joint fut principalement distribuée dans ces territoires pendant la guerre et dans l’immédiat après-guerre. Un rapport du Joint daté du mois de mars 1919 indique que, à cette date, l’organisation avait dépensé presque 16 millions de dollars depuis le début des hostilités. 14 millions avaient été consacrés à mener des actions en Europe de l’Est et en Palestine[12]. Une fois le conflit terminé, le Joint s’associa à l’American Relief Administration (ARA), organisme officiel d’assistance américaine mis en place par Herbert Hoover au sortir de la guerre. En échange d’une contribution de 3,3 millions de dollars, le Joint fut en mesure d’envoyer ses employés en Europe en tant que représentants de l’ARA[13].

L’entre-deux-guerres et le combatpour l’unité

Durant la période de l’entre-deux-guerres, les Juifs américains luttèrent pour maintenir leur capacité à travailler en communauté[14]. La montée du nazisme était source de préoccupation pour cette population, mais comme la communauté juive américaine était divisée politiquement, notamment sur la question du sionisme, elle n’était pas en mesure de construire un consensus face à ce fléau. En effet, pendant et après la Première Guerre mondiale, le mouvement sioniste avait obtenu un fort soutien parmi les immigrés d’­Europe de l’Est de la classe moyenne, ce qui créa de nouvelles tensions par rapport à la distribution des ressources communautaires, dont celles destinées à l’étranger.
Les dirigeants juifs américains se divisaient donc progressivement entre deux visions diamétralement opposées : la première, qui soutenait la vie juive dans la diaspora, et la seconde, qui essayait ardemment de créer un État juif en Palestine. Des tensions entre ces factions commencèrent à apparaître lors de l’attribution des fonds à l’étranger, surtout depuis que le Joint – techniquement « apolitique » mais contrôlé par les donateurs anti- ou non sionistes – initia un plan ambitieux pour promouvoir des implantations agricoles pour les Juifs dans l’Union soviétique. En quatre ans, le Joint réinstalla 35 000 familles juives en Crimée[15]. La préférence affichée du Joint à attribuer ses fonds à l’Union soviétique rendit les sionistes américains furieux. Leur réponse fut de monter leur propre campagne de collecte de fonds en 1925, l’United Palestine Appeal (UPA). L’Agence juive, élargie en 1929 afin de jouer le rôle d’intermédiaire entre les Juifs en Palestine (le Yichouv) et la diaspora, recevait les fonds collectés aux États-Unis par l’UPA.
Divisés par ces différences idéologiques, les Juifs américains n’essayaient de s’unir en faveur des Juifs à l’étranger que lorsque les crises internationales apparaissaient insurmontables. En 1929, après les émeutes antijuives en Palestine, on tenta de réunir les campagnes de collecte de fonds du Joint et de l’United Palestine Appeal. La montée au pouvoir d’Hitler en 1933 provoqua une deuxième tentative en 1934. La Nuit de cristal en 1938 poussa finalement les Juifs américains à unifier leurs financements destinés à l’étranger. Ce sombre événement obligea le Joint, l’UPA ainsi qu’une nouvelle organisation pour l’aide aux réfugiés à former l’United Jewish Appeal for Refugee and Overseas Needs (l’UJA) en 1939[16]. En unissant les campagnes de collecte de fonds de ces trois organisations, l’UJA collecta plus de 15 millions de dollars la première année. Il s’agissait là d’une augmentation spectaculaire qui dépassait largement le total des sept millions de dollars collectés séparément lors des campagnes précédentes[17]. Cet argent fut ensuite distribué aux trois organisations bénéficiaires selon des pourcentages prédéterminés. En général, le Joint obtenait un peu plus de 50 % des fonds collectés. Notons que l’UJA utilisait l’infrastructure nationale des Council of Jewish Federations and Welfare Funds, qui organisèrent des campagnes locales et jouèrent un rôle d’intermédiaire entre les organismes de distribution[18]. Ainsi, les filières locales, nationales et internationales de la philanthropie juive américaine se mirent à fonctionner de concert comme une machine de collecte de fonds.
La Première Guerre mondiale a donc constitué un catalyseur pour l’internationalisation de la communauté juive américaine. Alors que l’unité communautaire restait un idéal non réalisé, la philanthropie juive américaine et les activités sociales auxquelles elle apportait son appui étaient de plus en plus centralisées et efficaces. Ce réseau philanthropique intégré permit aux Juifs américains – qui, pour la conduite des affaires juives internationales, avaient auparavant suivi l’exemple des anciennes et grandes communautés juives d’Europe – de se mobiliser en faveur des victimes juives de la Première Guerre mondiale avec une énergie et une unité sans précédent. La création du Joint Distribution Committee (Joint) en 1914 et le développement de l’Agence juive pour la Palestine en 1929, deux institutions créées afin d’acheminer de l’aide aux communautés juives de l’étranger, constituent un tournant institutionnel dans l’engagement pour la vie juive en dehors des États-Unis. À partir de 1939, l’aide juive américaine prit de l’ampleur avec la mise en place de l’UJA, qui unifia et rationalisa les campagnes de collectes de fonds internationales en créant une infrastructure nationale. Cette coordination permettra aux Juifs américains de mettre ...

Indice dei contenuti

  1. Crédits
  2. Introduction
  3. L’intervention juive américaine en France, 1914-1944
  4. 1 Vers l’internationalisation de la philanthropie juive américaine
  5. 2 Le Joint Distribution Committee et la France (1914-1939) : vers la dépendance ?
  6. 3 Le rôle du Joint en France pendant la Seconde Guerre mondiale : une aide primordiale
  7. Conclusion
  8. Rencontres entre Juifs français et américains dans la France libérée
  9. 4 Réinsertion dans la nation : les Juifs français au moment de la Libération
  10. 5 Militaires juifs américains et survivants juifs en France
  11. 6 Les Juifs français et américains à Reims : regards croisés
  12. Conclusion
  13. Sortir de l’urgence : les organisations juives américaines dans l’immédiat après-guerre
  14. 7 Les dernières heures de la direction française du Joint
  15. 8 Retour en France : le Joint sous direction américaine
  16. 9 La place du Joint parmi les organisations américaines
  17. Conclusion
  18. La reconstruction à long terme : la fin de la dépendance française ?
  19. 10 Le Joint sous la direction de Laura Margolis
  20. 11 La création du Fonds social juif unifié
  21. 12 Entre Israël et la diaspora : l’Institutionnalisation du FSJU
  22. Conclusion
  23. Une présence politique ? Les organisations juives américaines face au monde de l’après-guerre
  24. 13 Les organisations juives américaines « politiques »
  25. 14 Paris, entre Moscou et New York : Le Joint et la guerre froide
  26. Conclusion
  27. «  De la charité au service social [1] » : La présence juive américaine et la réforme du travail social en France
  28. 15 Le travail social en milieu juif français, vu par les Américains
  29. 16 L’établissement de l’École Paul Baerwald
  30. 17 L’École Paul Baerwald : une influence durable ?
  31. Conclusion
  32. Conclusion générale
  33. Annexes
  34. Sources primaires
  35. Sources imprimées
  36. Sources secondaires
  37. Couverture
Stili delle citazioni per Un "plan Marshall juif"

APA 6 Citation

Faure, L. H. (2019). Un “plan Marshall juif” ([edition unavailable]). Éditions Le Manuscrit. Retrieved from https://www.perlego.com/book/3255250/un-plan-marshall-juif-pdf (Original work published 2019)

Chicago Citation

Faure, Laura Hobson. (2019) 2019. Un “Plan Marshall Juif.” [Edition unavailable]. Éditions Le Manuscrit. https://www.perlego.com/book/3255250/un-plan-marshall-juif-pdf.

Harvard Citation

Faure, L. H. (2019) Un ‘plan Marshall juif’. [edition unavailable]. Éditions Le Manuscrit. Available at: https://www.perlego.com/book/3255250/un-plan-marshall-juif-pdf (Accessed: 15 October 2022).

MLA 7 Citation

Faure, Laura Hobson. Un “Plan Marshall Juif.” [edition unavailable]. Éditions Le Manuscrit, 2019. Web. 15 Oct. 2022.